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Site officiel des Canadiens de Montréal

CH à coeur: Tommy Lasorda

par Staff Writer / Montréal Canadiens

Bien que l’ancien gérant membre du Temple de la Renommée Tommy Lasorda sera toujours associé à l’organisation des Dodgers de Brooklyn/Los Angeles, Montréal aura toujours une place de choix dans son cœur. Dans les années 1950, Lasorda a connu de longs passages avec les Royaux de Montréal dans la Ligue Internationale, sévissant au monticule du stade Delorimier. Lanceur le plus victorieux dans l’histoire des Royaux, Lasorda a mené l’équipe à cinq championnats de la coupe des Gouverneurs. Il remportera deux titres des Séries mondiales avec les Dodgers durant ses deux décennies à titre de gérant. Nous avons rencontré le dirigeant des Dodgers âgé aujourd’hui de 88 ans pour lui parler de son amour pour le Tricolore.

Quels sont vos souvenirs préférés reliés aux Canadiens de l’époque où vous jouiez à Montréal dans les années 1950?

TOMMY LASORDA: Quand je jouais à Montréal, les Canadiens avaient une très bonne équipe. Ils étaient tellement bons. Ils dominaient la Ligue année après année. J’appréciais les joueurs et bon nombre d’entre eux venaient à nos matchs. J’avais quelques amis là-bas aussi. Montréal est certainement une ville de hockey, mais les partisans des Canadiens m’aimaient assez pour me dédier le Jour Tommy Lasorda. Pour que ce genre de chose arrive à un joueur de hockey, il fallait que ce soit spécial parce que c’est le hockey qui prenait toute la place. J’ai eu droit à une automobile et à des tas de cadeaux. C’était incroyable. J’ai été très très fier de faire partie de Montréal pendant ces années.

Qui étaient les joueurs que vous côtoyez à l’époque?

TL: Il y en avait tellement. Boom Boom Geoffrion, Maurice Richard, Jean Béliveau, Doug Harvey, Toe Blake et Butch Bouchard, ils venaient tous à nos matchs de baseball. Bouchard a également été notre président [en 1957, après avoir été directeur en 1956]. Doug Harvey était lui-même un joueur de baseball également. Je me souviens quand Jean Béliveau a été rappelé par les Canadiens. Il était tellement un bon joueur qui ajoutait beaucoup à l’équipe. Ils passaient beaucoup de temps avec leurs partisans.

Qu’est-ce que ça représentait pour vous que ces joueurs viennent voir les Royaux jouer?

TL: C’était tout un honneur de les voir là. Il s’agissait de héros dans cette ville. Ils ont été des leaders pendant tant d’années. Nous avons eu la chance de passer du temps ensemble. Ils venaient souper avec nous après les matchs. Je me souviens avoir eu un lunch avec Jacques Plante dans un restaurant qui se nommait The Chic N Coop et nous discutions à propos du port du masque de gardien. C’est là qu’il a commencé à dessiner quelque chose sur une serviette de table à propos de son fameux masque. Puis il a décidé d’en porter un.

Vous étiez là lors de l’émeute « Maurice Richard » en 1955. Vous vous en souvenez?

TL: Je me souviens lorsque Clarence Campbell a suspendu le « Rocket ». Les gens ont détruit cette ville. Les tramways étaient renversés. Ça a seulement démontré à quel point un seul homme pouvait être populaire. J’espérais sincèrement qu’il ne soit pas suspendu parce que je savais que ce serait un problème si ça arrivait. Il était comme de l’or pour Montréal.

Vous avez vu bien des coupes Stanley se gagner à Montréal. Qu’est-ce qui vous impressionnait le plus de ces équipes?

TL: Elles étaient tellement dominantes. C’était un empire. Puis Détroit est arrivé et a connu le même genre de succès que les Canadiens. Les Red Wings avaient également de bons joueurs. Je n’ai pas souvent eu la chance de voir ces rencontres, mais lorsque j’avais la chance d’y aller, je l’appréciais vraiment. Ce n’était pas facile d’avoir des billets puisqu’ils étaient toujours tous vendus. Lorsqu’ils ont remporté des championnats, c’était vraiment impressionnant de voir le support des partisans à Montréal.

À quel point est-ce que c’était spécial pour vous de revenir à Montréal lorsque vous étiez gérant des Dodgers des Los Angeles?

TL: Ça ramenait bien des souvenirs. Je revoyais les gens que j’avais côtoyés au cours de mon passage et j’ai eu la chance d’aller dans mes restaurants préférés. J’allais au DaVinci constamment lorsque je jouais avec les Royaux. C’était toujours génial de revenir et j’ai été vraiment attristé lorsque les Expos ont quitté. Ils n’auraient jamais dû partir. J’aurais pu travailler à Montréal. Ils me voulaient comme gérant, mais j’ai refusé une offre de trois saisons pour aller au sein des Dodgers. Si j’avais déménagé, je sais que j’aurais aimé ça ici. Je l’ai dit par le passé, Montréal mérite pleinement d’avoir une équipe de la MLB.

Vous avez eu une fameuse altercation avec Youppi! en août 1989 au Stade Olympique, alors qu’il avait sauté sur l’abri des Dodgers avant de s’en aller dans un siège de la première rangée. Vous aviez fait expulser Youppi! du match. Lui avez-vous pardonné?

TL: J’allais lui faire mal. (rires) Vous pouvez lui dire : « Lasorda veut encore t’attraper!»

Qu’est-ce que ça représente d’être un fan des Canadiens à Los Angeles, où les Kings connaissent du succès?

TL: Je n’en parle pas vraiment. (rires) Luc Robitaille m’a invité à parler à l’équipe une fois. J’ai bien aimé ça. Luc était un joueur incroyable et c’est un bon ami. Je le vois chaque fois que je vais aux matchs. Nous parlons toujours de Montréal.

Est-ce que vous suivez un peu les activités des Canadiens de nos jours?

TL: Oui, toujours. Je suis devenu partisan des Canadiens parce que bon nombre d’entre eux étaient mes amis. J’ai toujours senti que je faisais partie de la scène du hockey à Montréal. À cette époque, je faisais de mon mieux pour suivre les matchs aussi.

Si vous aviez à parler de Montréal à quelqu’un qui n’y est jamais venu, que diriez-vous?

TL: C’est une des plus belles villes au monde. Les églises sont magnifiques. Les gens sont super. Si quelqu’un veut aller en vacances, je lui dirai “va à Montréal”. C’est un endroit magnifique. J’aurais vécu là-bas s’il n’y faisait pas si froid. (rires)

Propos recueillis par Matt Cudzinowski. Traduit par Vincent Cauchy.

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