Avantage Aebischer
par Staff Writer / Montréal Canadiens
David Aebischer, tout comme Mike Komisarek, était bien heureux au terme de la rencontre.
MONTRÉAL - Ce ne fut certes pas un duel de gardiens de but proprement dit, mais David Aebischer a eu le meilleur sur José Théodore alors que le gardien des Canadiens affichait son plus beau sourire au terme de la victoire de 8-5 des siens contre son ancienne équipe.
Même si le Colorado est parvenu à se donner des priorités de 3-0, 3-1 puis 4-2, Théodore n'a pu contenir l'avalanche de buts que lui avait réservée le Tricolore pour terminer la rencontre, s'inclinant à son premier match devant ses anciens partisans. Les Canadiens ont explosé avec cinq buts au dernier engagement, permettant ainsi à la formation montréalaise de connaître sa meilleure soirée à l'attaque depuis un gain de 8-0 contre les Penguins à Pittsburgh, le 10 janvier 2004.
Repêché en 1997 en sixième ronde par l'Avalanche, le 161e choix au total de la séance, Aebischer a passé près de cinq saisons avec Colorado avant d'être échangé aux Canadiens en mars dernier en retour de Théodore. Le gardien helvète de 28 ans a été le substitut de Patrick Roy pendant trois ans avant de s'approprier le filet de l'Avalanche suite à l'annonce de la retraite du légendaire cerbère à l'été 2003.
« J'ai eu hâte de jouer durant toute la journée, mais je n'étais pas nerveux », a avoué Aebischer qui a effectué 33 arrêts contre son ancienne équipe. « C'est plutà´t durant la période d'échauffement que ça m'a frappé, de voir sur la glace mes anciens coéquipiers, des joueurs avec qui j'ai joué pendant aussi longtemps, comme Joe Sakic. »
L'amphithéâtre était déjà fébrile avant même la première mise au jeu alors que les amateurs avaient déjà commencé à scander « Abby » et « Théo » et ils ont poursuivi tout au long de la soirée.
« Il y a avait beaucoup d'émotions dans le Centre Bell », a confié Aebischer après avoir démontré sur la glace au terme du match toute sa joie d'avoir signé sa troisième victoire de la saison. « Ça finit par te rejoindre éventuellement. C'était complètement fou!»
Son entraîneur-chef abondait dans le même sens.
« C'est certain que ça allait être un match émotif, » a indiqué Carbonneau, qui au cours de sa carrière de joueur a été aux premières loges lors des retours mémorables de Guy Lafleur à Montréal, d'abord dans l'uniforme des Rangers puis avec les Nordiques. « Qu'on le veuille ou non, lorsque tu as des athlètes comme José et Patrice [Brisebois] qui reviennent dans leur patelin, ça ne peut faire autrement que de donner un bon match et d'avoir de l'émotion dans l'air. De notre cà´té, tous les joueurs dans le vestiaire voulaient gagner pour David. Ça va certainement donner un « boost » à David et à tout le reste de l'équipe.»
Visiblement heureux de la victoire des siens qui ont récolté au moins un point lors de six des sept premiers matchs de la saison, Carbonneau a lâché un soupir de soulagement après le son de la sirène.
« Pour être totalement honnête, ce match m'inquiétait un peu », a admis Carbonneau. « C'est le genre de match qui peut hanter une équipe. Au moins, on n'entendra pas pendant des jours, des semaines, des mois, que Théo est revenu à Montréal et a battu les Canadiens de Montréal. De cette façon, on peut mettre tout ça derrière nous et passer à autre chose. »
Alexandre Harvey écrit pour canadiens.com