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par Staff Writer / Montréal CanadiensOTTAWA – Tous les contes de fées doivent prendre fin. Dimanche soir, les Canadiens et Carey Price ont mis fin à l’histoire Cendrillon des Sénateurs d’Ottawa pour passer à la deuxième ronde de la grande danse du printemps.
Un peu à l’image de la saison, la victoire était signée Carey Price. Ce dernier qui, après avoir connu un mauvais match vendredi soir, a rappelé à tous – et surtout aux Sénateurs – toutes les raisons pour lesquelles il était l’un des trois candidats au trophée Vézina. 43 raisons, pour être exact. Repoussant chacune des 43 rondelles que les Sénateurs ont envoyées dans sa direction, le gardien étoile a réussi à obtenir son cinquième blanchissage en séries en carrière ainsi qu’un deuxième permettant aux Canadiens de remporter une série.
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« En général, les séries éliminatoires se jouent sur des rebonds. Nous en avons simplement obtenu plus », a-t-il indiqué.
Cela étant dit, lorsque questionné sur les dernières minutes du match, où plusieurs partisans ont certainement senti leur rythme cardiaque augmenter, Price était beaucoup plus excité.
« C’était plaisant! C’est pour ça qu’on joue. C’est ce qui rend le jeu aussi plaisant », racontait-il le sourire au visage, se rappelant certainement des quelques arrêts qu’il a effectués dans les quatre dernières minutes de la rencontre, les Sénateurs profitant d’un avantage numérique de deux minutes annoncé à 16:46 de la troisième période pour tenter d’égaliser la marque. « Depuis que tu es un jeune enfant, tu rêves à être dans ce genre de situations et ce soir, nous avons trouvé le moyen de gagner. Nous avons un groupe de gars qui est prêt à faire n’importe quoi pour gagner. Et nous avons gagné. »
Si Price était aussi modeste que lors des 44 victoires des Canadiens cette saison pour lesquelles il était devant le filet, ses coéquipiers, comme toujours, ont lancé quelques roses à leur gardien.
« Pricey a relevé le défi et a fait la différence », a louangé P.K. Subban suite à la victoire. « C’est les séries. Pour réussir, tout le monde doit élever son jeu d’un cran et se battre face à l’adversité. Si tu es un gardien, parfois c’est d’avoir quatre ou cinq joueurs devant toi et trouver une manière de voir la rondelle. Carey s’est battu. Nous voulions obtenir cette victoire pour lui. »
Brendan Gallagher était du même avis que son coéquipier. « Nous aurions aimé être plus agressifs à certains moments dans la rencontre, mais ils jouaient dur et ils n’étaient pas prêts à laisser tomber », a laissé savoir l’auteur du premier but, également le but gagnant de la série, son tout premier du printemps. « Nous avons eu nos chances de creuser l’écart 2 à 0 mais leur gardien a bien joué, sauf qu’évidemment, Pricer était incroyable ce soir. Il a joué comme personne d’autre. Lorsqu’on regarde ce qu’il a fait pour nous toute l’année, ce n’était rien de nouveau. On ne veut pas s’y fier, mais tu commences à t’attendre à des performances comme celles-ci de sa part. Certains de ses arrêts étaient dignes des meilleurs. Il est évidemment notre meilleur joué et il l’a montré à tout le monde ce soir. »
Si Carey Price a, selon les mots de son entraîneur-chef, volé cette rencontre aux Sénateurs, c’est un effort d’équipe qui a permis aux Canadiens de garder leur place dans la vraie saison, alors qu’ils affronteront soit les Red Wings de Detroit ou le Lightning de Tampa Bay lors de la deuxième ronde.
« C’est le seul match où Carey a eu à faire la différence », a souligné Michel Therrien, qui a donné énormément de crédit aux joueurs et à l’organisation des Sénateurs pour leur incroyable fin de saison et pour avoir livré une chaude lutte aux Canadiens durant la série. « Quand tu regardes l’ensemble des autres matchs, c’était nous dans l’ensemble qui avions dirigé le plus de lancers. On n’avait pas mis Carey dans cette position-là. Ce soir, les Sénateurs ont connu un bon match, mais malheureusement pour eux et heureusement pour nous, nous avions Carey Price. »
Pour la première fois des séries, c’est les Canadiens qui ont marqué en premier, Brendan Gallagher étant positionné juste devant Craig Anderson, fidèle à son habitude. Malgré cette mauvaise habitude de laisser l’équipe adverse débuter avec les hostilités, le jeune attaquant, qui s’est fait brasser à bien plus d’une reprise durant l’entièreté de la série, était en confiance malgré la remontée des Sénateurs dans la série.
« C’est tellement intense sur la glace. Quand tu joues contre une équipe encore et encore, tout le monde commence à se connaître si bien que ça devient de plus en plus difficile de marquer. Tu as besoin de ces rebonds et tu travailles pour les obtenir », a laissé savoir le spécialiste du demi-cercle. « Je ne crois pas à la chance. Je crois que tu crées ta propre chance. Tu dois simplement continuer à travailler et éventuellement, les choses iront bien. »
Celui qui a inscrit le but gagnant s’est senti comme tous les partisans lors des dernières minutes de la rencontre, alors que Carey Price et ses coéquipiers faisaient tout pour empêcher les Sénateurs de marquer le but de la dernière chance.
« C’était difficile. C’est bien plus facile quand tu es sur la glace. Quand tu joues, tu ne ressens rien, mais lorsque tu es sur le banc, tu ne peux t’empêcher de regarder le cadran », a raconté le jeune attaquant de 22 ans, qui participe à ses troisièmes séries éliminatoires cette année. « Tu te sens comme tout le monde – nerveux, anxieux – mais tu dois avoir confiance en tes coéquipiers. Je crois que nous avons été dans cette situation assez de fois pour savoir que nos gars vont faire le travail et c’est exactement ce qu’ils ont fait. »
C’est une équipe pleine de confiance qui célèbre ce soir, mais qui recommencera à travailler dès que possible pour espérer se rendre encore plus loin.
« Une leçon que j’ai retenue de l’année dernière, c’est que j’ai trouvé que nous nous sommes trop impliqués émotionnellement durant la série contre Boston, » a suggéré P.K. Subban, ajoutant qu’il trouvait important pour l’équipe de contrôler ses émotions et de gérer son énergie. « Je suis heureux que nous ayons remporté la série, mais ce n’est pas notre but ultime. C’est une étape. C’est un pas dans la bonne direction. Maintenant, nous allons nous préparer pour la prochaine étape. »
Élise Robillard écrit pour canadiens.com