À sa juste place
par Staff Writer / Montréal CanadiensMONTRÉAL – Vingt-cinq ans après ses débuts comme entraîneur dans la LHJMQ, Michel Therrien fait désormais partie des immortels du hockey junior québécois.
Michel Therrien a dirigé le Titan de Laval en 1993-1994 et en 1994-1995. (Archives LHJMQ) |
À l’occasion d’une cérémonie présentée à l’hôtel Hyatt-Regency du centre-ville de Montréal et à la veille du dernier affrontement de sa troupe en saison régulière au Centre Bell, Michel Therrien a été intronisé au Temple de la renommée de la Ligue de hockey junior majeur du Québec à titre de bâtisseur. L’entraîneur-chef du Tricolore a fait son entrée parmi les grands de la ligue au sein de la cuvée 2015, en compagnie de Martin Brodeur, Martin Gélinas, Billy Campbell et Jean Rougeau à titre posthume.
« Être intronisé au Temple de la renommée de la LHJMQ est un grand honneur. J’ai été surpris quand j’ai reçu l’appel. J’étais très honoré. J’ai passé du très bon temps et j’ai beaucoup appris dans la LHJMQ », a mentionné Therrien, qui est devenu le 23e bâtisseur à être admis au Panthéon. « J’ai appris beaucoup de la famille Morissette. J’ai connu des gens extraordinaires. C’est une belle ligue pour les jeunes joueurs. C’est sûr qu’il y a toujours l’aspect compétition parce que certains d’entre eux ont éventuellement fait leur chemin à la LNH, mais la plupart des joueurs apprennent de leur passage et ils créent des liens qui durent toute une vie. Autant du côté des joueurs que des entraîneurs. C’est un bel apprentissage que de faire partie de la LHJMQ. »
Suite à sa carrière de joueur qui l’a mené à Québec, Chicoutimi et Longueuil dans la LHJMQ et qui s’est poursuivi dans la Ligue américaine, dans la Ligue internationale et en Europe, Therrien est revenu au Québec et a éventuellement obtenu un poste d’adjoint à Bob Hartley avec le Titan de Laval. Travaillant à temps plein chez Bell Canada, il a convaincu Hartley et la famille Morrissette, propriétaires du Titan à l’époque, qu’il était l’homme de l’emploi et qu’éventuellement, le candidat idéal pour prendre les rênes de l’équipe.
« Michel est un gars qui avait des beaux principes familiaux. De notre côté, la famille c’était très important. On parlait beaucoup de la famille du Titan et de la famille Morrissette. C’étaient des principes de base qu’on recherchait et qu’il a démontrés. En plus, c’est un gars qui a accepté de venir travailler comme adjoint et pour pas cher. Je suis presque gêné de dire qu’il a accepté de travailler pour nous pour 150 $ par semaine », admet Jean-Claude Morrissette en riant, lui-même membre de la cuvée 2013 du Temple de la renommée de la LHJMQ. « Quand Bob est parti, on a initialement donné le poste d’entraîneur-chef à Jacques Laporte. Ce qu’il faut souligner est que plus de la moitié de l’équipe du Titan était anglophone, et Michel parlait zéro anglais! Après 11 matchs en 1993-1994, j’ai rappelé Michel et je lui ai dit qu’on va lui apprendre l’anglais mais il fallait qu’il revienne nous aider avec l’équipe. »
Sous la tutelle de Therrien, le Titan a remporté deux championnats de saison régulière consécutifs en plus d’accéder à la finale des séries éliminatoires à chaque reprise. Laval est passé près de remporter la coupe Memorial à titre d’équipe hôtesse en 1993-1994, mais a dû s’avouer vaincu en grande finale aux mains des Blazers de Kamloops.
Quelques semaines après avoir remporté le trophée Ron Lapointe à titre d’entraîneur de l’année en 1994-1995, il a suivi les frères Morrissette à Granby avec comme mandat de guider les Prédateurs aux grands honneurs. Avec une talentueuse équipe sous la main menée par entre autres Francis Bouillon, Therrien a remporté la coupe du Président au terme des séries éliminatoires et a écrit une page d’histoire du hockey junior au Québec en allant remporter la coupe Memorial à Peterborough, défaisant les hôtes, les Petes, 4 à 0 en grande finale. Encore aujourd’hui, on parle de cette victoire comme étant une des plus grandes victoires de la LHJMQ à ce tournoi annuel.
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Therrien a mené les Prédateurs de Granby à la conquête de la coupe Memorial en 1996, une première en 25 ans dans la LHJMQ. (Archives La Voix de l'Est) |
« Ça faisait 25 ans qu’un club représentant le Québec avant nous n’avait pas gagné la coupe Memorial. La dernière fois ça remontait à 1971 avec Guy Lafleur et les Remparts de Québec. C’était pratiquement mission impossible avant ça », se souvient Therrien au sujet de cette soirée du 19 mai 1996. « La détermination des propriétaires et des entraîneurs ont joué un grand rôle afin d’atteindre notre but ultime. Si nous ne remportions pas la coupe, nous aurions échoué. Notre victoire a enlevé le complexe d’infériorité que les clubs du Québec avaient lorsqu’ils arrivaient au tournoi. »
Au terme de sa carrière dans la LHJMQ qui s’est conclue en 1996-1997 lorsqu’il a amorcé son ascension vers les rangs professionnels avec les Canadiens de Frederiction, Michel Therrien a affiché un dossier cumulé, saisons et séries incluses, de 221 victoires en 322 parties. Son pourcentage de victoires de ,707 à vie en saison régulière le place au troisième rang de tous les temps derrière ceux de Gerard Gallant (,791) et Maurice Filion (,733). Pas si mal pour quelqu’un qui ne se voyait pas comme un entraîneur de carrière et qui est devenu dernièrement un de seulement quatre entraîneur-chef dans l’histoire des Canadiens à remporter 200 victoires.
« Dans le junior il faisait des semaines de 50-60 heures, mais aujourd’hui dans la LNH, il fait des semaines beaucoup plus longues. Il n’a pas le choix. Il faut qu’il regarde ses vidéos, il faut qu’il rencontre ses joueurs, il faut qu’il prépare ses entraînement », poursuit Morrissette, qui est encore très proche aujourd’hui de celui avec qui il a remporté les grands honneurs à Granby. « Ça fait 25 ans qu’il coach. Il a appris, il a grandi, il a fait des erreurs, mais il a appris. Il est comme le bon vin. Aujourd’hui il a 51 ans. Il a 25 ans d’expérience derrière un banc et ça se voit. Je suis très fier de lui. »
Hugo Fontaine écrit pour canadiens.com.
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