Un retour en Suède est « la meilleure chose » pour Zibanejad
par Rob Brodie / Ottawa SenatorsLes Sénateurs croient que le centre de 18 ans Mika Zibanejad aura une meilleure occasion d'améliorer son jeu dans son pays natal en Suède avec Djurgarden, où il jouera pour le reste de la saison (André Ringuette/Freestyle Photography/OSHC). |
Gardant à l’esprit l’avenir à long terme du bel espoir de l’organisation, le directeur général des Sénateurs, Bryan Murray, a annoncé aujourd’hui que le club retournait le centre Mika Zibanejad à Djurgarden, dans la ligue élite de Suède, où il pourra écouler la dernière année de son contrat. Murray a admis que ce fut une décision très difficile à prendre.
« D'un point de vue égoïste, ce fut très difficile », a déclaré Murray après avoir annoncé la décision. « Nous l’apprécions. Il est un gentil homme, qui travaille fort et qui fait tout ce que les entraîneurs lui demandent lors d'un match. Nous voyons en ce jeune homme qu’il pourra contribuer plus offensivement vers Noël ou au début janvier que présentement.
« Mais nous pensons que, pour son développement à long terme et pour lui donner une chance de répondre à nos attentes, soit de devenir un joueur de qualité dans la LNH, qu’il s’agisse de la bonne étape pour lui en ce moment. ».
Pour Zibanejad, ce fut en effet une pilule difficile à avaler. Peu avant que la décision soit prise, l'athlète de 18 ans de Stockholm souriait en parlant « d’une aventure amusante » qu’il a vécue au cours des deux derniers mois, notamment en raison de son excellent rendement au tournoi des recrues, du but gagnant marqué en prolongation contre les Bruins de Boston lors du calendrier préparatoire et les neuf parties qu’il a disputées en saison régulière.
En fin de compte, il voit le retour à la Suède comme une occasion de progresser encore plus en tant que joueur et sur le plan personnel. Même s'il en avait fait beaucoup à Ottawa où, à 18 ans, il est devenu le plus jeune joueur à porter un chandail des Sénateurs et le plus jeune Suédois à disputer un match dans la Ligue nationale de hockey. Et il était déjà devenu un favori des partisans, à en juger par le volume croissant de chandails numéro 93 avec le nom de Zibanejad repérés dans les gradins à la Place Banque Scotia.
« Je voulais vraiment rester et j'ai essayé de faire tout ce que j'ai pu », a dit Zibanejad, le premier choix de première ronde des Sénateurs (sixième rang) au repêchage de la LNH en 2011, lorsqu’il est présenté devant les journalistes. « Ce n'était pas suffisant cette fois, mais je suis heureux de rentrer à la maison et de développer et améliorer mon jeu. C'est la meilleure option pour moi afin de devenir le type de joueur qu’ils (les Sénateurs) veulent que je sois.
« C'est bien, car je vais rentrer à la maison et obtenir un grand rôle avec mon équipe. Ça va être bien. »
Évidemment, Djurgarden a bien hâte de retrouver Zibanejad dans sa formation. Et il a admis, avec un sourire, que sa mère était heureuse qu’il revienne chez lui. Celui qui fut peut-être le plus difficile à convaincre fut l'entraîneur-chef des Sénateurs Paul MacLean, qui avait en haute estime son jeune talent en utilisant Zibanejad sur la glace dans la dernière minute d'un match alors qu’Ottawa était à égalité avec les Hurricanes de la Caroline, mardi soir, en plus de lui accorder deux présences dans la période de prolongation qui a suivi.
Cependant, MacLean a admis que son retour en Suède « est la meilleure chose pour lui. »
« C’est la meilleure chose qui peut lui arriver, a dit Paul MacLean. Nous voulons qu’il devienne un grand joueur. Il ne se contentera jamais d’un rôle de soutien au sein du troisième ou du quatrième trio. Il trouvera un jour sa place au sein d’un de nos deux premiers trios. Pour que cela se produise, il doit se retrouver au sein d’une équipe où il pourra contrôler la rondelle souvent. Nous voulons qu’il puisse utiliser ses aptitudes au maximum. »
Les Sénateurs pouvaient accorder à Zibanejad neuf matchs de saison régulière sans mettre en branle la première année de son premier contrat. Et il était évident qu’à la veille de cette date butoir et des questions relatives au statut de Zibanejad sur une base quotidienne, que toute cette affaire commençait à peser lourd sur le principal intéressé. Il a enregistré une mention d'aide dans son premier match contre les Red Wings de Detroit, mais il a été écarté de la feuille de pointage par la suite.
« J’ai voulu vraiment prouver que je pouvais faire quelque chose dès le départ, a-t-il dit. Parfois, on est nerveux, mais l’on parvient à s’y habituer. Il faut se présenter sur la patinoire tous les jours et batailler aussi fort que possible afin de prouver que l’on veut rester.
« On se dit que ne pense pas à cela (le délai de neuf matchs), mais cela nous chicote toujours à esprit. C'est difficile, mais je vais avoir cette expérience pour l'année prochaine et cela va m’aider. »
Murray a ajouté : « En dernier, il jouait avec l’énergie du désespoir dans le but de survivre et de ne pas faire des erreurs, plutôt que d'être le joueur créatif dont nous pensons qu'il va devenir. »
Lorsque Murray a informé Daniel Alfredsson – qui a été témoin de la frénésie autour de son compatriote chaque jour en occupant le casier voisin dans le vestiaire des Sénateurs – de la décision de le renvoyer dans son pays natal, le capitaine l’a appuyé dans sa démarche.
« C'est la bonne chose Bryan, sans aucun doute », a dit Alfredsson à Murray. « Il doit passer plus de temps sur la patinoire. »
Le retour en Suède est également susceptible de donner à Zibanejad une occasion de représenter son pays au Championnat mondial de hockey junior 2012, qui se mettra en branle le 26 décembre à Calgary et à Edmonton.
« C'est toujours un honneur de jouer pour son pays », a-t-il dit au sujet de cette possibilité.
