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LAS VEGAS -- Wayne Gretzky a répondu aux questions de NHL.com sur plusieurs sujets liés au hockey, jeudi, à l'occasion de la dernière journée du camp de hockey qui porte son nom à Las Vegas, au Nevada.
Gretzky, membre du Temple de la renommée du hockey et meilleur marqueur de l'histoire de la LNH, a commenté la situation d'Équipe Canada, en plus de discuter de la Coupe du monde de hockey ainsi que les deux nouvelles équipes dans le tournoi, Équipe Amérique du Nord et Équipe Europe.
Gretzky a aussi parlé d'Auston Matthews, en plus de faire ses adieux au Rexall Place et d'évoquer la rivalité entre les Oilers d'Edmonton et les Jets de Winnipeg, dont on écrira un autre chapitre dans le cadre de la Classique Héritage en octobre.

Q: Vous avez pris les rênes d'Équipe Canada en vue des Jeux olympiques de 2002 au moment où le programme national de hockey éprouvait des problèmes aux JO, et vous contribué à la conquête de la médaille d'or du Canada. Depuis ce temps, le Canada a remporté deux autres médailles d'or en trois présences aux JO. Jusqu'à quel point vous attribuez-vous du succès de cette relance?
En premier lieu, Bob Nicholson a fait de l'excellent travail afin de former un solide groupe de dirigeants en 2002. Il y avait déjà de la stabilité. Quand j'ai dirigé l'équipe, j'étais très à l'aise de travailler avec des gars qui avaient déjà fait partie des dirigeants, comme Kevin Lowe et Steve Tambellini ainsi que Lanny McDonald. Quand j'ai cédé la place, ils ont gardé tout ce monde et Stevie Yzerman m'a remplacé. Le personnel d'entraîneurs qu'ils ont regroupé était unique et très compétent, très semblable à celui que nous avions mis en place en 2002. Plus important, tout le monde était sur la même longueur d'onde. Personne n'avait l'égo démesuré ou une attitude frondeuse. Tout le monde pouvait librement donner son opinion quant à la sélection des joueurs. C'est très important que vers la fin du processus de sélection le groupe d'entraîneurs ait son grand mot à dire. Comme je l'avais dit à Pat Quinn en 2002, tu es le gars derrière le banc qui doit être à l'aise d'envoyer des joueurs sur la glace en fin de match, soit que nous tirions de l'arrière ou que nous menions par un but. L'opinion de l'entraîneur compte donc pour beaucoup. J'estime que c'est ce que le Canada a bien fait au cours des dernières olympiades, avec le résultat qu'on connaît. Au-delà de ça, les joueurs doivent accepter la responsabilité et la pression associées au fait de porter les couleurs du Canada, et nos gars l'ont fait de façon admirable.
Q: Il y a encore de la stabilité avec Mike Babcock qui sera de nouveau l'entraîneur du Canada en vue de la Coupe du monde. Que voyez-vous pour le Canada à ce tournoi?
Eh bien, écoutez, nous souhaitons tous un résultat semblable que lors des deux derniers JO. Nous souhaitons tous la conquête de la médaille d'or. Le problème de nos jours, c'est qu'il y a beaucoup plus de parité. À l'époque où je jouais, au début des années 1980, vous saviez, à moins d'une grande surprise, que la finale mettrait aux prises le Canada et l'Union soviétique. Le portrait est très différent maintenant. Les Suédois sont bons, les Finlandais sont améliorés, les Russes passent au niveau supérieur et, bien évidemment, il y a les Américains. À chacune des années, l'équipe américaine est plus imposante physiquement et elle est meilleure. La parité est nettement plus forte, tout sera donc possible. Le Canada fera figure de favori à titre de pays hôte. La compétition sera très relevée et au moment où on se parle il y a peut-être quatre ou cinq nations qui peuvent aspirer à gagner la médaille d'or.
Q: Que pensez-vous des deux nouvelles additions dans le tournoi, les équipes d'Amérique du Nord et d'Europe?
Tout d'abord, j'aime bien l'ajout de l'Équipe Europe parce que des joueurs de la trempe d'Anze Kopitar (un Slovène) veulent participer à des tournois internationaux avec les meilleurs et contre les meilleurs. Les amateurs de hockey veulent voir des joueurs comme lui sur la scène internationale. J'estime que c'est une excellente addition. L'équipe nord-américaine des moins de 23 ans est fort intrigante. Je trouve que c'est un bel ajout. C'est un scénario particulier que d'avoir Connor McDavid et Jack Eichel qui vont porter les couleurs de la même équipe pour la première et la dernière fois. Les amateurs vont prendre plaisir à suivre les prouesses de cette jeune équipe qui ne manquera pas d'enthousiasme, mais qui sera désavantagée sur le plan de l'expérience. Ça ne pourra qu'aider tous ces jeunes pour le prochain tournoi important auxquels ils prendront part, pour leur pays respectif. Je pense que c'est très bon. »
Q: Un des joueurs qui pourraient porter les couleurs de l'équipe de 23 ans et moins est Auston Matthews, qui provient de l'Arizona et qui devrait être le tout premier espoir réclamé lors de la séance de repêchage 2016 de la LNH en juin. Premièrement, l'avez-vous déjà joué et qu'en pensez-vous?
Je dirai d'abord que je ne l'ai jamais vu jouer en personne. Je l'ai surveillé évidemment l'an dernier à la télévision lors du Championnat mondial junior présenté au Canada. Je l'ai regardé un peu à l'oeuvre cette saison. Je ne peux que baser mon jugement sur ce que les gens de son entourage racontent sur lui. Chris Chelios, qui est un ami, est un de ceux-là. Tous n'ont que d'excellents mots à son endroit. Ils soulignent sa grande maturité, son ardeur au jeu et son attitude. Il doit utiliser tous ces atouts afin d'accéder au palier supérieur. Il va se retrouver dans une situation semblable à celle avec laquelle Connor McDavid et Jack Eichel doivent composer. Son jeu va être scruté à la loupe, la pression sera très forte. Il paraît bien gérer tout ça. Il joue avec intensité. Quand j'ai rencontré Gordie Howe à l'âge de 17 ans, la seule chose qu'il m'avait dite avait été de fournir l'effort maximum à tous les jours. Si vous faites ça, de bonnes choses vont vous arriver. Ce serait le même conseil que je donnerais à Auston Matthews.
Q: Retirez-vous une satisfaction particulière du fait qu'il est natif de l'Arizona et donc un produit de l'influence qu'exercent les Coyotes de Phoenix?
Écoutez, nous nous enorgueillissons tous de la popularité grandissante du sport non seulement partout dans le monde, mais aussi aux États-Unis. Il y a plusieurs années, vous n'auriez jamais pensé qu'une équipe de la Floride puisse remporter la Coupe Stanley. Dallas est arrivée dans la ligue et les Stars ont gagné la coupe. Deux des trois équipes de la Californie comptent trois conquêtes à leur palmarès. Le sport prend de l'expansion. Les enfants qui grandissent en Californie, en Arizona et en Floride ont maintenant une option additionnelle dans la pratique du sport. Les enfants qui s'adonnent au hockey suivent attentivement les activités de la LNH et ils rêvent d'y jouer. La LNH a fait de l'excellent travail afin de faire prospérer le sport, de le rendre meilleur et plus populaire qu'il n'a jamais été.
Q: Vous devrez faire vos adieux au Rexall Place la semaine prochaine. Comment allez-vous vivre ça?
Écoutez, ç'a été un des meilleurs endroits où jouer. L'atmosphère a toujours formidable. Quand vous faites partie d'une excellente équipe, c'est toujours merveilleux de vous présenter à l'aréna à tous les jours. On disait que nous avions la meilleure qualité de glace. C'était justifié, aucun doute. La qualité de la glace était toujours excellente et elle était parfaitement adaptée à notre équipe. Les partisans ont toujours été bons pour nous. De plusieurs façons, l'équipe n'a jamais ménagé les efforts et elle a été bonne pour les amateurs. C'était donc un mariage parfait. Comme n'importe quoi, tout a une fin. Quand on ferme le Forum de Montréal ou le Maple Leaf Gardens, tout peut arriver. L'organisation va emménager dans un nouvel amphithéâtre avec des souvenirs indestructibles du Rexall Place. C'est à espérer que l'équipe va se forger plusieurs nouveaux souvenirs impérissables et indélébiles dans le nouvel amphithéâtre.
Q: Quel est votre plus beau souvenir au Rexall Place?
Ma première conquête de la Coupe Stanley. D'avoir gagné la Coupe dans cet amphithéâtre, l'atmosphère était extraordinaire. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Je me rappelle également de la première fois que je suis sauté sur la patinoire et de ma toute première rencontre à Edmonton (dans l'Association mondiale de hockey) contre les Jets de Winnipeg. J'ai eu la chance de marquer un but à mon tout premier match. Peut-être que c'était annonciateur de fantastiques choses à venir dans cette ville. Dès mes premiers coups de patins là-bas, tout n'a été que positif.
Q: La rivalité avec les Jets de Winnipeg est une des plus sous-évaluées au hockey. Pourquoi est-elle si bonne?
Les deux équipes étaient compétitives à l'époque de la défunte Association mondiale de hockey (AMH). Nous étions des jeunes loups dans la LNH parce que Winnipeg avait remporté la Coupe Avco à quelques reprises dans l'AMH. Edmonton n'avait jamais gagné la Coupe Avco. John Ferguson a formé une sacré bonne équipe avec les Thomas Steen, Dave Ellet et Dale Hawerchuk et évidemment Paul MacLean. Nous savions quand nous affrontions les Jets qu'ils seraient très coriaces. La différence entre les deux équipes, et je l'ai maintes fois mentionné, c'est que nous misions sur Grant Fuhr et Andy Moog devant le filet, deux des meilleurs gardiens de l'histoire du hockey. Les Jets étaient moins bien nantis à cette position et ç'a été la différence à chacune de nos confrontations en séries éliminatoires. Nous avons eu des gardiens qui ont gagné la Coupe Stanley plusieurs fois et eux n'ont jamais eu un gardien de premier plan de calibre de ceux qui sont membres du Temple de la renommée.