Etienne Marcoux Lepage bug LNH

BROSSARD -- Étienne Marcoux était à la croisée des chemins.
Incommodé par des blessures récurrentes aux deux épaules qui l'empêchaient de se tailler un poste dans la Ligue américaine à la fin de son stage junior, le gardien faisait face à un important dilemme.
« Je me disloquais les épaules, a raconté Marcoux. Je dormais la nuit et mes épaules se disloquaient. J'avais les labrums déchirés et des fractures des deux côtés... J'étais magané. »
Ces blessures, qui l'avaient aussi ennuyé au cours de ses années avec le Junior de Montréal et l'Armada de Blainville-Boisbriand, allaient visiblement l'empêcher de poursuivre sa carrière. Il a donc décidé de se faire opérer après avoir disputé un total de neuf matchs dans la ECHL en 2014-15.

Mais une opération d'une telle envergure vient aussi avec son lot de doutes. Incertain de pouvoir revenir devant le filet au sommet de sa forme, le jeune homme originaire de La Plaine a décidé de se doter d'un plan de rechange en amorçant un baccalauréat en administration à l'Université du Nouveau-Brunswick. Il pourrait également reprendre la forme et continuer de jouer au hockey au sein du circuit universitaire canadien.
À ce moment, son rêve de jouer un jour dans la LNH - ou du moins de s'en approcher - semblait fort lointain.
« Je n'ai pas joué pendant neuf mois, a relaté Marcoux. Pendant ces neuf mois, tu atteins parfois des plateaux dans ta réadaptation où il n'y a aucun progrès pendant plus d'un mois. Je me disais que je ne serais plus capable de rejouer et c'est pour ça que j'ai décidé de retourner à l'école. C'était mieux de le faire à ce moment à 21 ans plutôt que d'y retourner à 25 ou 26 ans. »
Quand il a obtenu son diplôme au terme de deux saisons universitaires - dont la dernière au cours de laquelle il a maintenu une moyenne de buts alloués de 1,59 et un taux d'efficacité de ,910 en 17 rencontres - l'espoir est revenu au galop.
Marcoux n'était pas encore convaincu de pouvoir connaître du succès chez les professionnels, mais il voulait essayer. Une dernière fois, juste au cas.
« C'était une superbe nouvelle (quand j'ai eu mon diplôme), mais je voulais réessayer, a-t-il raconté en entrevue avec LNH.com. Je ne voulais pas aller sur le marché du travail et me demander ce qui serait arrivé si j'étais retourné chez les professionnels. À ce moment (en 2017-18), je me donnais un an pour percer.
« J'avais en tête ce que je voulais comme contrat pour l'an dernier et si je n'étais pas capable de l'avoir, j'allais passer à autre chose. »
Le portier maintenant âgé de 24 ans a bien fait d'essayer. Il a disputé 38 matchs avec le Fuel d'Indy - le club associé aux Blackhawks de Chicago dans la ECHL - et a affiché une moyenne de 2,94 et un taux d'efficacité de ,918, ce qui lui a d'ailleurs valu une invitation au match des étoiles de la ligue.
Grâce à sa tenue, il a aussi été rappelé par quatre équipes de la Ligue américaine - dont le Rocket de Laval - en cours de saison et a finalement disputé deux matchs avec le club-école des Penguins de Pittsburgh (2,10 - ,900).
Une chance en or chez le Rocket
À la fin du mois de mai, Marcoux a paraphé un contrat d'une saison avec le Rocket, où il a la chance de retrouver l'entraîneur-chef Joël Bouchard et l'entraîneur des gardiens Marco Marciano, avec lesquels il a travaillé chez le Junior et l'Armada entre 2009 et 2014.
Il y a du trafic à la position de gardien de but au sein de l'organisation montréalaise, notamment avec la présence des jeunes Charlie Lindgren et Michael McNiven, et rien n'est assuré pour Marcoux. Mais plus rien ne peut lui faire perdre espoir.
Pas quand il est revenu d'aussi loin.
« Mon but, c'est de jouer à Laval, peu importe qui est là, a-t-il lancé. On ne sait jamais ce qui peut arriver si tu travailles bien et que tu pousses les dirigeants à te garder. L'objectif est d'avoir une bonne année à Laval, de m'établir comme un gardien de la Ligue américaine, et je verrai pour la suite. »