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On s'attendait à un petit lundi.
Il l'a été.
Sans doute parce qu'Eric Staal et Andrew Ladd, les deux joueurs les plus convoités sur le marché, avaient déjà changé d'adresse, la dernière journée des transactions dans la LNH a été tout, sauf spectaculaire.

Le suspense et les coups de théâtre n'étaient pas au rendez-vous.
Il y a bien eu quelques transactions ici et là, notamment celles, qui ont permis à l'Avalanche du Colorado de mettre la main sur le rapide attaquant Mikkel Boedker et Eric Gelinas, le défenseur doté d'un tir-bazooka, mais rien pour écrire à sa mère.
Certains observateurs parleront sans doute d'un pétard mouillé.
À vrai dire, le pétard n'était ni mouillé ni sec. Il était inexistant.
Dans les faits, les joueurs, qui ont surtout retenu l'attention, n'ont pas été ceux qui ont été échangés, mais plutôt ceux qui ne l'ont pas été.
Je pense notamment à Jonathan Drouin, du Lightning de Tampa Bay, et Loui Eriksson, des Bruins de Boston, qui avaient alimenté quantité de rumeurs de transaction au cours des derniers jours.
Non seulement les Bruins ont choisi de garder Eriksson, mais ils ont acquis deux joueurs : Lee Stempniak et le défenseur John-Michael Liles, respectivement des Devils du New Jersey et des Hurricanes de la Caroline, susceptibles de leur donner un solide coup de main. Liles est un défenseur expérimenté, alors que Stempniak était le meilleur marqueur des Devils, rien de moins.
Les champions seront meilleurs
Lorsqu'on dresse un bilan des derniers jours, les deux équipes qui, au premier coup d'œil, semblent s'être considérablement améliorées sont les Blackhawks de Chicago et les Rangers de New York.
En Andrew Ladd, un joueur polyvalent et ex-capitaine des Jets de Winnipeg, les champions de la Coupe Stanley ont donné des munitions au trio complété par Jonathan Toews et Marian Hossa.
Et ils ont ajouté à leur profondeur en s'offrant Dale Weise et Tomas Fleischmann.
Année après année, les Blackhawks, malgré les exigences du plafond salarial, trouvent toujours une façon de s'améliorer. Pas étonnant qu'ils aient remporté la Coupe Stanley à trois reprises au cours des six dernières saisons.
Quant aux Rangers, ils ont certainement renforcé leur ligne de centre en obtenant, dimanche, le capitaine des Hurricanes de la Caroline, Eric Staal, moyennant deux choix de deuxième ronde (2016 et 2017) et l'espoir finlandais Aleksi Saarela.
Un beau risque
Staal a ralenti, aucun doute là-dessus.
Sa production offensive est en chute libre depuis cinq ans.
Et à ce rythme, il est destiné à connaître sa pire année depuis 2003-2004, sa première dans la LNH, alors qu'il avait été limité à 33 points.
Malgré tout, il représente un beau risque. Il n'a que 31 ans et, comme le suggère la rengaine combien répandue dans le sport, un changement de décor pourrait le revigorer.
Jordan et non Eric a été le meilleur des deux Staal en Caroline, cette saison.
Mais des circonstances favorables pourraient, qui sait, avoir un effet spectaculaire sur le rendement d'Eric d'ici la fin de la campagne.
Un, il se retrouve au sein d'une équipe, qui espère remporter sa première Coupe Stanley depuis 1994, et deux, il écoule la dernière année d'un contrat de sept ans. Il a donc intérêt à rehausser sa valeur marchande, lui qui aura droit à l'autonomie complète à partir du 1er juillet.
Reste à savoir s'il est encore capable de faire la différence. Les prochaines semaines nous le diront.
Il y a deux ans, les Rangers, on se souviendra, avaient réalisé un coup pareil lorsqu'ils ont acquis Martin St-Louis du Lightning de Tampa Bay.
Leur effort n'a pas été vain puisqu'ils ont éventuellement atteint l'ultime finale avant de s'incliner devant les Kings de Los Angeles.
Est-ce que les Rangers iront jusqu'au bout avec Staal?
Difficile de croire qu'ils sont soudainement supérieurs ou encore aussi forts que les Capitals de Washington, qui trônent au sommet de l'Association de l'Est.
Mais peu importe le sort qui les attend, ils auront eu le mérite d'essayer.
Une chance en or
Les Canadiens de Montréal?
Au cours des dernières années, on leur a souvent reproché de ne pas faire suffisamment confiance au talent québécois.
Or ils ont acquis deux Québécois en l'espace de quatre jours; d'abord Phillip Danault des Blackhawks et ensuite Stefan Matteau des Devils.
Danault, un rapide patineur, a impressionné à son premier match et Matteau, un colosse de six pieds, deux pouces, sur 220 livres, est un joueur de caractère, qui a encore tout à prouver.
À Matteau, âgé de 22 ans, les Canadiens offrent donc une chance en or de lancer une carrière, qui n'a jamais décollé au New Jersey.