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Depuis des lunes, les deux équipes, qui accèdent à la finale de la Coupe Stanley, servent souvent de modèles au reste de la ligue.
Normal. Les premiers de classe, c'est bien connu, n'ont jamais tort.
Ou très rarement.

Elles seront donc nombreuses les formations, qui, vraisemblablement, tenteront de s'inspirer de la façon de faire des Penguins de Pittsburgh et des Predators de Nashville.
Tant mieux pour la LNH, diront plusieurs, car voilà deux équipes, qui présentent un visage à la fois différent et divertissant.
Plus il y aura de Penguins et de Predators à travers la ligue, meilleur sera le produit.
Des objections ?
Mais la formule copier/coller a-t-elle encore sa place de nos jours ?
Pas si sûr.
Pourquoi ? Parce que les finalistes de la Coupe Stanley diffèrent souvent d'une année à l'autre.
Depuis l'instauration du plafond salarial en 2005-06, 16 équipes différentes ont atteint la finale; et aucune d'entre elles n'a encore gagné le précieux trophée deux années de suite, un exploit à la portée des Penguins, cette année.
Oui, il est bel et bien révolu le temps où on retrouvait la même équipe en finale quatre ou cinq fois sur une période de dix ans.
La domination de trois ou quatre équipes a cédé la place à un meilleur équilibre des forces.
Aujourd'hui, la saveur du jour a parfois priorité sur les grandes formules supposément infaillibles.
Deux locomotives
En attendant, souhaitons la meilleure des chances aux équipes qui tenteront d'imiter les Penguins et les Predators.
La meilleure des chances car elles en auront grand besoin.
Les Penguins, c'est vrai, sont alimentés par un prolifique réseau de filiales, développent bien leurs joueurs et misent sur deux bons gardiens de buts en
Matt Murray et Marc-André Fleury, mais combien d'équipes peuvent se vanter de compter sur deux attaquants aussi performants que Sidney Crosby et Evgeni Malkin ?
Je vous le demande.
Avec deux locomotives pareilles, une équipe a le droit de rêver à tous les ans.
Les Penguins fêtent, cette année, leur 50e anniversaire, mais, à les observer depuis quelques années, ils refusent carrément de vieillir.
En 50 ans d'histoire, les Penguins ont gagné le gros lot non pas une, mais deux fois.
D'abord en 1984 alors qu'ils ont eu le bonheur de réclamer Mario Lemieux au premier rang du repêchage amateur; puis en 2005 lorsqu'ils ont gagné la loterie Crosby et le droit de sélectionner le jeune joueur le plus convoité de la planète.
Et je ne parle même pas de Malkin et Jaromir Jagr.
Il est impérieux certes de sélectionner et de développer de bons joueurs, mais un ou deux clins d'œil de Dame Chance ne nuisent pas non plus.
Le « Big four »
Les Predators, maintenant.
Voilà une équipe qui mérite certainement d'être citée en exemple, mais combien d'organisations comptent sur un « Big Four » comparable à celui formé de Roman Josi, P.K. Subban, Ryan Ellis et Mattias Ekholm ?
Poser la question, c'est y répondre.
Et combien d'équipes peuvent se targuer d'avoir un Subban dans leurs rangs ?
Sur la glace comme à l'extérieur. le défenseur des Predators ne passe jamais inaperçu.
Les réflecteurs et Subban, on s'entend, forment le couple parfait.
Il a osé prédire la victoire des Predators dans le match numéro trois et, en prime, il a raconté que Crosby lui avait reproché sa mauvaise haleine !
Un oscar
Il n'en rate pas une, P.K. Il épice cette finale comme lui seul peut le faire.
Connaissez-vous bien des joueurs capables d'associer une histoire de rince-bouche à une finale de la Coupe Stanley ?
Il faut du talent pour réussir un coup pareil. Le sport et le théâtre sont des voisins immédiats; Subban est toujours là pour nous le rappeler, spécialement depuis le début des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
Je ne sais toujours pas qui va gagner le trophée Conn Smythe, mais je suis déjà convaincu d'une chose: si un oscar est accordé au meilleur comédien de cette série, Subban, juré, craché, l'emportera haut la main.
Car à l'exemple de Pittsburgh et Nashville, Subban est inimitable !