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Tout le monde ou presque le dit: une équipe championne se bâtit en commençant par l'arrière. Il faut d'abord un bon gardien de but, ensuite une défense à la fois solide et mobile et, pour finir, une attaque capable de jouer à un niveau respectable.
Bref, la défense d'abord, le reste ensuite.
De Maurice Richard à Sidney Crosby en passant par Mario Lemieux et Wayne Gretzky, le mode d'emploi a fait ses preuves plus d'une fois.
Si cette vieille formule tient toujours la route, les équipes championnes des dernières années l'ont sensiblement modifiée. Avec succès, d'ailleurs.

Un exemple: Il y a déjà quelques jours, les Oilers d'Edmonton, après avoir consenti un pacte de 100 millions $ pour huit ans à leur jeune prodige Connor McDavid, ont accordé un prolongement de contrat de huit ans d'une valeur de 68 millions $ à leur meilleur marqueur des dernières séries éliminatoires de la Coupe Stanley, Leon Draisaitl.
Selon toute évidence, les Oilers se sont inspirés des succès des Penguins de Pittsburgh et des Blackhawks de Chicago.
Lorsqu'une équipe mise sur deux attaquants vedettes, une certaine logique leur suggère d'échanger leur numéro deux de manière à mieux équilibrer leurs forces tout en s'assurant un meilleur contrôle de leur masse salariale.
Or, les Penguins et les Blackhawks ont démontré hors de tout doute la fiabilité de la règle de deux, peu importe le prix à payer.
Au cours des dernières années, nombreux sont les observateurs qui se sont demandé si les Penguins, parce qu'ils ont déjà Crosby, n'auraient pas intérêt à échanger Evgeni Malkin afin de renforcer les points faibles de l'équipe.
Non merci
À cela, les Penguins ont répondu non, merci.
Et probablement plus d'une fois.
Crosby et Malkin sont des coéquipiers depuis 11 ans. Résultat, les Penguins ont remporté la Coupe Stanley à trois reprises au cours des neuf dernières années, dont deux années d'affilée.

Autre exemple: Celui des Blackhawks.
Ils se sont retrouvés sensiblement dans la même situation que les Penguins avec l'entrée en scène de deux attaquants appartenant à l'élite, Patrick Kane, champion marqueur de la ligue il y a deux ans, et Jonathan Toews, qui est parmi les joueurs les plus complets du circuit.
Non, les Hawks n'ont jamais eu l'intention de démembrer le super duo. Au contraire. En juillet 2014, ils ont accordé des prolongations de contrat de huit ans chacun à Kane et Toews.
La stratégie s'est révélée bien profitable lorsqu'on considère que les Blackhawks, en l'espace de six ans, ont soulevé la Coupe Stanley à trois reprises.

Il ne faut donc pas s'étonner si les Oilers, la puissance de demain dans la LNH, ont choisi d'investir 168 millions $ dans deux attaquants vedettes, McDavid et Draisaitl, probablement le duo offensif le plus spectaculaire à faire vibrer Edmonton depuis les beaux jours de Wayne Gretzky et Mark Messier.
Et vous savez quoi ? Les Maple Leafs de Toronto, une formation en pleine ascension, seront probablement la prochaine équipe à emprunter cette voie.
Dans leur cas, on ne parle pas d'une règle de deux, mais plutôt d'une règle de trois avec de jeunes coqs tels qu'Auston Matthews, Mitchell Marner et William Nylander.
Gardez-les
La morale de cette histoire ? Si vous comptez sur deux attaquants vedettes, un conseil: arrangez-vous pour les embaucher sur une longue période.
À une époque où la défense occupe une place sans cesse grandissante et où les buts viennent souvent au compte-gouttes, la présence de deux attaquants talentueux et créatifs au sein d'une même équipe se veut un immense atout.
Ça prend certes une bonne défense pour espérer gagner, mais les Penguins et les Blackhawks ont clairement illustré l'importance d'investir dans l'attaque.
Chose certaine, les Oilers ont bien compris le message.