Radulov Kovalev Habs

Au fil des ans, le hockey a beaucoup changé.
Les gardiens de but sont meilleurs que jamais, les systèmes de jeu nettement plus sophistiqués, plus élaborés aussi, et les statistiques, plus que jamais, occupent une place sans cesse grandissante dans l'évaluation des joueurs.

Mais il y a une chose qui ne change pas : le pouvoir de séduction du joueur électrisant.
Chez les Canadiens de Montréal, il suffit d'observer Alexander Radulov pour s'en convaincre.
Le Russe de 30 ans, on s'entend, n'aura pas mis beaucoup de temps à se faire de nouveaux amis, beaucoup d'amis, à Montréal.
Sans doute parce que les fans de l'équipe n'ont pas souvent eu la chance d'applaudir un attaquant capable de leur exciter le poil des jambes depuis les beaux jours d'Alex Kovalev.
À vrai dire, Radulov n'est pas sans rappeler Kovalev, mais un Kovalev plus fringant et certainement plus constant qu'à sa dernière année à Montréal.
S'il avait tous les talents, celui qu'on surnommait l'Artiste oubliait, certains soirs, de se présenter sur scène.
Ce n'est pas le cas de Radulov jusqu'à ce jour.
Radulov déclare présent à tous les matchs et, grâce à sa vitesse, sa créativité et son impressionnante capacité à protéger la rondelle, provoque plein de choses en zone offensive. Il est beau à voir.
Et il possède un sens du spectacle qui plaît à la foule.
Dès qu'il touche à la rondelle, elle murmure, elle s'anime, la foule.
Une aubaine
En juillet dernier, le directeur général des Canadiens Marc Bergevin a causé, on se souviendra, une certaine surprise en pariant sur Radulov en vue de la campagne 2016-17.
Si personne ne doutait du talent de l'ailier, ils étaient nombreux à entretenir des doutes sur son attitude.
Et à le comparer injustement à Alexander Semin, un coup de dés qui, un an plus tôt, n'a rapporté que du sarcasme aux Canadiens.
Mais comme dirait un vieux sage: « Vaut mieux un directeur gérant qui prend des risques plutôt qu'un autre qui regarde passer le défilé, les bras croisés ».
Le mérite de Bergevin aura été de faire une croix sur l'échec Semin. Rapidement.
Et de lancer les dés à nouveau.
De toute évidence, le transfuge de la KHL a appris de ses erreurs du passé. Mine de rien, il est en train de réaliser l'un des plus beaux retours de l'année dans la LNH.
S'il maintient son allure, on parlera bientôt de l'une des meilleures aubaines de la saison, lui qui a conclu d'une entente d'un an évaluée à 5,75 millions $.
Bref, Radulov produit.
Il produit et, en prime, il soulève la foule.
L'Artiste aura finalement été remplacé.
La contribution de Vachon
La dernière fin de semaine a été celle des quatre nouveaux membres du Temple de la renommée du hockey, Rogation Vachon, Eric Lindros, Pat Quinn et Sergei Makarov.
Pour un, Vachon a dû patienter 30 ans avant d'avoir sa place parmi les immortels.
Il a été parmi les trois premiers joueurs à avoir marqué au fer rouge l'histoire des Kings de Los Angeles : les deux autres ont été Marcel Dionne et évidemment Wayne Gretzky.
Si Gretzky a accru la popularité du hockey en Californie, Vachon, avec la complicité de Dionne, a bâti la fondation d'une concession qui, en 1967, a amorcé un parcours parsemé d'embûches.
À l'époque, les Kings avaient les allures d'un petit château de sable à côté des Dodgers et des Lakers, qui dominaient outrageusement la scène sportive de Los Angeles.
Ils étaient nombreux à douter du succès d'une concession de la LNH sous le soleil de la Californie.
Or Vachon, qui a débarqué à Los Angeles en 1971 à la suite d'une transaction avec les Canadiens, est rapidement devenu l'un des joueurs les plus populaires de l'équipe. Puis Dionne s'est amené en 1975.
Les deux joueurs, chacun à leur façon, ont favorisé l'envol des Kings dans un marché qui n'était pas gagné d'avance.
Pour cette seule raison et bien d'autres, « Rogatienne Vachonne », comme le disaient certains annonceurs maison dans le temps, méritait sa place au Panthéon depuis fort longtemps.