Therien MTL 92016

En l'espace de quelques mois, le directeur général des Canadiens de Montréal, Marc Bergevin, a évincé de son entourage immédiat deux éléments qui, il n'y pas si longtemps, faisaient partie intégrante de son plan visant à ramener la Coupe Stanley à Montréal: P.K. Subban et Michel Therrien.
C'est la preuve, une fois de plus, que les plans ficelés avec les meilleures intentions du monde ne sont garants de rien. Que le meilleur des plans n'est jamais meilleur que le ... prochain.

Et le nouveau plan inclut désormais un entraîneur racé, Claude Julien, qui a du vécu, une bague de la Coupe Stanley et une connaissance approfondie de la jungle de Montréal.
Est-ce que ce sera suffisant pour calmer la tempête?
« J'ai mis la main sur l'un des meilleurs entraîneurs de la LNH, a déclaré Bergevin au cours de son point de presse, mercredi. Il a fait ses preuves. Il est l'homme de la situation ».
À la suite des derniers événements, une question s'impose : est-ce que les Canadiens formeront une meilleure équipe sous la gouverne de l'ancien entraîneur des Bruins de Boston?
Il y a encore des sceptiques dans la salle.
Et ils sont nombreux.
Les Canadiens ne sont ni plus gros, ni plus puissants en attaque qu'en début de semaine.
Et Carey Price, jusqu'à preuve du contraire, ne ressemble en rien au gardien de but dominant qu'il était, il y a deux ans.
L'effet aspirine
Est-ce que l'effet Julien relancera l'équipe?
Je sais, je sais... les équipes, qui ont procédé à un changement d'entraîneur depuis le début de l'année ont connu un sursaut d'énergie.
Je fais allusion, bien sûr, aux Panthers de la Floride, aux Blues de St. Louis, aux Islanders de Brooklyn et aux Bruins de Boston.
Mais bien souvent, le congédiement de l'entraîneur a un effet aspirine, sans plus.
Attendons donc de voir avant de sonner les trompettes.
Cela dit, il ne faut pas minimiser l'embauche de Julien. Il a vu neiger, comme on dit par chez nous.
Et l'un de ses plus grands fans n'est nul autre que Mike Babcock, l'entraîneur des Maple Leafs de Toronto, qui l'a quasiment canonisé (!) lorsque les Bruins de Boston l'ont viré, l'autre jour.
Quand Babcock fait partie de ton fan-club, c'est signe que t'as gagné tes galons.
Et Julien a certainement gagné les siens.
Un changement s'imposait
Peu de gens ont été surpris par le congédiement de Therrien.
À la suite des insuccès répétés de l'équipe, Bergevin, particulièrement émotif lorsqu'il a été question de Therrien, un ami, se devait de donner un coup de barre.
C'était une question de temps.
Sans vouloir préciser sa pensée, Bergevin a été clair sur un point. « J'ai senti que l'équipe avait besoin d'un changement, a-t-il révélé. Nous n'étions pas la même équipe. Il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas ... »
Les dernières semaines ont démontré que le message de Therrien ne passait plus. Ou trop peu.
Quand l'effort des joueurs, du moins l'effort de certains d'entre eux comme ce fut le cas, par exemple, dimanche dernier à Boston, cesse d'être au rendez-vous, l'entraîneur est aussitôt pointé du doigt.
Quoi qu'on en dise, il y a des joueurs, qui ont carrément laissé tomber Therrien.
Ils l'ont laissé couler. Lentement, mais sûrement.
Reste à voir si Julien pourra redresser la situation. Le défi n'est pas banal, car les Canadiens montrent un visage peu rassurant, à commencer par leur joueur numéro un, Carey Price, qui connaît une année bien ordinaire.
Soyons honnêtes : si Price avait été aussi performant qu'il y a deux ans, Therrien serait toujours en poste.
À court d'excuses
Bergevin a réitéré sa confiance envers Price et son équipe.
« Nous avons les outils nécessaires », a-t-il insisté tout en répétant qu'il n'avait nullement l'intention de sacrifier l'un de ses meilleurs espoirs dans le but d'améliorer son équipe.
En attendant, les joueurs ont de moins en moins d'excuses.
Ils risquent même d'en manquer si les choses ne changent pas rapidement.
Subban n'est plus dans le décor.
Therrien non plus.
Qui sera le prochain coupable?