Boucher Senators coach 5816

Deux entraîneurs, deux mondes.
Bruce Boudreau, viré par les Ducks d'Anaheim avant de prendre le chemin du Minnesota, a dû attendre seulement huit jours avant d'obtenir une autre chance comme entraîneur dans la LNH.
Guy Boucher, lui, aura patienté pendant ... trois ans.

Le directeur général des Sénateurs d'Ottawa Pierre Dorion a osé. Plutôt que de se tourner vers le carrousel des entraîneurs de la ligue, il a choisi de parier sur un ex-premier de classe, qui a été congédié par le Lightning de Tampa Bay en mars 2013.
Quand je parle du carrousel, je parle de ce manège bondé d'ex-entraîneurs, de visages familiers, qui font constamment surface derrière un banc de la LNH.
À Ottawa, ils ont été nombreux à prédire de l'embauche d'un de ceux-là, Bob Hartley, un franco-ontarien, qui a du vécu comme entraîneur avec, en prime, une conquête de la Coupe Stanley à son palmarès.
Bref, Hartley réunissait tous les critères requis pour succéder à Dave Cameron. Et même un peu plus.
Or Dorion a déjoué les calculs de tout le monde.
Restaurer la structure défensive
Il est logique de croire que Boucher a tiré des leçons de sa première aventure dans la LNH.
Ses méthodes de travail, sa façon de faire, entre autres, avaient été dénoncées, on se souviendra, par quelques vétérans du Lightning à l'époque.
Depuis, Boucher a eu le temps de raffiner son approche, de perfectionner ses méthodes. De grandir aussi. Ses trois saisons passées aux guides de SC Berne en Suisse ont certainement contribué à faire de lui un meilleur entraîneur. Un ou deux pas en arrière, c'est bien connu, ont souvent pour effet de relancer la carrière d'un instructeur.
Boucher, 44 ans, a la réputation d'être bien structuré. Ce n'est pas les Sénateurs qui risquent de s'en plaindre.
Voilà une équipe assez déboussolée, merci, en défense.
Cette saison, les Sénateurs ont concédé pas moins de 247 buts. À ce chapitre, seuls les Flames de Calgary (260) et les Blue Jackets de Columbus (252) ont fait pire dans la LNH.
Si le succès d'une équipe passe par sa défense, Boucher, on s'entend, aura fort à faire.
La deuxième chance
En attendant, Boucher profitera d'une seconde chance, qui, avouons-le, aura mis du temps à venir.
Cette seconde chance, ce n'est pas tous les entraîneurs qui, pour une raison ou l'autre, ont le bonheur de l'obtenir dans un milieu où les candidats de qualité se bousculent aux portes.
À certains, elle permet de faire leur place dans le carrousel des entraîneurs. Et d'obtenir conséquemment une troisième, peut-être même une quatrième chance.
Mais dans les faits, la deuxième chance n'est pas toujours au rendez-vous.
Guy Carbonneau et combien d'autres l'attendent toujours.
Mon choix : Kane
Il y a quelques jours, la LNH a dévoilé l'identité des trois candidats en lice au trophée Hart, décerné au joueur jugé le plus utile à son équipe : Patrick Kane, des Blackhawks de Chicago, Jamie Benn, des Stars de Dallas, et Sidney Crosby, des Penguins de Pittsburgh.
Crosby, malgré un piètre départ, et Benn ont certes contribué largement aux succès de leur équipe, mais difficile d'ignorer le blond ailier des Blackhawks.
Kane a été constant du premier au dernier jour de la saison régulière.
Non seulement il a enlevé le championnat des marqueurs par 17 points, mais il a été le premier joueur du circuit à atteindre le cap des 100 points depuis Crosby en 2013-14.
Et à une époque où les gardiens de but et la défense occupent une place sans cesse grandissante, une récolte de 100 points ou mieux relève de la haute voltige ou presque.
Mon choix, donc, est Patrick Kane.
Par une demi-longueur devant les deux autres.
Des objections?