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SUNRISE, Floride – « Qu’est-ce qui se passe ici? C’est trop silencieux. »

Connor Brown se doutait qu’il se tramait quelque chose à sa sortie du vestiaire des Oilers d’Edmonton. Dans le corridor du Amerant Bank Arena, Macklin Celebrini, Zeev Buium, Cayden Lindstrom et Artyom Levshunov faisaient le pied de grue dans l’attente de la rencontre tant attendue.

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Invités à assister au deuxième match de la finale entre les Oilers et les Panthers de la Floride, lundi, les quatre espoirs admissibles au prochain repêchage avaient déjà piqué un brin de jasette avec les Mattias Ekholm, Ryan Nugent-Hopkins, Stuart Skinner, Zach Hyman et Darnell Nurse. 

Mais ils attendaient impatiemment la pièce de résistance : la rencontre avec Connor McDavid. Quand le capitaine des Oilers est sorti du vestiaire, les sourires se sont élargis et on a senti le petit groupe intimidé.

« Vous arrivez du Combine? Comment c’était? », a tout de suite demandé le no 97 après avoir fait l’accolade à Celebrini – qu’il avait déjà rencontré – et serré la pince aux trois autres.

McDavid Celebrini

S’en est suivi une courte conversation sur les tests physiques que les espoirs ont subis et leurs rencontres avec les différentes équipes de la Ligue. Celebrini, le potentiel premier choix de l’encan, a alors révélé avoir discuté avec la direction de huit formations. 

« Wow, elles croient vraiment que tu vas glisser aussi loin?! », s’est exclamé Evander Kane, qui s’était joint à la conversation. McDavid a alors rappelé à son coéquipier qu’il avait été interviewé par quatre équipes à son année de repêchage, même si tout le monde savait que les Oilers allaient le réclamer au premier rang.

Les deux joueurs des Oilers ont ensuite dû couper court à la rencontre pour aller répondre aux questions des journalistes en prévision du match. Quelques secondes après leur départ, Celebrini faisait remarquer à Buium qu’il avait rapidement perdu sa confiance devant McJesus.

« Dude, c’est McDavid, s’est défendu le défenseur américain en riant. Je ne voulais pas avoir l’air bizarre et le fixer du regard trop longtemps. »

Dans un peu plus de deux semaines, les quatre appartiendront à des équipes de la grande ligue et pourraient même y jouer dès l’an prochain. Ils touchent à leur rêve, mais ils sont encore des gamins impressionnés de rencontrer les joueurs qu’ils ont idolâtrés en grandissant. Qu’ils idolâtrent peut-être même encore.

On a parfois tendance à l’oublier. Mais c’est en les voyant se placer autour du casier vide de McDavid comme s’il s’agissait d’un petit temple qu’on a réalisé qu’ils étaient encore de jeunes amateurs de hockey. Il y a quelques semaines, Celebrini a même assisté au match ultime de la série de deuxième tour entre les Oilers et les Canucks à Vancouver.

McDavid casier

Les caméras de télévision l’avaient alors filmé en train d’encourager les Canucks, lui qui est natif de Vancouver. Il ne s’en est pas vanté devant McDavid.

« Je suis content qu’il ne me l’ait pas fait remarquer, a rigolé Celebrini. J’ai vu ce match en personne et j’ai regardé le reste des séries à la télé. Le jeu est tellement rythmé et physique. Il n’y a pas de temps ni d’espace. C’est impressionnant de voir ce que les gars sont capables de faire dans ces circonstances. »

Un avant-goût

Celebrini s’est même laissé impressionné par l’entraînement matinal. Pendant que Buium, Lindstrom et Levshunov regardaient la pratique confortablement assis dans leur siège, la vedette de cette cuvée est demeurée debout, accoudée sur une rambarde. 

Il a passé la demi-heure à pointer des joueurs à Buium et à admirer les habiletés des gros canons des Oilers. Les deux complices, qui se sont côtoyés au sein du réputé programme Shattuck St. Mary’s, avaient de la difficulté à raccrocher leur mâchoire en voyant Evan Bouchard décocher ses fameuses « Bouch Bombs ».

Prospect look practice

Sinon, ils ont passé la majeure partie de la matinée à se lancer des flèches amicales. Celebrini et Buium ont croisé le fer sur la scène internationale et dans la NCAA, cette saison, et c’est l’Américain qui a eu le dessus chaque fois.

« Il m’a battu au Mondial des moins de 18 ans, au Championnat mondial junior et au championnat de la NCAA, a énuméré Celebrini. On rigolait au Combine parce qu’il s’est fait tatouer les dates de ces conquêtes sur le bras. Il me répète toujours qu’il s’agit de ma fiche perdante. »

Le prochain rendez-vous des deux amis aura probablement lieu dans la grande ligue. Celebrini aura peut-être un jour l’occasion de remettre à son ami la monnaie de sa pièce sur la plus grande scène qui soit.

« J’espère vraiment atteindre la finale au cours de ma carrière, a-t-il conclu. Je le souhaite ardemment. »