À voir la manière dont se déroule le début de ces séries éliminatoires, il faudra peut-être commencer à parler de l'importance d'avoir trois bons gardiens sous la main! Blague à part, le fait que trois équipes en soient rendues à utiliser leur troisième gardien est complètement incroyable. Je ne me souviens pas avoir vu ça auparavant.
Et le pire dans tout ça, c'est que les équipes n'ont aucun moyen de se prémunir contre cette hécatombe, au même titre que lorsqu'un premier centre ou un premier défenseur se blesse. Ça fait partie des intangibles… ça prend un peu de chance pour gagner des championnats, et disons que les Hurricanes de la Caroline, les Predators de Nashville et les Penguins de Pittsburgh n'ont pas pigé le numéro chanceux.
Parmi ces trois équipes, les Hurricanes sont en meilleure posture. Non seulement ont-ils réussi à se donner une bonne marge de manœuvre en remportant les deux premiers matchs de la série contre les Bruins de Boston en l'absence de Frederik Andersen et malgré la blessure d'Antti Raanta au deuxième match, mais le jeune Pyotr Kochetkov a montré des signes extrêmement encourageants.
J'ai souvent dit dans cette chronique que c'est loin d'être mauvais de faire confiance à un jeune gardien sans expérience en séries. Je le répète, l'insouciance et la naïveté de la jeunesse peuvent être des atouts.
À 22 ans, le gardien russe est en train de le prouver. Avec quelques années d'expérience dans la KHL, une poignée de matchs dans la Ligue américaine et des participations à des évènements internationaux, il a quand même un bagage intéressant pour son âge. C'est peut-être pour cette raison qu'il n'a pas semblé trop intimidé à son quatrième match dans la LNH - son premier en séries, évidemment.
Je l'avais vu jouer à Sherbrooke, il y a quelques années, dans le cadre de la série Canada-Russie et il m'était tombé dans l'œil. Il est dans la lignée des gardiens russes, qui font la pluie et le beau temps dans la LNH depuis quelques années. Il m'a paru vraiment solide, « square » et très solide techniquement.
Il a fait ça comme un grand et il m'a beaucoup impressionné. Le jeune s'est même permis de répliquer à Brad Marchand après un coup de sifflet - il faut le faire! C'est là que j'ai vu, dans son langage corporel, qu'il était vraiment dans sa bulle et qu'il n'était pas gêné d'être sur cette scène. Je ne crois pas que la troupe de Rod Brind'Amour perde vraiment au change entre lui et Raanta.
Dans les deux autres cas, ça risque d'être un peu plus compliqué pour la suite des choses.
À Nashville, Connor Ingram a été excellent en relève à David Rittich dans le premier match et a offert une prestation époustouflante de 49 arrêts dans le deuxième affrontement. L'Avalanche du Colorado représente tout simplement un trop grand défi pour les Predators. Même avec Juuse Saros, la mission aurait été presque impossible.