Thibault : Mon bulletin de mi-saison pour le Vézina

Choix de première ronde des Nordiques de Québec au Repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 31 filets de la Ligue.
Qui dit mi-saison, dit mise à jour des bulletins de vote en vue de la remise des honneurs individuels. Et quand on se penche sur les candidats à l'obtention du trophée Vézina, force est d'admettre que le palmarès n'est plus très fidèle aux attentes que nous avions, il y a quelques mois.

Dans mon cas, seulement un gardien a survécu à la première portion du calendrier, et c'est sans surprise Andrei Vasilevskiy. Pour le reste, Carey Price, Braden Holtby, Phillip Grubauer et Connor Hellebuyck ont tous été évincés pour une raison ou pour une autre.
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Une chose est sûre, c'est que rien n'est encore coulé dans le béton et que la lutte est très serrée pour succéder à Hellebuyck à titre de meilleur gardien.
Voici donc mon top-5 mis à jour.

1. Marc-André Fleury - Golden Knights de Vegas

Statistiques 2020-21 : 12-5-0 - 1,73 - ,938

Le gardien québécois est en voie d'ajouter la cerise sur le sundae de sa carrière exceptionnelle. Après avoir participé à trois conquêtes de la Coupe Stanley, voilà qu'il est au plus fort de la course pour récolter un premier honneur individuel, à 36 ans.
Je le place devant Vasilevskiy, au moment d'écrire ces lignes, tout simplement parce que Fleury partait de plus loin. Leurs statistiques sont très comparables et les deux jouent derrière d'excellentes équipes. La différence, c'est que personne ne s'attendait à ce que Fleury revienne à ce niveau de jeu.

Il n'était même pas identifié comme le gardien numéro un des Golden Knights avant le début de la campagne, et il est maintenant assez clair qu'il a repris son dû. À mon avis, ce trophée n'est pas seulement une histoire de statistiques, mais il doit aussi prendre en compte l'impact du gardien sur les succès de son équipe.
À ce compte, le Québécois a une longueur d'avance sur son homologue du Lightning.

2. Andrei Vasilevskiy - Lightning de Tampa Bay

Statistiques 2020-21 : 16-3-1 - 1,79 - ,931

Le portier de 26 ans est l'incarnation même de la constance, cette année. Ce n'est pas facile à faire après avoir remporté la Coupe Stanley et n'avoir eu que quelques mois de repos avant d'amorcer une nouvelle saison. Les joueurs ont amorcé les plus récentes séries en santé, mais ça demeure un parcours éreintant.
Pour moi, la constance est synonyme de maturité. Ça signifie que tous les astres sont alignés et qu'un gardien maîtrise les composantes physiques, techniques et mentales de son jeu. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le Russe entre dans ce qui est souvent considéré comme l'âge d'or des gardiens.
C'est autour de 26 ans que j'ai personnellement senti que j'avais atteint ce niveau d'épanouissement, et ç'a été le cas pour plusieurs autres gardiens - à quelques années près. Il suffit de jeter un œil aux statistiques pour le constater. Ce n'est pas une légende urbaine.

3. Semyon Varlamov - Islanders de New York

Statistiques 2020-21 : 12-4-3 - 2,03 - ,929

On attendait l'éclosion du jeune Ilya Sorokin chez les Islanders, cette saison. On a plutôt droit à la continuité de l'excellence du vétéran Semyon Varlamov.
Malgré un petit passage à vide de l'équipe, il y a quelques semaines, le cerbère a conservé d'excellentes statistiques. Beaucoup de gardiens ont connu du succès, et ont même donné un nouveau souffle à leur carrière, dans le système de l'entraîneur Barry Trotz. Il est assez clair que Varlamov est l'un de ceux-là.
Il est intéressant de constater l'effet qu'a eu l'arrivée de Sorokin sur le rendement du vétéran. Il a élevé son niveau de jeu pour réussir à conserver son poste, et les Islanders lui confient le filet plus souvent qu'auparavant. Alors qu'il a partagé la tâche de façon presque équitable avec Thomas Greiss dans les dernières années, il a été d'office 19 fois en 27 matchs jusqu'à présent.

4. Kevin Lankinen - Blackhawks de Chicago

Statistiques 2020-21 : 10-4-4 - 2,72 - ,919

Voilà un jeune gardien que l'on n'attendait pas et qu'on ne connaissait pas beaucoup. Avec l'absence de Jonathan Toews, personne ne donnait cher de la peau des Blackhawks avec la reconstruction annoncée de l'équipe. Lankinen est l'un de ceux qui leur permettent de lutter pour une place en séries.
Les statistiques du gardien finlandais n'avaient rien de bien impressionnantes dans la Ligue américaine - et même dans la ECHL - mais il est débarqué dans la LNH avec fracas. Ce n'est pas si surprenant parce que le jeu est beaucoup plus structuré dans la grande ligue, et que les conditions sont souvent réunies pour connaître du succès plus que dans les niveaux inférieurs.
À l'instar de celui qui est au cinquième rang sur cette liste, Lankinen fait partie de la talentueuse vague de jeunes gardiens finlandais. J'adore leur système de développement et le style qu'ils préconisent.

Les Finlandais respectent religieusement les principes de base par rapport au positionnement, mais ils ajoutent à cela un volet plus moderne au chapitre de l'athlétisme. Ça donne des gardiens très mobiles qui ont de bons pieds. J'aime bien ce mélange et ça donne visiblement de bons résultats.

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5. Kaapo Kahkonen - Wild du Minnesota

Statistiques 2020-21 : 11-4-0 - 2,19 - ,922

Le compatriote de Lankinen connaît une saison très similaire à ce dernier. Quand Cam Talbot s'est blessé en février, il a pris la relève avec brio et a prouvé au Wild qu'il pouvait être l'homme de la situation.
Il sort un peu de nulle part pour ceux qui ne suivent pas nécessairement les espoirs de chaque équipe, mais certains le considéraient comme l'un des plus prometteurs à sa position. Il avait bien fait dans la Liiga, en Finlande, avant de traverser l'Atlantique et il avait poursuivi sur sa lancée dans la Ligue américaine.
Le Wild savait qu'il avait un petit joyau entre les mains. Au mince salaire auquel il est payé pour cette saison, et la prochaine, c'est aussi un important atout pour le directeur général Bill Guerin. ll possède un gardien qui lui permet de gagner et d'aspirer aux séries en plus de pouvoir consacrer ses ressources financières à d'autres endroits alors que la situation devient de plus en plus complexe avec le plafond salarial.