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WINNIPEG - La journée a été parfaite, pour un match en plein air qui a connu un dénouement parfait.
Teemu Selanne n'aurait pas pu élaborer un meilleur scénario pour son retour dans la famille des Jets de Winnipeg.

Le « Finnish Flash » en a mis plein la vue aux 31 317 spectateurs au stade Investors Group Field et les Anciens Jets ont savouré une douce revanche sur le passé, samedi après-midi, en défaisant les Anciens Oilers d'Edmonton au compte de 6-5.
Selanne a obtenu les premier et dernier buts de la rencontre sur des tirs de pénalité, en remplacement des pénalités mineures, en plus de se faire complice de trois filets.
Il a réussi le but gagnant au moment où le panneau indicateur indiquait 3,6 secondes à écouler au troisième vingt. Il s'est vu accorder un lancer de punition à la suite de la pénalité qu'a écopée Craig Simpson, qui l'a fait trébucher tout juste devant le filet des Jets.

« Une pénalité horrible, absolument horrible », s'est confessé Simpson, qui s'en voulait véritablement d'avoir coûté le match aux siens.
« Je n'avais aucune idée du temps qu'il restait à jouer. Ça montre combien tout se déroule rapidement dans le feu de l'action. Au moins, j'ai fait trébucher le bon joueur. Les partisans des Jets ont pu le voir marquer le but gagnant. »
Les Jets ont tôt fait de prendre les devants 4-1 avant de voir les Oilers venir de l'arrière et même se donner l'avance 5-4 en troisième période.
« Quand j'ai vu les Oilers créer l'égalité et prendre les devants, j'ai pensé que le scénario des années 1980 se répéteraient, a admis l'ancien défenseur Serge Savard, qui était un des entraîneurs des Jets.
« À l'époque que j'ai joué pour les Jets, les Oilers nous avaient souvent fait le coup de nous vaincre après être venus de l'arrière de la sorte. »
Selanne a toutefois mis la table pour le but égalisateur de Kris King (son deuxième du match), avant de recevoir un peu d'aide pour marquer son dernier but.

« Toute la fin de semaine a été formidable, a commenté Selanne qui a amorcé sa carrière dans la LNH à Winnipeg en 1992-93. J'étais content de retrouver d'anciens coéquipiers que je n'avais pas vus depuis une vingtaine d'années et d'affronter les légendes des Oilers. C'était toute une formation qu'ils avaient. J'ai essayé de comptabiliser toutes les conquêtes de la Coupe Stanley de leurs joueurs, j'ai arrêté à 50. »
Le compte exact est de 62 Coupes Stanley.
Dernier tour de piste du 99?
On s'attendait à ce que Selanne soit dominant compte tenu qu'il a pris sa retraite, il y a à peine deux ans et demi (printemps 2014). L'expérience lui a redonné le goût de chausser les patins sur une base plus régulière.
Dans le camp des Oilers, c'était tout le contraire pour Wayne Gretzky qui a annoncé avoir sans doute pris part à son dernier match d'Anciens. Gretzky n'a pas été très impliqué dans l'action, étant même blanchi au score.
Vendredi, « la Merveille » avait servi un avertissement aux amateurs qu'ils ne devaient pas s'attendre à ce qu'il casse la baraque.
« J'ai été pourri, a-t-il lancé. Je n'avais aucune attente et je n'avais pas dit à personne qu'on reverrait le Wayne Gretzky des années 1980.
« Quand Mark (Messier) a marqué notre premier but, puis le deuxième. Je me suis dit : 'Oh, il peut encore jouer lui'. Personne n'a pensé ça de Wayne Gretzky. »

Après avoir pris ma retraite, le hockey c'était terminé. Mon amour pour le sport ne s'est pas dissipé, mais je n'ai plus aucun intérêt à jouer avec des gars qui n'ont jamais été à mon niveau de jeu. J'ai donc cessé de jouer.
« Je serai bientôt âgé de 56 ans. C'était peut-être mon dernier match d'anciens. Je trouve même difficile de lacer les patins. »
Marois blagueur
Le défenseur Mario Marois, un des deux Québécois qui ont participé à l'événement chez les Jets, a également annoncé qu'il tirait sa révérence.
« Nous aurons au moins une chose en commun, Wayne Gretzky et moi. Nous aurons joué notre dernier match d'anciens en même temps », a-t-il lancé à la blague.
« Mon sac d'équipement est sur le plancher là-bas, a-t-il continué en le pointant du doigt. Je ne le ramène pas à Québec, c'est terminé. »
Marois, âgé de 58 ans, a dit avoir savouré au maximum l'expérience de disputer un match à l'extérieur devant plus de 30 000 spectateurs.
« C'est incroyable que des gens se déplacent en masse pour voir jouer des anciens. Ça veut dire qu'on a quand même créé une bonne impression chez ces gens-là. La LNH a fait du bon travail promotionnel. Dimanche, le stade va être encore plein (pour le match Jets-Oilers). »
Le gardien Daniel Berthiaume, lui, s'est dit prêt à recommencer n'importe quand. À la conclusion du match, il a levé son bâton en direction de son épouse et de ses trois fils qui se trouvaient dans les gradins.
« J'aimerais faire ça à tous les jours. C'était malade, tout le monde parlait de l'atmosphère qui régnait dans le stade Il y avait des gens d'Edmonton et de partout.
« Bob (Essensa) a fait du bon travail en première période. Nous menions 4-1 et je devais aller réduire au silence les gros canons des Oilers. Mon premier lancer a été un tir de punition. Heureusement, je l'ai stoppé. Il y a que le but de Craig MacTavish que j'aurais dû stopper, mais à 50 ans il ne faut pas m'en vouloir. Avec une dizaine de minutes à jouer, j'ai commencé à avoir des crampes aux jambes. J'ai dit aux gars d'aller chercher le but égalisateur pour que nous gagnions en prolongation. Les équipes ont fourni un bon spectacle. Les amateurs ont sûrement apprécié. »