Lightning fans

Avant 2018, la dernière fois que le Lightning de Tampa Bay avait accueilli le Match des étoiles c'était en 1999 (la première de son histoire), à l'occasion d'un duel entre l'Amérique du Nord et le Reste du monde. Wayne Gretzky avait reçu le titre de joueur par excellence. La formation floridienne accueillait en moyenne 11 500 spectateurs par match (troisième pire total de la LNH).
Deux décennies plus tard, ou presque - 19 ans pour être exact - les choses ont grandement changé dans cette région.
Entre ces deux éditions, Tampa est devenu un véritable marché de hockey et attire maintenant plus de 19 000 spectateurs, en moyenne par rencontre.

En 1999, la Ligue nationale et les amateurs se posaient encore de sérieuses questions à savoir si le hockey pouvait survivre dans un marché non traditionnel comme Tampa. Eh bien, en 2018, la réponse est oui.
L'organisation du Lightning s'est assurée de bien faire les choses, et ce, à plusieurs niveaux. Chaque petit détail a été scruté à la loupe. Aujourd'hui, on parle de cette franchise comme d'un modèle de réussite.
Une fin de semaine réussie
D'abord, chapeau à la ville de Tampa pour ce beau Week-end du Match des étoiles.
La mise en scène était à point. Le Concours d'habiletés a donné droit à plusieurs surprises et les jeunes ont pris le contrôle du spectacle.
On pense notamment à Brock Boeser, qui a remporté le Défi du tir le plus précis Honda avant d'être accueilli par Sidney Crosby à son retour au banc. Un choc des générations et un moment magique.
Alexander Ovechkin qui remporte enfin le défi du Tir le plus puissant PPG. Sans oublier la présence de Brian Boyle, qui avait quelque chose de vraiment touchant, bien joué.
Les amateurs se sont présentés en grand nombre et ont été choyés. Le traditionnel tapis rouge a permis plusieurs belles interactions. Puis, chapeau pour la brillante idée du Match des étoiles en version mascottes, c'était très comique. Bravo Tampa.
Avec Steven Stamkos, Nikita Kucherov, Andrei Vasilevskiy, Brayden Point et Victor Hedman (comme gérant d'équipement), l'équipe était bien représentée.
« C'est très spécial d'être choisi pour le Match des étoiles, peu importe la ville où ça se joue, mais quand c'est dans ta ville, c'est encore plus spécial », a déclaré Stamkos au Tampa Bay Times.

Un travail de longue haleine
Tampa Bay n'est pas devenu un marché de hockey en l'espace d'un jour. Ç'aura été un travail de longue, très longue haleine.
L'année de son premier Match des étoiles, le Lightning a raté les séries éliminatoires pour une troisième saison consécutive. En fait, la formation floridienne, qui a vu le jour en 1992-93, a réussi à se qualifier pour les séries à une seule reprise (1995-96, défaite en première ronde) au cours de ses dix premières années d'existence.
Les choses ont tranquillement commencé à changer lors du repêchage d'un certain Vincent Lecavalier en 1998-99. Puis, est arrivé Martin St-Louis en 2000-01. À mi-chemin durant cette saison, le Lightning a embauché John Tortorella. Deux saisons plus tard, Tampa se qualifie pour les séries éliminatoires et élimine les Capitals de Washington en première ronde, avant de perdre face aux Devils du New Jersey.
Or, on venait d'assister à un changement important au sein de l'organisation. L'année suivante, le Lightning mettait la main sur la Coupe Stanley et voyait sa moyenne d'assistance par match grimper à près de 18 000 spectateurs.

Lightning_2004

Après le lock-out de 2004-05, un autre creux de vague attendait le Lightning. Malgré deux participations aux séries les deux saisons suivantes, le club a été éliminé en première ronde avant de rater la danse du printemps au cours des trois campagnes subséquentes.
Une autre série de changements s'imposait. En 2008, Tampa repêchait son futur joueur de concession et successeur de Lecavalier : Steven Stamkos.
Puis, Jeff Vinik devenait propriétaire en 2010, alors que Steve Yzerman prenait les rênes à titre de nouveau DG. Ensemble, ils auront réussi à bâtir une organisation de premier plan. Le travail de Yzerman est à couper le souffle. Son plus bel ajout a été, sans contredit, l'entraîneur-chef, Jon Cooper, en 2013.
« Ce que Steve Yzerman a accompli avec cette formation est tout simplement magistral. La façon dont il a assemblé cette équipe m'impressionne grandement », a déclaré l'ancien DG du club, Jay Feaster, au Times.
« Il a créé une dynastie et non seulement une équipe d'un an. Oui, lorsque j'étais DG nous avons gagné une Coupe Stanley et nous avons participé aux séries deux autres fois après le lock-out, mais nous ne nous sommes jamais rapprochés d'une finale d'Association ou d'une Finale de la Coupe Stanley », a-t-il ajouté.
En plus de tout cela, M. Vinik a décidé de procédé à la revitalisation de l'amphithéâtre en 2012. 35 millions de dollars ont été investis pour moderniser le Tampa Bay Times Forum, qui est devenu l'Amalie Arena en 2014.
Aujourd'hui, la formation de Jon Cooper se retrouve au premier rang du classement général, avec une fiche de 34-12-3 (71 points), et est l'une des grandes favorites pour remporter la Coupe Stanley.
Bref, sous le chaud soleil de Tampa Bay il y a de la place pour la NFL (Buccaneers), la MLB (Rays) et pour le Lightning. Il suffisait de bien faire les choses et d'être patient. Après tout, Rome ne s'est pas construite en un jour.