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Il arrive souvent que l’expression « saison d’apprentissage » soit galvaudée quand des espoirs décrivent la campagne qu’ils viennent de conclure. Dans le cas de Quentin Miller, ça ne pourrait être plus approprié.

Non seulement le gardien de 19 ans en était-il à sa première expérience comme numéro un dans la LHJMQ, il a vécu sa première transaction en passant des Remparts de Québec à l’Océanic de Rimouski, puis il a subi sa première blessure sérieuse, une malchance qui a mis un terme à sa saison prématurément.

L’espoir des Canadiens de Montréal n’a donc pas été en mesure de conclure ce chapitre de sa carrière comme il le voulait. Il n’a pu défendre sa forteresse en séries éliminatoires, et l’Océanic s’est incliné en cinq matchs face aux Eagles du Cap-Breton au premier tour.

« Quand c’est arrivé, j’étais très frustré parce que je savais que j’allais devoir manquer une grande partie de séries, a dit le Montréalais en entrevue avec LNH.com. Pas que l’équipe reposait entièrement sur mes épaules, mais je sais qu’on s’attendait à ce que je l’aide à se rendre loin. »

Il y a quelques semaines, l’entraîneur Joël Perrault nous confiait que la venue du gardien avait « stabilisé les choses en défensive ». En 15 matchs à Rimouski après la transaction, Miller a maintenu une fiche de 10-4-0, une moyenne de buts alloués de 2,60 et un taux d’efficacité de ,917.

L’expérience a donc été concluante, le temps qu’elle a duré. Et le portier a depuis fait la paix avec le sentiment de frustration qui l’habitait, il n’y a pas si longtemps. 

« Avec le recul, ça m’a permis d’apprendre à gérer une réadaptation, a-t-il philosophé. C’est sûr que c’est fâchant, mais ça m’a donné du temps pour renforcer mes jambes, quelque chose que je n’ai habituellement pas le temps de faire en saison. J’ai essayé de voir le positif dans tout ça. »

Du positif, il y en a eu malgré les hauts et les bas de cette campagne. 

Même si les victoires ne venaient pas nécessairement facilement en première moitié de saison avec les Remparts, Miller a appris comment gérer la charge de travail d’un numéro un. Il a vu beaucoup de caoutchouc derrière une équipe en reconstruction pour éventuellement conclure la saison avec 42 matchs joués.

Il n’en avait disputé que 20 la saison dernière, comme auxiliaire à William Rousseau au sein de la formation championne du trophée Gilles-Courteau et de la Coupe Memorial.

« Ç’a été une année très importante pour moi, a souligné le choix de quatrième tour au dernier encan. Juste de jouer beaucoup de matchs m’a permis d’en apprendre beaucoup sur moi, sur comment me préparer physiquement et mentalement. Le rôle de numéro un, c’est ce que je veux et ce qui est le mieux pour moi.

« Bizarrement, j’ai quasiment trouvé ça plus facile de jouer souvent que de jouer une fois par semaine. J’ai pu prendre un certain rythme et je me suis senti très bien physiquement. »

Ça tombe bien puisque – à moins d’une surprise – c’est justement lui qui aura la tâche de guider l’Océanic jusqu’au tournoi de la Coupe Memorial, présenté à Rimouski, l’an prochain

Entre Montréal et Rimouski

Ce n’est toutefois pas parce que de belles choses se profilent dans le Bas-du-Fleuve que la séparation entre Miller et les Remparts a été plus facile à vivre. Le jeune homme a vécu de grands moments à Québec et son attachement aux Remparts est encore très fort.

« Ç’a été difficile de quitter Québec, a-t-il admis. C’est la première fois que j’étais échangé. Il y a eu beaucoup d’adaptation. Après quelques semaines, je me sentais bien à Rimouski. C’est plus petit que ce à quoi je suis habitué, mais c’est très chaleureux et les partisans aiment leur équipe.

« C’est quelque chose que je devais vivre pour mon futur. On n’est jamais à l’abri (d’un échange). »

Pour la première fois de sa vie, Miller se retrouve dans une petite ville. Celui qui a grandi dans le quartier Ahunstic, à Montréal, n’a pas à chercher trop longtemps pour citer un exemple de ce qui l’a surpris.

« En auto, tout se fait en moins de huit minutes, rigole-t-il. À Montréal, la même distance prend le double du temps. Les couchers de soleil sont vraiment beaux aussi… et il fait froid! »

Miller a déjà renoué avec le trafic de la grande ville, et se dit prêt à reprendre l’entraînement.

Il mettra l’accent sur son entraînement hors glace pour arriver « gros et fort » pour ce qui l’attend l’an prochain. Il devra de nouveau faire sa marque au camp du CH, où la compétition est féroce, puis mener l’Océanic à la terre promise.

« Je garde un œil sur ce que les autres gardiens de l’organisation font, a conclu celui qui est en quête de son premier contrat professionnel. Je ne veux pas trop m’inquiéter avec ça, j’ai confiance en moi. J’ai hâte de voir ce que le futur me réserve. »