Chaque joueur -- ancien ou pas -- a une opinion différente, selon qu'il soit -- ou ait été -- un joueur offensif ou défensif qui affectionne le jeu robuste, ou encore un joueur qui a subi des commotions cérébrales. On veut éliminer les coups à la tête, en même temps on ne veut pas que les mises en échec disparaissent. Le hockey est un sport physique et doit le rester. Ça fait partie du spectacle.
Pour revenir à Wilson, ça peut paraître bizarre à dire, mais c'est sans doute le coup le moins sournois qui lui a valu une suspension. Pour une fois, il n'a pas levé les patins ni le coude en appliquant sa mise en échec.
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L'unique façon pour la LNH d'éliminer les coups à la tête, c'est de les interdire noir sur blanc dans sa réglementation, comme la NFL l'a fait. Si on établit qu'un coup à la tête est automatiquement passible d'une suspension de deux ou de cinq matchs, il n'y aura plus de zone grise.
Cela dit, les joueurs, surtout les plus jeunes, doivent mieux se protéger sur la glace. Ils doivent cesser de s'offrir en cible en patinant la tête basse, comme ils le font trop souvent.
À l'époque où je jouais, je n'aurais jamais pensé de couper vers le centre de la glace la tête basse. Dans la nouvelle LNH, ça patine beaucoup la tête basse. Les jeunes ne croient pas qu'ils se feront frapper parce qu'il y a moins de mises en échec. Quand ça arrive, ça frappe très fort. De tout temps dans le hockey, les mises en échec au centre de la patinoire sont permises. À mes débuts dans la LNH, les défenseurs physiques te faisaient payer le prix si tu patinais la tête basse, surtout si tu coupais au milieu de la glace. Ça faisait partie de ton apprentissage comme joueur recrue. On passait par la suite le mot aux jeunes qui arrivaient de garder la tête haute.
Je ne le souhaite pas, mais s'il le faut interdisons les mises en échec au centre de la patinoire. Personnellement, je suis plutôt en faveur de créer un règlement d'une suspension automatique pour tout coup porté à la tête, volontaire ou accidentel.
Les joueurs finiraient par faire les ajustements, comme ils l'ont fait quand on a resserré les règlements sur l'accrochage au début de la saison 2005-06. On parle des meilleurs hockeyeurs au monde, je ne suis pas inquiet. Certains pourraient prendre plus de temps que d'autres, mais ils y arriveraient. Sinon, ils disparaîtront de la ligue comme c'est arrivé aux grands et gros défenseurs qui ont été trop lents pour s'adapter au hockey plus rapide et sans accrochage.
Départ encourageant
Les Canadiens surprennent en début de saison, c'est le « fun » à voir. Ils présentent une identité différente par rapport à la saison dernière, une identité d'équipe vaillante « qui joue dans ta face » semblable à celle des Golden Knights de Vegas. Je préfère nettement voir une équipe moins talentueuse qui travaille d'arrache-pied qu'une équipe talentueuse qui ne fournit pas l'effort maximum.
Un vent de fraîcheur souffle au sein de l'équipe. L'arrivée de nouveaux adjoints à l'entraîneur Claude Julien y est pour quelque chose. Ce n'est rien contre les anciens, mais de nouvelles voix et de nouvelles idées peuvent faire un bon bout de chemin.
Ce que j'ai surtout remarqué, c'est le langage corporel de Carey Price qui est nettement mieux que la saison dernière. Il est énergique devant le filet. C'est contagieux pour ses coéquipiers.