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BROSSARD -Simon Després est un jeune homme de peu de mots. Quand l'entraîneur Bruce Boudreau l'a abordé sur la patinoire vers la fin de la séance d'entraînement des Ducks d'Anaheim, lundi midi, il connaissait la raison.
« Il n'était pas content de mon dernier match et moi aussi, a confié Després par après. Ça arrive au cours d'une longue saison. »

Le défenseur québécois a terminé la rencontre de dimanche avec une fiche en défense de moins-1 dans la victoire de 3-2 des Ducks en prolongation contre les Jets de Winnipeg.
Mardi, à l'occasion du match des Ducks contre les Canadiens, le lavallois âgé de 24 ans sera gonflé à bloc.
« C'est toujours spécial de jouer contre les Canadiens. Je regarde longtemps à l'avance les dates des affrontements sur le calendrier. La dernière fois à Anaheim (2 mars), j'avais manqué le rendez-vous parce que j'étais malade. »
Boudreau fait énormément confiance à Després depuis qu'il a effectué son retour au jeu le 26 janvier. Cam Fowler et lui sont appelés à jouer des minutes importantes opposés aux meilleurs trios adverses.
Després a raté 42 matchs en raison d'une commotion cérébrale qu'il a subie au quatrième match de la saison et on a craint le pire dernièrement à la suite du double-échec que Gabriel Landestog de l'Avalanche du Colorado lui a asséné. Le capitaine de l'Avalanche a écopé d'une suspension de trois matchs pour son geste et Després en a été quitte pour des raideurs au cou.
Il souhaite maintenant demeurer en santé afin d'aider les Ducks à connaître de longues et de fructueuses séries éliminatoires.
S'il avoue encore avoir durement encaissé le choc de l'échange qui l'a fait passer des Penguins de Pittsburgh aux Ducks, la saison dernière, Després se dit heureux de la tournure des événements un an plus tard.
« Tout a bien été, mais ç'aurait pu mal tourner. J'ai mis mes bottes de travail et j'ai redoublé d'ardeur parce que personne ne me connaissait à mon arrivée. Il fallait que je fasse une bonne première impression. Je devais être à mon mieux. J'ai eu une chance et je l'ai saisie. »
Les Penguins ont cédé Després, qui avait été le choix de premier tour de l'équipe en 2009 (30e au total), afin de mettre la main sur un autre défenseur Ben Lovejoy, dans une transaction que le directeur général des Penguins Jim Rutherford a admis avoir regrettée. Avec le recul, Després assure ne pas en vouloir aux Penguins, lui qui pensait s'être établi pour de bon dans la LNH à sa quatrième saison dans les rangs professionnels.
« L'échange ne s'est pas produit parce qu'on cherchait à se départir de mes services, a-t-il avancé. Les Penguins étaient à la recherche d'un défenseur droitier et ils ont demandé aux Ducks quel serait le prix à payer pour Lovejoy. Les Ducks me voulaient et c'est arrivé comme ça. »
Les Ducks lui ont témoigné toute la confiance qu'ils ont en ses aptitudes en lui ayant consenti au début de la saison un contrat de cinq ans se chiffrant à 18,5 millions$.
« Vous pouvez jouer avec beaucoup plus de confiance dans ce temps-là », a soumis celui qui totalise quatre passes et un différentiel en défense de plus-3 en 27 rencontres cette saison.
Métamorphose
Les Ducks ont connu un lamentable début de saison en son absence. En date du 22 décembre, ils occupaient l'avant-dernier rang de la LNH. Ils ont orchestré tout un revirement de situation, diamétralement opposé à la descente aux enfers des Canadiens, et les voilà impliqués dans la lutte pour l'obtention du titre de la section Pacifique avec leurs grands rivaux californiens - les Kings de Los Angeles et les Sharks de San Jose.
« La différence entre les Canadiens et nous, c'est que nous avons eu plus de temps pour nous replacer dans la course aux séries, a commenté Després. Ce n'est pas facile quand tu accumules les défaites. C'est moins le `fun' de venir à l'aréna.
« Mais je crois qu'une équipe qui surmonte l'adversité, ça la rend meilleure, a-t-il poursuivi. Les Blackhawks de Chicago ont été confrontés à beaucoup d'adversité la saison dernière, comme les Canadiens cette saison. Quand tu t'en sors, tu es mieux outillé pour les séries parce que tu es déjà passé par là. »
Les Ducks ont fait tourner le vent à compter du moment où ils ont décidé de préconiser un style hermétique à outrance en défense.
L'entraîneur Bruce Boudreau a relevé comme tournant de la saison une série de trois matchs de l'équipe à l'étranger après Noël, entre les 29 décembre et 1er janvier.
« C'était pour nous un voyage crucial dans l'ouest canadien face aux Flames de Calgary, aux Oilers d'Edmonton et aux Canucks de Vancouver, a-t-il raconté. Nous avions de la difficulté à marquer des buts et nous avions donc décidé de mettre l'accent sur la défense. Nous avons remporté les deux premiers matchs 1-0 avant de mener le troisième 1-0 après deux périodes mais de le perdre finalement 2-1 aux tirs de barrage.
« Tout de même, nous venions de récolter cinq points sur une possibilité de six et nous avons réalisé qu'en jouant un style serré nous pouvions avoir du succès. C'est ce que nous avons continué de faire », a ajouté l'entraîneur, en disant avoir reçu tout le soutien des leaders de l'équipe.
Avec comme résultat que depuis le 22 décembre, les Ducks sont la meilleure équipe de la LNH avec 58 points de classement. Les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh suivent avec 53 points chacun.