Luongo

VANCOUVER - Le gardien des Panthers de la Floride Roberto Luongo a admis être nerveux à l'aube de son premier départ en matchs préparatoires la semaine dernière, mais cela n'a eu rien à voir avec les maux de hanche qui l'avaient gêné au cours de la dernière saison et demie.
En fait, Luongo n'a jamais pensé à la blessure alors qu'il effectuait huit arrêts en 31:26 contre les Predators de Nashville mardi, et il croit être enfin de retour en santé à l'aube de la prochaine saison.

« Si tu te demandes, "Si je fais ceci, est-ce que cela va mener à une blessure?", ça va avoir une influence sur ton jeu, a expliqué Luongo. Ce qui est important, c'est que tu ne veux jamais jouer un match en te préoccupant de ce que tu peux ou ne peux pas faire. »
Le fait qu'il a disputé un match sans éprouver d'ennuis est une chose positive pour les partisans des Panthers et une importante étape franchie pour Luongo, qui a subi une intervention pour soigner une déchirure du labrum en mai 2016 avant de voir sa saison 2016-17 prendre fin six semaines trop tôt en raison d'une blessure à la hanche, ce qui occupait ses pensées au début de la saison morte.
À un point tel que le Québécois âgé de 38 ans se demandait si sa carrière était arrivée à son terme.
« Ce fut difficile mentalement pendant deux ou trois mois alors que je tentais de déterminer si je pouvais ultimement revenir au jeu, a avoué Luongo. Je ne me sentais pas mieux et ma blessure me gênait constamment, il s'agissait donc autant d'une épreuve mentale que physique de mars jusqu'en juin, alors que je me demandais si je pouvais m'en remettre pleinement afin d'être à l'aise sur la glace. »
Luongo a su répondre à ces questions par le biais d'un été d'entraînement plutôt que de rééducation, et parce qu'il ne se soucie plus de l'état de son corps, il est enthousiaste à l'idée de profiter d'un style en évolution constante, un style qu'il croit être meilleur que jamais.
L'entraîneur des gardiens des Panthers Robb Tallas a pu le voir dès leur première séance d'entraînement ensemble.
« J'ai sauté sur la glace au début de l'été et voilà le même joueur, deux ans plus tard, qui est plus léger, qui ne ressent aucune douleur, qui n'a aucune inquiétude, et il est de retour au jeu. Il vient à la patinoire avec l'enthousiasme plutôt que de ressentir de la peur, a noté Tallas. S'il peut aborder la saison habité de ce même sentiment, il va de nouveau être en mesure de jouer au maximum de ses capacités. »
Malgré ses blessures, Luongo a bien joué depuis la transaction qui l'a envoyé des Canucks de Vancouver aux Panthers avant la date limite des transactions 2014 de la LNH. L'été dernier, il a abordé sa rééducation de la même façon dont il aborde son entraînement comme gardien, allant jusqu'à percer le fond de sa piscine alors qu'il s'entraînait dans l'eau en vue du début de la dernière saison. Cependant, à la suite d'une saison morte au cours de laquelle il se concentrait davantage sur sa guérison que sa préparation, il a aggravé une blessure à la hanche et a de nouveau été contraint de s'absenter. Luongo a conclu la dernière campagne avec un pourcentage d'arrêts de ,915, mais il avait un taux d'efficacité de ,924 à la mi-décembre avant que la blessure n'affecte son rendement durant deux mois.
« Tout s'est écroulé à mi-chemin de la saison dernière, a admis Luongo. J'ai connu des difficultés de janvier jusqu'en mars, quand nous avons finalement décidé de mettre un terme à ma campagne. »
Maintenant en santé, Luongo peut poursuivre son évolution. Il a particulièrement souligné qu'il s'appliquait à nouveau à revenir plus rapidement à ses poteaux à la suite de ses arrêts, en plus d'avoir adopté une nouvelle technique qui devrait lui permettre d'exceller malgré le fait qu'il soit maintenant âgé de plus de 35 ans.
« Je crois que mon jeu est à son mieux et je le comprends davantage chaque année, a affirmé Luongo. Si je jouais encore de la même manière que je jouais il y a 10 ans, je ne serais plus dans la ligue. »
Cette évolution touche également son équipement, en commençant par un changement de bâton vers la fin de la saison 2014-15, parce qu'il ne pouvait plus s'entraîner avec de lourds bâtons en bois après s'être fracturé un os de l'épaule. Cette saison, Luongo est passé à un patin taillé sur mesure qui ressemble largement à celui d'un patineur, incluant une semelle qui lui permet de pousser plus facilement lorsqu'il se trouve à genoux.
« Il est ouvert au changement et à l'idée d'apporter des modifications qui amélioreront son jeu », a mentionné Tallas.
La présence de James Reimer, qui a terminé la dernière saison avec trois blanchissages lors de ses six derniers départs et un pourcentage d'arrêts de ,920 en 43 parties, devrait aider la Floride à alléger la charge de travail du gardien no 1. Cependant, Luongo devra abattre plus de travail dans ses routines entre ses matchs et avant un match.
« Il y a 10 ans, il ne s'agissait que d'une petite période d'étirements, un café et une compresse chaude », a dit Luongo en riant.
Maintenant, il doit passer 45 minutes hors glace simplement pour s'échauffer suffisamment avant l'entraînement.
« Je passe plus de temps à me préparer à un match que sur la glace pendant ce même match, a souligné Luongo. Mais j'aime beaucoup le hockey, au point où je suis prêt à faire toutes ces choses afin de jouer le plus longtemps possible. »
Voilà en gros ce qui expliquait sa nervosité avant le match préparatoire.
« J'étais aussi que je l'étais il y a 15 ou 20 ans, et je demandais aux gars si c'était normal, après 17 saisons dans la ligue, d'être nerveux à l'aube d'un match préparatoire, a dit Luongo. Mais je crois que si je ne ressens pas cette nervosité, l'heure de retraite sera venue. »
De toute évidence, Luongo n'en est pas encore là.