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PITTSBURGH -Il n'y a aucune controverse.
Du moins, il ne devrait pas y en avoir, même si l'entraîneur Peter Laviolette n'a pas confirmé le prochain départ du gardien Pekka Rinne après la défaite de 4-1 des Predators de Nashville face aux Penguins de Pittsburgh lors du match no 2 de la série finale de la Coupe Stanley au PPG Paints Arena mercredi.

Rinne devrait être à son poste lors du troisième match au Bridgestone Arena samedi (20 h (HE); TVA Sports, NBCSN, CBC, SN), alors que les Predators accusent un retard de 2-0 dans leur série au meilleur de sept matchs. Il le mérite. Il donne toujours aux siens la meilleure chance de l'emporter.
Mais les Predators n'ont aucune chance de détrôner les champions en titre si Rinne continue de jouer comme il l'a fait lors des deux premiers duels. Il a d'abord mené son équipe à la première Finale de son histoire, grâce à des performances dignes du joueur le plus utile des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, mais il est maintenant pointé du doigt pour ces deux revers consécutifs.
Rinne a bu une gorgée d'eau, a lancé son équipement dans son sac et s'est retourné vers les journalistes, après avoir accordé quatre buts sur 25 lancers, et avoir été rappelé au banc après 43:28 de jeu mercredi. Première question : Comment évaluerais-tu ta performance?
« Évidemment, ce n'est pas la situation… », a d'abord lancé Rinne.
Il a soupiré.
« … nous avions la volonté en venant ici, mais… »
Il s'est arrêté.
« Je ne peux pas vraiment évaluer mon jeu. »
Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Après avoir affiché un dossier étincelant de 12-4, avec une moyenne de buts alloués de 1,70 et un pourcentage d'arrêts de ,941 au cours des trois premières rondes, ce qui le plaçait au sommet des gardiens au chapitre des statistiques principales, Rinne montre une fiche de 0-2, une moyenne de 5,22 et un pourcentage d'arrêts de ,778 face aux Penguins. Il a accordé huit buts sur 36 tirs.
Mais les chiffres ne disent pas tout. Rinne a été surpris par quelques mauvais bonds, mais a alloué au moins quatre buts qu'il aimerait revoir, à des moments clés.
Lors du match initial, à 0-0, en double infériorité numérique, Rinne a été déjoué par un tir d'Evgeni Malkin qu'il voyait très bien, mais qui est passé sous sa mitaine. Après que les Predators eurent effacé un déficit de 3-0 pour niveler la marque 3-3, il a permis à Jake Guentzel d'enfiler le but gagnant sur le premier tir de Pittsburgh en 37 minutes, après s'être laissé choir en style papillon alors que la rondelle survolait son épaule gauche. Les Penguins ont filé vers un gain de 5-3.
Lors du deuxième rendez-vous, alors que Nashville menait 1-0 en première période, Rinne n'a pas réussi à fermer la porte tout près du poteau gauche. Guentzel a enfilé l'aiguille du revers entre sa mitaine et son plastron. Le pointage est demeuré 1-1 après deux périodes, et les Predators dominaient 32-19 au chapitre des tirs au but. Tout de suite après la mise au jeu initiale du dernier engagement, Rinne s'est déporté vers la gauche pour contrer un lancer de Bryan Rust et a offert un juteux retour. Guentzel a fait mouche avant qu'il puisse reprendre sa position, après 10 secondes de jeu. Les Predators se sont écroulés, et les Penguins en ont profité pour inscrire deux autres buts rapides.
On a demandé à Laviolette si Rinne allait être devant le filet lors du match no 3. Il n'a pas dit oui.
« Pekka a été excellent toute l'année, a soutenu Laviolette. Il y a des éléments à améliorer. Les trois buts en troisième période sont le résultat de descentes en surnombre. »
Les discussions sont relancées.
Voyons de plus près : Le pourcentage d'arrêts de Rinne s'est effrité de ronde en ronde. Il est passé de ,976 lors du balayage des Blackhawks de Chicago en première ronde des séries de l'Association de l'Ouest, à ,932 lors de la victoire en six matchs face aux Blues de St. Louis, à ,925, toujours en six devant les Ducks d'Anaheim, et a chuté à ,778 en Finale contre les Penguins.
On peut se demander si Rinne, qui n'avait jamais franchi le deuxième tour, est fatigué ou atteint par la pression.
De plus, Rinne n'a jamais connu de succès contre Pittsburgh. En huit matchs de saison régulière, il présente un dossier de 1-5-2, avec une moyenne de buts alloués de 3,57 et un pourcentage d'arrêts de ,880 contre les Penguins. Et maintenant ceci.
Le gardien auxiliaire Juuse Saros a remporté son seul match contre Pittsburgh, bloquant 34 des 35 tirs dirigés vers lui en route vers un gain de 5-1 au Bridgestone Arena le 22 octobre, au moment où les Predators, Rinne inclus, se remettaient d'un empoisonnement alimentaire.
Mais Laviolette peut-il vraiment songer à remplacer Rinne, un vétéran de 34 ans, fort de 508 matchs de saison régulière et de 66 duels éliminatoires, et qui a travaillé durant toute sa carrière pour participer à une Finale à Nashville, par Saros, une recrue de 22 ans, qui a disputé 22 matchs du calendrier régulier et qui s'est frotté aux séries pour la toute première fois mercredi? Saros peut-il vraiment offrir une meilleure chance de gagner aux Predators?
« Notre perception [de Rinne] n'a pas changé, a dit le défenseur Ryan Ellis. C'est notre joueur le plus utile. C'est notre meilleur joueur. Pekka fait des miracles chaque soir. Ce n'est pas ce qu'il [Rinne] fait mal. C'est ce que nous faisons mal. »
En fait, je dirais que c'est l'ensemble. Les Predators doivent faire preuve de discipline et de résilience, et Rinne doit bloquer la rondelle. Les Penguins frappent sans crier gare, et sont très talentueux. La marge d'erreur est quasi inexistante.
« C'est toujours un défi [de rester confiant] après quelques défaites et un rappel au banc, a admis Rinne. Personne n'est content du résultat, mais il faut tout oublier et se concentrer sur les défis à venir. Je me concentre uniquement sur le match no 3, et sur la chance de jouer à la maison, devant nos partisans. »
Tout porte à croire que Rinne aura la chance de retourner devant le filet.
Saura-t-il la saisir?