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Se tailler un poste chez les Predators de Nashville n'est pas une chose facile. Parlez-en à Frédérick Gaudreau, qui peine à obtenir un rôle régulier dans une des formations les plus complètes de la LNH. Un autre Québécois, Anthony Richard, cogne de plus en plus à la porte de la grande ligue et attend patiemment son tour chez les Admirals de Milwaukee dans la Ligue américaine de hockey (LAH).

« Frédérick Gaudreau est le meilleur exemple à suivre », indique le Trifluvien qui en est à sa troisième saison complète chez les professionnels. « Il a de la difficulté à percer leur alignement. On le sait ici à Milwaukee que Nashville possède un excellent club et il s'agit d'être patient et d'attendre l'opportunité. »
Richard a eu la chance de disputer son premier match dans la Ligue le 1er décembre dernier à Nashville contre les Blackhawks de Chicago. Une expérience inestimable pour le jeune attaquant qui en redemande.
« C'est sûr qu'après y avoir goûté une première fois, tu cherches à y retourner le plus rapidement possible, a-t-il dit. On est plusieurs ici à souhaiter recevoir l'appel. Je me dis qu'un jour, ça finira bien par débloquer. »
L'ancien attaquant étoile des Foreurs de Val-d'Or dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) estime être devenu un joueur beaucoup plus complet au cours des dernières années. Il est en voie de battre son record personnel de 36 points (19 buts, 17 passes) réussi la saison dernière à Milwaukee.
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« La rapidité du jeu chez les professionnels ne m'a pas vraiment surpris », a expliqué le choix de quatrième ronde (100e au total) du repêchage 2015 de la LNH. « Ce qui est vraiment différent, c'est l'expérience des joueurs. Plusieurs ont déjà goûté à la LNH et veulent tous y retourner. Le souci du détail est remarquable. C'est pour ça que le jeu est moins ouvert que dans le junior. Si tu veux produire dans cette ligue, il faut vraiment que tu sois assidu sur les détails, que tu fonces au filet. Si tu commences à tricher, tu vas attendre longtemps avant d'obtenir une bonne chance de marquer. »
Selon lui, la régularité dans les performances est la chose la plus dure à appliquer au quotidien. Avec les nombreux déplacements et un calendrier de 76 matchs, les joueurs ont bien peu de répit en cours de saison.
« Quand ça va moins bien, c'est là où c'est plus difficile de retrouver ta confiance, estime Richard. On joue tellement de matchs que c'est dangereux de perdre ton rythme. Dans le junior, quand tu connais un mauvais match, tu as souvent une semaine complète d'entraînement, tu vas à l'école avec les gars, tu as le temps de décrocher. Ce n'est pas le cas chez les professionnels, car les matchs arrivent assez vite. Il faut réussir à rapidement mettre de côté une mauvaise performance et revenir en force le lendemain. »
Limiter les distractions en pleine course aux séries
Les Admirals se retrouvent dans une course à finir à cinq équipes pour une seule place disponible en séries dans la compétitive section centrale. Au moment d'écrire ces lignes, Milwaukee se retrouvait au sixième rang, mais à un seul petit point des Stars du Texas, qui détiennent la dernière place disponible pour le tournoi printanier.
Richard obtient donc une bonne chance de produire offensivement avec son compatriote Laurent Dauphin, fraîchement acquis de l'organisation des Coyotes de l'Arizona et avec l'espoir de premier plan des Predators, Eeli Tolvanen. Le Québécois ne tarit pas d'éloges au sujet d'un des meilleurs espoirs à l'attaque de l'équipe.
« Il adore tirer la rondelle, a noté Richard. C'est vraiment une menace en avantage numérique à cause de la qualité de son tir. Il est vraiment intelligent pour bien se positionner pour la rondelle. Il est encore très jeune (19 ans), mais c'est vraiment un beau prospect pour la Ligue nationale. Je suis pas mal sûr que ce ne sera pas trop long avant de le voir pour de bon en haut. »
En plus de devoir disputer des matchs importants tous les soirs, les joueurs des Admirals doivent composer avec la prochaine date limite des transactions dans la LNH. Richard est bien conscient que tout peut arriver dans une organisation qui vise les grands honneurs. Le visage des Admirals pourrait drôlement changer d'ici le 25 février, et Richard pourrait être directement touché par du mouvement de personnel.
« On essaie de ne pas trop y penser, mais c'est certain que ça nous trotte dans la tête, avoue-t-il. On sait que les intentions sont claires à Nashville pour tenter de gagner la Coupe Stanley, surtout après la défaite contre Winnipeg l'an dernier. On sait qu'ils vont bouger et que certains joueurs vont se retrouver ailleurs. Ça peut déranger certains joueurs, mais ce n'est pas trop mon cas. Je ne stresse pas trop avec ça, mais peut-être que je vais y penser un peu plus la dernière journée. »
Chose certaine, Richard s'estime de plus en plus près de la LNH, que ce soit à Nashville ou ailleurs. À la dernière saison de son contrat d'entrée chez les professionnels, l'ailier gauche de 22 ans réalise que les prochains mois sont extrêmement importants pour lui.
« N'importe qui dans ma position va souhaiter obtenir une chance de se faire valoir dans la Ligue nationale. Je suis encore jeune et je sais que les Predators ont beaucoup de profondeur en attaque. D'un autre côté, je suis conscient que j'en suis à ma dernière année de contrat et que tout peut arriver. Il y a toujours quelqu'un, quelque part, qui te regarde jouer. Je me dis qu'un jour, quelqu'un va vouloir me donner ma chance, à Nashville ou ailleurs. »