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Conor Geekie se souvient exactement du moment où le déclic s'est fait. Le moment où il a compris ce qui pouvait lui permettre d'abord de se faire remarquer et d'ensuite atteindre la meilleure ligue au monde.

C'était un match au cours duquel il ressemblait davantage à un train qu'au joueur de finesse qu'il tentait d'incarner plus souvent qu'à son tour. Il a les habiletés pour faire dans la dentelle, certes, mais son gabarit (6 pieds 3 pouces, 196 livres) lui ouvre bien plus de portes.
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« Complètement par hasard, je me suis mis à frapper tout ce qui bougeait pendant un match, s'est-il remémoré. Bien plus que je ne l'avais jamais fait auparavant. J'ai alors remarqué que j'avais beaucoup plus d'espace pour manœuvrer et que je gagnais en confiance. Ç'avait un impact positif sur mon jeu.
« C'est à partir de là que j'ai décidé de mettre l'accent sur cette facette avec (mon entraîneur) James Patrick. Il suffisait que je fasse confiance à mon corps, et ç'a fait toute une différence. »
L'imposant joueur de centre a amassé 70 points, dont 24 buts, en 63 matchs avec le Ice de Winnipeg, dans la Ligue de hockey de l'Ouest (WHL) cette saison. Sa production et son impact physique lui ont permis de se hisser au cinquième échelon sur la liste finale des patineurs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH.
Tout ça, malgré quelques doutes qui subsistent à savoir s'il a la vitesse nécessaire pour éventuellement faire le saut au prochain niveau.
« Il vient tout juste d'avoir 18 ans, il est encore très jeune », a rappelé John Williams, un dépisteur du Bureau central. « Il est imposant et parfois, les jambes sont plus lourdes. Je travaillais avec Sault Ste. Marie quand nous avons repêché Joe Thornton, et il avait un coup de patin similaire à cet âge.
« Dans le cas de Conor, c'est une question de temps avant qu'il ajoute du muscle et de la force à son corps. Quand il aura 22 ou 23 ans, il sera tout un joueur. »
Si les projections s'avèrent justes, Conor pourrait devenir le deuxième membre de la famille Geekie à jouer dans la LNH. Son frère Morgan, lui aussi un centre, vient de disputer sa première saison complète dans la grande ligue avec le Kraken de Seattle.
L'aîné des trois frères Geekie a été un choix de troisième ronde (67e au total) des Hurricanes de la Caroline en 2017. Le deuxième, Noah, a plutôt opté pour une carrière dans le baseball après quelques années de hockey.
« J'ai grandi dans un milieu où il y avait beaucoup de compétition, a rigolé Conor. Que ce soit au hockey dans la rue, au baseball, au golf ou au tennis, on voulait tous être le meilleur. C'est ce qui fait le genre de joueur que je suis sur la glace. Je suis ultra compétitif et je n'aime pas perdre. »
Vous comprendrez donc que ç'a nécessité un peu d'efforts pour lui faire dire une qualité du jeu de son frère qu'il aimerait avoir dans le sien. Après tout, il est habitué à ne rien concéder à ses aînés.
« Je crois qu'il a un meilleur tir que moi, a-t-il admis. Je vais lui donner pour l'instant. Je pense que le mien est plus puissant, mais il est assurément plus précis que moi. Pour le reste, notre vision et notre intelligence au jeu sont assez similaires.
« Nous ne sommes pas les patineurs les plus élégants, mais nous pouvons compenser avec notre intelligence et notre vision. Nous avons tous les deux de bonnes mains. En général, il y a beaucoup de ressemblances, mais aussi beaucoup de différences entre nous. »
Objectif : patin
Comme il s'agit de la lacune principale de son jeu, Geekie a la ferme intention de continuer à travailler sur son coup de patin au cours de l'été - un travail qu'il a déjà amorcé cette saison à Winnipeg.
« J'ai remarqué une amélioration dans les derniers mois, a-t-il affirmé. J'ai franchi quelques étapes, mes premières enjambées sont plus explosives. Le patin, ça s'apprend, contrairement à l'intelligence sur la patinoire. Je sais que je possède ça. Le reste, c'est une question de force physique. »
Son entraîneur James Patrick est du même avis. Il ne semble pas trop inquiet pour son poulain et il sait que Geekie a son destin entre ses mains.
« C'est le gros centre que veulent toutes les équipes de la Ligue, a-t-il fait valoir. Son coup de patin va s'améliorer tant et aussi longtemps qu'il gagnera en force et qu'il investira le temps et les efforts. »
\Avec la collaboration de Mike G. Morreale, journaliste NHL.com*