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L'équipe qui mettra le grappin sur Ryan Merkley au prochain repêchage de la LNH pourrait bien frapper un grand chelem. Mais elle risque aussi de fendre l'air en visant la clôture.
Le défenseur du Storm de Guelph est polarisant à ce point. Une véritable énigme.
Les chiffres sont assez révélateurs dans son cas. Il est le troisième arrière le plus productif dans la Ligue de l'Ontario avec une récolte de 63 points, dont 12 buts, en 60 matchs. Il est d'ailleurs un spécialiste de l'avantage numérique, lui qui a amassé 32 de ses points avec l'avantage d'un homme.
Sa vitesse, sa vision du jeu et ses habiletés individuelles font de lui l'un des surdoués de cette cuvée en zone offensive.

Si ce n'était que de ça, son nom se retrouverait certainement dans les mêmes discussions que ceux des Quintin Hughes, Adam Boqvist, Evan Bouchard, Noah Dobson et des autres défenseurs de premier plan de cette classe de 2018.
Mais il a du travail à faire en zone défensive. Beaucoup de travail, comme l'indique son différentiel de moins-26 - tout de même une amélioration notable par rapport à son moins-41 à sa première saison.
« Je porte plus attention à mon jeu défensif qu'à mon jeu offensif parce que mon entraîneur connaît les aspects sur lesquels je dois travailler, a dit Merkley. Je dois me concentrer là-dessus si je veux atteindre le prochain niveau.
« Mais je ne vois pas ça comme une source d'inquiétude parce que je sais ce que je dois faire de mieux. Je dois seulement le comprendre et m'améliorer. »
S'il réussit à devenir un joueur moindrement décent en zone défensive, l'arrière de 5 pieds 11 pouces et 170 livres pourrait très bien rendre de précieux services à l'équipe qui prendra un risque avec lui.
Le jeu défensif, ça se travaille. Et Merkley semble avoir tout le reste.
« Quand il n'a pas la rondelle, il doit jouer de manière plus disciplinée et effectuer de plus courtes présences, a expliqué son entraîneur George Burnett. Il a amélioré ces choses de manière significative et progresse bien, mais il y a quelques soirs où il retombe dans ses vieilles habitudes.
« Les bonnes choses sont plus nombreuses que les inquiétudes dans son cas. Quand vous combinez l'ensemble d'habiletés impressionnantes qu'il possède, sa vision, son sens de l'anticipation, son coup de patin, sa capacité à se sortir du trouble... vous obtenez un excellent joueur. »
Quand la possession est la clé
Pour limiter les risques et les erreurs, Merkley doit tout simplement mettre l'accent sur la possession de rondelle. Parce que ce ne sont pas tant les revirements que son positionnement et son efficacité en zone défensive qui posent problème.
Quand il a le disque, le jeune homme qui aura 18 ans au mois d'août peut littéralement transformer un jeu banal en une pièce digne des faits saillants. C'est pourquoi Burnett lui donne autant de corde que possible en zone adverse.
« Quand j'ai la rondelle, il me laisse jouer mon style, a affirmé Merkley. Il n'a pas de problème avec ça et il n'en a jamais eu. Il se concentre vraiment sur la zone défensive avec moi pour m'aider à gagner mes batailles, à aller dans les coins et à garder un bon espace avec les joueurs adverses. »
Même s'il lui laisse toute la liberté dont il a besoin, Burnett doit quand même imposer certaines balises à son poulain.
« On ne le retient pas, mais nous l'encourageons à ne pas mener l'attaque avec cinq minutes à faire dans un match serré, a-t-il dit avec un sourire crispé. [...] Plusieurs joueurs ont joué longtemps dans la LNH sans être excellents en défensive, mais ils ont souvent la rondelle et c'est la meilleure façon de défendre.
« S'il veut jouer au prochain niveau, toutefois, il devra être capable de jouer sans la rondelle et de s'améliorer continuellement. Je pense que ça va venir avec la maturité, la force physique, le travail et sa volonté d'apprendre. »