MONTRÉAL – Le futur et l’espoir restent des thèmes récurrents pour une équipe en reconstruction. Les Canadiens n’ont toujours pas fini leur chantier, mais ils ont des raisons de croire à des jours plus heureux.
Pour ce dernier match de la saison, un revers de 5 à 4 en tirs de barrage contre les Red Wings de Detroit, le CH a placé de possibles briques pour sa prochaine maison.
Juraj Slafkovsky a marqué son 20e but et récolté son 50e point. Le premier de classe du repêchage de 2022 fait déjà partie de la fondation, du noyau dur de cette équipe.
« Je sens que nous construisons quelque chose de spécial, a noté Slafkovsky. Nous avons aussi la chance d’être dirigés par un esprit très vif en Martin St-Louis; j’aime vraiment ses idées et sa vision. Il est la personne la plus intelligente parmi nous. Si nous pouvons souder l’équipe encore plus, nous réaliserons de belles choses. »
En troisième période, Slafkovsky a redirigé un tir de la pointe de Lane Hutson pour atteindre le plateau des 20 buts. Il a aussi engraissé son compte de banque avec un boni de 250 000$.
« C’est un but qui coûte cher à l’équipe, a-t-il répliqué avec le sourire. Mais c’était assez cool, j’étais heureux. Je ne pense pas offrir un pourboire à Lane malgré sa passe. Il devrait réussir à aller chercher ses bonus la saison prochaine ! »
« Je lui ai dit qu’il pouvait me faire un virement (transfert par Venmo) », a renchéri Hutson.
Mais il y a plus que cette petite histoire d’argent. Hutson et Logan Mailloux, qui jouait un premier match dans la LNH, ont lancé un message d’optimisme. Les deux jeunes défenseurs pourraient devenir des ouvriers de plus pour la maison que le CH désire bâtir.
Comme St-Louis le dit souvent, cette maison sera construite par les joueurs. Hutson et Mailloux se lanceront déjà comme des candidats pour travailler sur cette bâtisse dès la saison 2024-2025.
Hutson n’a pas juste récolté un deuxième point dans un deuxième match d’affilée. Le petit défenseur anciennement des Terriers de l’Université de Boston a gagné des points lors de sa très courte audition de deux rencontres.
« La foule était géniale et je me sentais encore mieux pour mon deuxième match, a raconté le numéro 48. Je me nourrissais de l’ambiance des partisans quand je touchais à la rondelle. J’aurai besoin de continuer d’apprendre, mais j’arriverai prêt pour la prochaine saison. J’ai réalisé des trucs lors de mes deux matchs. »
St-Louis avait le sourire dans le visage en parlant d’Hutson.
« Il est le fun à voir jouer, a mentionné l’entraîneur-chef. Il a de très bonnes touches offensives. Quand il prend la rondelle en zone offensive, on dirait que l’édifice se soulève. Mais j’étais surtout impressionné par le fait que pour un petit défenseur, il ne joue pas petit. Il est très intelligent, il anticipe bien. Il comprend très bien le jeu. J’étais heureux de le voir pour deux matchs. On a vu comment il peut se comporter au niveau de la LNH. J’ai été impressionné. »
St-Louis a fait confiance à Hutson en tirs de barrage. Il n’a pas déjoué James Reimer, tout comme Cole Caufield et Nick Suzuki, les deux autres joueurs envoyés.
« Je sens que la foule voulait le voir », a affirmé St-Louis pour expliquer sa décision de miser sur Hutson.
Les débuts de Mailloux
Rappelé lundi soir du Rocket de Laval, Mailloux a porté l’uniforme du Tricolore pour une première fois. Il a récolté une passe dès la première période sur un but d’Alex Newhook. Il a réalisé une belle sortie de zone avec une passe précise pour Brendan Gallagher.
Utilisé à la droite de Mike Matheson, Mailloux a terminé le match avec un temps de jeu de 21:14. Il se retrouvait également sur la glace dans les dernières minutes du match. Il n’y était plus quand David Perron a forcé la prolongation alors qu’il ne restait que 3,3 secondes à jouer.
« J’ai trouvé ça génial de jouer avec un partenaire comme Matheson; je ne m’étais jamais retrouvé avec un aussi bon patineur, a souligné l’Ontarien. J’étais heureux de jouer cette rencontre avec la présence de ma famille dans les gradins. »
Du progrès
Sur le strict plan des statistiques, le Tricolore a terminé cette saison 2023-2024 avec 76 points (30-36-16). Les Canadiens n’ont pas participé aux séries pour une troisième saison d’affilée.
Avec 76 points, le CH terminera l’année au 27e ou au 28e rang de la LNH, dépendamment du résultat du dernier match des Coyotes de l’Arizona (75 points).
En 2022-2023, les Canadiens avaient terminé au 28e rang avec 68 points (31-45-6). Il y a donc une amélioration de huit points. Si ce n’est rien pour écrire à votre tante Rolande, c’est tout de même un progrès.
Mais aux yeux de St-Louis, la progression de son équipe ne se mesure pas uniquement selon les résultats.
« Si tu n’as pas vu un seul match et que tu regardes juste le classement, tu ne peux pas comprendre la progression, a-t-il expliqué. Mais si tu as regardé les matchs, tu vois qu’on a progressé. Moi, je suis fier du groupe, de l’engagement, de l’attitude et de l’enthousiasme. Les gars savent qu’on se dirige vers la bonne place. »
« On se rapproche des grosses équipes, a-t-il poursuivi. Notre jeu collectif est bon. On joue en équipe. Si on continue dans la même direction, on atteindra un autre niveau. Je ne sais pas où le prochain niveau nous mènera. Mais je ne serais pas surpris si on se retrouve (dans la course) l’an prochain. Quand tu commences une saison, tu as toujours comme but d’atteindre les séries. Mais il faut des attentes réalistes. On attendra de voir à quoi ressemblera l’équipe au mois de septembre. »
Il y aura plus d’attentes pour le CH, mais il y aura encore de très grosses pointures dans l’Association de l’Est et la section Atlantique. La route vers une présence en séries restera encore longue. Mais moins longue qu’elle ne pouvait l’être avant le début de la saison qui vient de se conclure.
