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MONTRÉAL - Depuis le temps que la LNH souhaite créer plus d'attaque, elle a peut-être enfin trouvé la solution, bien malgré elle : le calendrier compressé.
Une « solution » qui ne fait cependant pas le bonheur des entraîneurs, qui s'arrachent les cheveux avec la prolifération de matchs à scores élevés et à sens unique.

Le phénomène des duels débridés a paru prendre de l'ampleur depuis le début de 2017. Il y en a eu une multitude depuis la « rencontre de rue » que les Penguins de Pittsburgh ont gagnée 8-7 contre les Capitals de Washington, le 16 janvier.
Les Canadiens de Montréal ont été impliqués dans plusieurs festivals offensifs cette saison. On a qu'à évoquer la dégelée de 10-0 subie à Columbus, le 4 novembre, ou celle de 10-1 infligée à l'Avalanche du Colorado, le 10 décembre.
Dernièrement, l'équipe a gagné 7-4 face aux Jets de Winnipeg, s'est inclinée 7-1 contre le Wild du Minnesota et a vaincu les Rangers de New York 5-4.
Les joueurs ne cachent pas prendre un malin plaisir de s'éclater à l'attaque et ce ne sont pas les amateurs de hockey qui vont se plaindre. Les entraîneurs sont les « casseux de party ».
Michel Therrien du Tricolore, comme plusieurs de ses homologues, peste contre le calendrier chargé parce que ça diminue grandement le temps d'entraînement.
C'est que pour la première fois cette saison, chacune des 30 équipes profite d'une pause d'une semaine ou à peu près. Pour les Canadiens, ce sera une pause de cinq jours entre les 13 et 17 février.
S'offrir ce luxe, dans le contexte où le tournoi de la Coupe du monde a déjà repoussé le début de la saison, vient avec un coût qui est le resserrement de l'horaire des matchs.
Les équipes doivent enchaîner les matchs plus rapidement. À titre d'exemple, les Canadiens ont livré huit rencontres en l'espace de 13 jours, tout dernièrement.
L'entraîneur des Maple Leafs de Toronto Mike Babcock a été un des premiers dernièrement qui a fait résonner sa voix discordante.
D'autres, comme Therrien, n'ont pas hésité à rallier son camp. Questionné à maintes reprises, le pilote du CH a affirmé lundi dernier que les matchs à hauts pointages sont une plaie pour le hockey.
« Ça n'a pas d'allure des matchs de 8-7 ou de 7-6, avec plusieurs erreurs mentales et sans intensité. Je suis convaincu qu'on va analyser la situation à la fin de la saison », a-t-il déclaré.
« Afin de performer à un haut niveau, dans tous sports confondus, vous devez avoir de l'énergie, être mentalement alerte et être bien entraîné physiquement », avait-il souligné dans une mêlée de presse précédente. « Nous manquons de temps dans le calendrier afin de maximiser tous ces éléments. Souvent nous allons gagner un match en ne misant que sur l'énergie du désespoir. Ça donne des matchs divertissants pour les amateurs, mais pas pour les entraîneurs. »
Il estime que la fatigue psychologique et/ou physique se traduit sur la glace par des affectations ratées en défense ou un manque d'exécution.
« C'est la raison pour laquelle on assiste à des matchs de fous, a tranché Therrien. C'est assez exceptionnel (comme situation). Nous avons été impliqués dans des matchs semblables et ça risque de nous arriver encore. »
Chez les Penguins, l'entraîneur Mike Sullivan n'est pas prêt à tout mettre sur le compte du calendrier compressé.
« Il est vrai que nous avons moins de temps d'entraînement, comme c'est le cas pour toutes les équipes. Mais je me demande si c'est la seule explication. Le sport a grandement changé depuis environ cinq ans. Le jeu est plus rapide, il y a beaucoup plus de circulation devant les filets. On tente par tous les moyens de faire dévier la rondelle, le jeu le long des bandes est différent. Les entraîneurs tentent de trouver toutes sortes de moyens pour qu'on envoie la rondelle vers le but adverse.
« Je me demande dans quelle mesure l'explication est l'évolution du sport ou encore la logistique de cette saison et la préparation déficiente. Je ne suis pas certain. »
Son adjoint Jacques Martin, qui s'occupe de peaufiner les stratégies des Penguins en défense, priorise le manque d'entraînement.
« Nous marquons beaucoup de buts mais nous en accordons plus, comparativement à la saison dernière », a-t-il d'abord fait remarquer.
« La raison numéro un, c'est que nous avons moins de séances d'entraînement, a ensuite soumis Martin. L'autre facteur dans notre cas, c'est que nous avons joué pendant longtemps avant de gagner la Coupe Stanley la saison dernière. Il nous faut du temps avant de retrouver le même niveau d'engagement de la part des joueurs.
« Ce qui a fait notre succès la saison dernière, ç'a été notre jeu sans la rondelle. C'est l'aspect que nous devons améliorer. »