Danault

BROSSARD -Les Canadiens de Montréal se retrouveraient déjà dans une situation précaire en subissant une deuxième défaite à domicile en ouverture de la série de premier tour contre les Rangers de New York, vendredi (19h HE; TVA Sports, NBC, NBCSN).
Ce n'était absolument pas une source de préoccupation dans l'entourage de l'équipe, jeudi, au lendemain de la défaite de 2-0 encaissée dans le match no 1 la veille.

« Sentiment d'urgence? », a répété Phillip Danault, en se montrant surpris quand on lui a demandé si ses coéquipiers et lui étaient déjà confrontés à une situation alarmante.
« Il y a toujours un sentiment d'urgence après une défaite, même en saison régulière », a enchaîné le jeune attaquant du Tricolore. « C'était une première rencontre à la maison. Nous devions composer avec la pression de commencer la série chez nous. Les Rangers ont joué un match parfait à l'étranger. Il n'y a pas de panique. Nous serons meilleurs vendredi. »
L'atmosphère était en apparence au beau fixe chez le CH. L'entraîneur Claude Julien a soumis ses troupiers à une séance d'entraînement au cours de laquelle on a mis l'accent sur la récupération de la rondelle près du filet adverse.
« Il faut que nous soyons plus affamés. Les buts se marquent tout près dans 95 pour cent du temps », a relevé Danault.
Son coéquipier Alexander Radulov a fait remarquer que le gardien Henrik Lundqvist avait accordé beaucoup de retours de tirs.
« Nous devons nous présenter dans l'enclave et lutter pour l'obtention de la rondelle, a soumis le Russe. C'est à cet endroit que nous devons être meilleurs. Les chances sont là, il y a des retours, nous devons les concrétiser. Nous devons être plus forts dans les batailles devant le filet. »
Comme il l'avait affirmé la veille, Julien n'avait apporté aucun changement à la formation.
« C'est fidèle au message que j'ai livré aux joueurs après le match », a réitéré l'entraîneur, en ne fermant pas complètement la porte pour un changement ou deux en vue de la rencontre vendredi. « C'est important que nous soyons capables de gérer la situation après une défaite et que nous revenions plus forts.
« Nous avons fait de bonnes choses mercredi, mais nous voulons être un peu meilleurs vendredi, a-t-il continué. Il y a de la place pour de l'amélioration. Il n'y a pas lieu de paniquer, ni même de faire des changements majeurs pour montrer de la panique. »
« Ce n'est pas le temps de changer de recette tout de suite, a repris Danault. Cette façon de faire nous a valu du succès cette saison. C'était un premier match en séries pour plusieurs. On l'oublie et on pense au suivant. Ça va aller mieux. Je ne suis pas inquiet. »
Danault a admis avoir personnellement été libéré d'un poids, lui qui a fait ses débuts en séries éliminatoires dans la LNH au Centre Bell de surcroît.
« Les journées précédant le match me sont tombées dans les jambes, a-t-il avoué. J'étais nerveux et très fébrile, rendu au match je cherchais mon air un peu. C'est du passé. Je suis bien content et on se concentre sur vendredi. »
L'ailier finlandais Artturi Lehkonen a bien apprécié son baptême du feu, surtout l'aspect physique.
« L'intensité est plus élevée. Il y a plus de contacts physiques et j'adore ça. Je me suis moi-même fait brasser et c'était super. »
Danault a dit avoir retenu comme première leçon qu'il n'a pas à précipiter ses gestes dans le feu de l'action parce que le jeu est plus intense et serré en séries.
« Tu te dis que parce que ce sont les séries, il faut que tu te débarrasses de la rondelle. Ce n'est pas si pire. On peut garder son sang-froid en possession de la rondelle, on a du temps. Il n'y a pas de panique à avoir. Paniquer n'est jamais une bonne chose. Je dois continuer de m'appliquer sur les détails, comme en saison régulière. »
Julien a eu de bons mots à l'endroit des jeunes qui seront sûrement plus à l'aise après avoir brisé la glace en séries. Il a réitéré sa confiance à l'endroit de Danault comme pivot du principal trio à l'attaque.
« 'Phil' n'a pas connu un mauvais match. Ç'a été un apprentissage pour lui. On le verra plus à l'aise. Je n'estime pas que nous lui en demandons trop. Si c'était le cas, nous ne l'utiliserions pas dans cette position. 'Phil' est capable et il accepte le défi. Jusqu'à maintenant, il a toujours bien répondu à l'appel. Il a connu une très bonne saison et il est voué à un bel avenir. »
Le jeune attaquant Alex Galchenyuk devrait demeurer au sein du quatrième trio, avec Steve Ott et Andreas Martinsen. Répétant qu'il prône la patience dans son cas, Julien a précisé qu'il y restera tant qu'il n'affichera pas plus de constance dans son jeu.
L'entraîneur a par ailleurs dit espérer que le manque d'attaque ne vienne pas ébranler le moral des joueurs.
« J'espère que nous ne paniquerons pas après un seul match, a-t-il déclaré. Nous avons tout de même obtenu des chances. Les Rangers n'ont marqué qu'une fois de plus que nous. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas un problème pour eux et que c'en serait un pour nous. Ils ont obtenu un bond favorable, contrairement à nous. Il faut redoubler d'ardeur afin de produire nos chances.
« Si nous avions marqué les premiers mercredi, la rencontre aurait pris une tournure fort différente. »
D'où l'importance pour les Canadiens d'aller chercher ce premier but très important, vendredi.
Emelin, peut-être à NY
Julien a qualifié la présence du défenseur Alexei Emelin dans la formation vendredi de « hautement douteuse ». Emelin est à l'écart du jeu en raison d'une blessure depuis la dernière semaine de la saison régulière. Il n'a pas recommencé à patiner.
« On continue de l'examiner sur une base quotidienne. Il se sentait mieux aujourd'hui, mais il est peu probable qu'il soit disponible vendredi. On verra pour la suite. Il pourrait accompagner l'équipe à New York. »
L'entraîneur a reconnu que le troisième duo formé de Nathan Beaulieu et de Nikita Nesterov avait éprouvé des problèmes dans leur zone.
« Surtout quand ils étaient sur la patinoire avec le quatrième trio et nous avons essayé de les séparer par la suite. Ils peuvent être meilleurs et ils vont l'être. Nous avons besoin de la contribution de chacun. Les deux sont capables de faire de bons jeux offensivement. Ils ont eu de la difficulté à anéantir des jeux de l'adversaire. D'autres joueurs sur la patinoire auraient pu faire un meilleur travail pour limiter le temps passé dans notre territoire. »