Dorion

OTTAWA -Pierre Dorion est le huitième directeur général des Sénateurs d'Ottawa, en remplacement de Bryan Murray qui a décidé de quitter le poste pour des raisons familiales et de santé.

Murray, âgé de 73 ans, va demeurer associé aux Sénateurs dans un poste de conseiller. Il combat un cancer du colon de stade 4 depuis deux ans. Il reçoit des traitements de chimiothérapie deux fois par semaine. L'adjoint de Murray, Randy Lee, et le conseiller senior des opérations hockey Daniel Alfredsson vont continuer de seconder Dorion, âgé de 43 ans.
Natif d'Orleans, en banlieue d'Ottawa, Dorion fait partie de l'organisation des Sénateurs depuis neuf ans - incluant deux à titre d'adjoint de Murray.
« La raison pour laquelle nous procédons à l'annonce aujourd'hui, c'est parce que nous voulons laisser savoir à nos partisans que le groupe de dirigeants est en place. Bryan a exercé une forte influence sur toute ma vie en général, a déclaré Dorion. Il a décidé de tirer sa révérence. Je suis très honoré de suivre la voie qu'il a tracée. Je ne peux être plus reconnaissant d'avoir pu apprendre les rudiments du métier de quelqu'un qui sera et qui devrait être admis au Temple de la renommée. Bryan a été un formidable mentor. Il m'a enseigné ce que je dois faire afin d'être un excellent directeur général. J'ai de grands souliers à chausser. »
Les Sénateurs ont complété la saison régulière au cinquième rang de la section Atlantique avec une fiche de 38-35-9. Ils ne seront pas des séries éliminatoires pour la deuxième fois en trois ans.
« De ne pas prendre pas aux séries, c'est tout simplement inacceptable. On ne m'a pas engagé afin de mener l'équipe aux séries, mais pour qu'elle connaisse du succès en séries.
Dorion a indiqué qu'il ne décidera pas tout de suite du sort de l'entraîneur Dave Cameron et de ses adjoints. Il rencontrera Cameron, son personnel ainsi que les joueurs à l'occasion de la journée de clôture de la saison, lundi.
« Nous amorçons le processus d'évaluation, a dévoilé Dorion. Parfois, nous portons un jugement rapide. Il y aura des changements, mais il nous faut prendre le temps de bien analyser la situation avant de poser des gestes concrets.
« Les gens qui me connaissent savent que je suis un homme motivé, sensible, passionné et exigeant. Plus important pour moi, c'est blanc ou noir. »
Dorion suit également les traces de son regretté père Pierre Dorion senior, qui a agi comme le dépisteur en chef du Bureau central de dépistage de la LNH et des Maple Leafs de Toronto.
Dorion baigne dans le hockey depuis le début de l'âge adulte. Au moment où il complétait des études à l'Université d'Ottawa, il s'acquittait déjà tâches de dépistage pour des équipes juniors. Il a par la suite joint les rangs du groupe de dépisteurs des Canadiens de Montréal, des Rangers de New York et des Sénateurs, successivement.
« Mon père serait très fier. Je me rappelle qu'à l'arrivée de la concession des Sénateurs, il était à l'emploi des Maple Leafs, et je lui avais dit : 'Papa, je serai un jour directeur général des Sénateurs', a confié Dorion, fort émotif. Vous dites toutes sortes de choses. J'avais dit à des amis il y a cinq ans que je gagnerais le tournoi des Maîtres au golf. Il y a des objectifs plus réalisables que d'autres. Les gens qui me connaissent savent que je n'ai aucune chance de gagner le tournoi des Maîtres.
« Mon père serait très fier du chemin que j'ai parcouru. Il veille sûrement sur nous de là-haut et je pense qu'il serait très fier de la relation privilégiée que j'ai développée avec Bryan. »
Dorion a relevé qu'il hérite d'une équipe possédant de solides assises avec entre autres le double lauréat du trophée Norris Erik Karlsson - qui est de nouveau un sérieux candidat cette sasion - le gardien numéro un Craig Anderson ainsi que les espoirs Thomas Chabot et Colin White, choisis au premier tour de la séance de repêchage 2015 de la LNH.
« Il y a plusieurs aspects positifs. Nous avons Erik Karlsson. Il est le meilleur défenseur de la LNH, a argué Dorion. Il est un des joueurs les plus dynamiques de la ligue. Nous avons Craig Anderson, qui vient au deuxième rang de la ligue au chapitre des arrêts. Je ne sais pas si c'est bon ou mauvais, mais il a bloqué beaucoup de lancers. Nous avons un excellent noyau de joueurs et, grâce au travail de Bryan. nous sommes sur la bonne voie du succès », a-t-il résumé, en attribuant le manque de résultat cette saison à une erreur de parcours.
Murray, natif de Shawville, au Québec, a expliqué que passer plus de temps avec son épouse, Geri, leurs filles et leurs petits-enfants avait pesé lourd dans la décision de passer le flambeau à Dorion.
« C'est le moment de laisser ma place et d'avoir un rôle différent au sein de l'organisation, a commenté Murray. Je savoure pleinement chacune des journées que je passe dans la LNH. J'ai mûri longuement ma décision. J'ai jugé que c'était le temps de retrouver ma famille. Geri a été formidable. Je me rappelle qu'en 1978-79 je lui avais dit que j'aimerais aller à Régina afin d'être entraîneur pendant une saison, et elle m'avait encouragé à vivre l'expérience. Ç'a été le début d'une longue carrière. »