Rinne

NASHVILLE -Allez donc demander aux Predators de Nashville s'ils aimeraient avoir un gardien réserviste de la trempe de Marc-André Fleury.
Si c'était le cas, l'entraîneur Peter Laviolette n'hésiterait possiblement pas à l'envoyer dans la mêlée en remplacement de Pekka Rinne pour le match no 3 de la Finale de la Coupe Stanley, samedi (20 h (HE); TVA Sports, CBC, NBCSN).

Le rendement en dents de scie de Rinne est en grande partie l'explication au retard de 2-0 que les Predators accusent après les deux premiers matchs joués à Pittsburgh. Le vétéran finlandais a été éclipsé par le jeune Matt Murray.
Laviolette n'a pas réellement le choix de revenir avec lui. L'autre option serait d'envoyer dans la fosse aux lions le gardien recrue Juuse Saros.
À ce titre, on s'explique mal pourquoi Laviolette entretient le doute quant à l'identité du gardien pour la troisième rencontre depuis la défaite de 4-1 des Predators, mercredi soir.
Par deux fois après le match, il n'a pas saisi l'occasion de réitérer sa confiance à l'endroit de Rinne. Jeudi encore, il ne l'a pas fait.
On comprend que les séries de la LNH sont la saison des cachotteries, mais il y a une limite! Laviolette croit-il un seul instant qu'il va berner les Penguins?
On dit que l'expérimenté entraîneur est comme ça. À chacun sa philosophie. Peut-être souhaite-t-il détourner l'attention vers un faux débat? Ce serait de la pure fiction, en tout cas, d'entendre Claude Julien s'exprimer de la sorte après une mauvaise sortie en séries de Carey Price. On ne pourrait pas s'empêcher d'afficher un sourire en coin, en l'entendant.
En finale de l'Association de l'Est, l'entraîneur Guy Boucher des Sénateurs d'Ottawa avait poliment rabroué le journaliste qui lui avait posé la question au terme du match no 5 au cours duquel le vétéran Craig Anderson avait été retiré de l'action.
Anderson était son homme. Il allait vivre ou mourir avec lui.
Rinne est également l'homme de Laviolette, advienne que pourra. À moins que Rinne soit affecté par une blessure qui devait l'empêcher de jouer.
La Finale est loin d'être terminée. Bien qu'ébranlés dans leurs convictions, les Predators n'ont pas dit leur dernier mot. Ils ont toutes les raisons d'être confiants à leur retour devant leurs partisans. Ils ont livré deux solides matchs à Pittsburgh. Avec un peu de chance, ils pourraient mener la série 2-0.
Ils doivent espérer que Rinne retrouve vite ses repères, sinon les champions en titre viendront gâcher le party en ville.
Rinne montre un dossier de 7-1, avec une moyenne de buts alloués de 1,54 et un taux pourcentage d'arrêts de ,947. Il a été encore meilleur dans les matchs no 3 de chacune des trois séries - 3-0, moyenne de 1,22 et taux d'efficacité de ,949.
Il sera à son poste samedi, dossier clos.
Sullivan paraît bien
Ce qui nous ramène à l'importante et impopulaire décision qu'a prise l'entraîneur Mike Sullivan de confier le filet au jeune Murray après le match no 3 de la finale d'association contre les Sénateurs, le 19 mai. Rappelez-vous, Marc-André Fleury venait d'offrir sa première contre-performance du tournoi printanier - quatre buts sur 14 lancers dans la défaite de 5-1 des siens.
On doit admettre que Murray fait très bien paraître Sullivan, même si on peut penser que Fleury aurait pu être l'égal de son jeune coéquipier advenant que l'entraîneur soit revenu avec le vétéran québécois. On ne le saura jamais. Ce qu'on sait, c'est que Murray est un gardien doué aux nerfs d'acier. Rien ne le perturbe celui-là.
Depuis qu'il a fait sa rentrée en séries cette année, le grand gardien natif de Thunder Bay, en Ontario, présente un dossier de 5-1, avec une moyenne de 1,54 et un pourcentage d'arrêts de ,943.
P.K., P.K.
Ainsi donc, P.K Subban a pris à son compte de garantir la victoire des Predators dans le match no 3 de la Finale. Même deux fois plutôt qu'une. Le défenseur vedette l'a dit à chaud après le match mercredi. Il l'a répété avec plus d'insistance jeudi.
Il n'y a rien de mal à ça, direz-vous. Il n'allait tout de même pas annoncer une défaite. C'est vrai.
On ne doute pas des intentions louables de Subban et on peut être assuré qu'il fera plus que sa part sur la glace afin de respecter sa parole.
Ça reste à voir toutefois quelle résonnance aura le cri de ralliement auprès de ses coéquipiers. Pas sûr que tous apprécieront.
Il faut être un grand leader, un rassembleur du calibre de Mark Messier, pour s'avancer comme il l'a fait, au nom du groupe. Or, on ne croit pas que Subban possède ce statut chez les Predators. Il ne faudrait pas qu'une déclaration lourde de sens comme celle-là devienne une source de distractions.