Kane_Karlsson

L'un domine l'attaque, l'autre la défense.
Ils symbolisent le Spécial K, version LNH.
Chacun à leur manière, Patrick Kane, des Blackhawks de Chicago, et Erik Karlsson, des Sénateurs d'Ottawa, dominent le paysage de la LNH.

Kane, pour un, connait une saison peu ordinaire.
Depuis le début de l'année, il s'amuse à dépoussiérer le livre des records des Blackhawks, lui qui plus tôt cette année a éclipsé une marque d'équipe en signant une séquence de 26 matches avec au moins un point.
Mine de rien, il est en voie de devenir le premier joueur des Blackhawks à rafler le championnat des marqueurs depuis Stan Mikita en 1967-68. Et le premier joueur de la LNH à atteindre le plateau des 100 points depuis Sidney Crosby en 2013-14. Ce n'est pas rien à une époque où les récoltes de 100 points, on s'entend, se font assez rare, merci.
Il continue sur sa lancée
La saison dernière, Jamie Benn, des Stars de Dallas, a enlevé le Art Ross avec seulement 87 points.
Or Kane, avec 89 points, a déjà dépassé le total de la vedette des Stars.
« Kane est présentement le meilleur joueur de la ligue », confiait Benn aux journalistes plus tôt cette année.
Ils ne seront certes pas nombreux à le contredire.
À vrai dire, le blond ailier des Blackhawks continue sur sa lancée de 2014-15. Il occupait le premier rang des marqueurs du circuit, souvenez-vous, lorsque sa saison régulière a été interrompue en raison d'une fracture de la clavicule.
Il se veut également un sérieux candidat au trophée Hart, un trophée qui n'a pas visité Chicago depuis les beaux jours de Mikita et Bobby Hull, qui, au fil de leur carrière, ont mérité pareil honneur deux fois chacun.
Une saison mémorable vous dites ?
Lorsqu'un joueur joue dans les plates-bandes de légendes telles que Mikita et Hull, c'est sans doute la preuve qu'il vit une année pas comme les autres.
L'éternel débat
Karlsson ? Il n'y pas si longtemps, il avait de bonnes chances de devenir le premier défenseur à terminer au deuxième rang des meilleurs marqueurs de la LNH depuis Paul Coffey en 1983-84.
Cette année-là, Coffey avait obtenu 126 points comparativement à 205 (!) pour son illustre coéquipier des Oilers d'Edmonton, Wayne Gretzky.
Karlsson a dégringolé au quatrième rang depuis, mais rien n'empêche qu'il connait une saison pour le moins spectaculaire.
Il totalise 70 points et ils sont déjà nombreux, avec raison d'ailleurs, à lui prédire un troisième trophée James Norris.
Ce qui soulève la traditionnelle question à savoir si le Norris ne devrait pas plutôt être remis au meilleur défenseur défensif de la ligue.
Le Norris, c'est vrai, est habituellement octroyé à celui, qui domine les défenseurs au chapitre des points.
La solution ? Il faudrait deux trophées; un pour le meilleur défenseur offensif et un autre pour le meilleur défenseur défensif.
La LNH ne récompense-t-elle pas le meilleur attaquant défensif de la ligue en lui remettant le trophée Frank J. Selke ?
La question ferait sûrement l'objet d'un bon débat.
Qui n'en voudrait pas ?
En attendant, Karlsson continue de faire tourner les têtes. Et d'accumuler les points au rythme d'un attaquant-vedette.
Cela dit, ses dénigreurs s'empressent souvent de pointer du doigt son différentiel de moins quatre ou encore le total de revirements (80) dont il a été le cause depuis le début de la campagne.
Il préconise, c'est vrai, un style à haut risque, mais, en revanche, il mène la ligue pour les mentions d'aide, il totalise plus de 200 tirs au but, il occupe le 11e rang pour les tirs bloqués et il joue en moyenne près de 30 minutes par match.
Que voulez-vous de plus ?
Vous savez quoi ? Même Bobby Orr n'était pas parfait !