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Le club sélect des « millénaires » dans la LNH va de nouveau s'agrandir, le 5 février. Patrice Bergeron des Bruins de Boston sera le 12e joueur cette saison - le 331e de l'histoire - à atteindre le plateau des 1000 matchs, à l'occasion de la visite des Islanders de New York au TD Garden.
« C'est un formidable plateau, très éloquent à mes yeux », a affirmé dernièrement le Québécois âgé de 33 ans en entrevue avec LNH.com.
« Plus jeune, vous rêvez de jouer dans la LNH, mais pas nécessairement de jouer 1000 matchs. C'est en côtoyant des gars qui s'approchent du plateau que vous réalisez que c'est spécial. »

Les débuts de Bergeron dans la LNH le 8 octobre 2003 n'ont pas été mémorables, avec un seul tir au but pour 10:16 de temps d'utilisation, mais ils demeurent frais à sa mémoire.
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« C'était le match inaugural de la saison régulière, à Boston, contre les Devils du New Jersey, les champions de la Coupe Stanley, a-t-il évoqué. Je me retrouvais sur la même glace que les Scott Stevens, Scott Gomez, Scott Niedermayer et Martin Brodeur, c'était impressionnant. Je me souviens de la marche vers la patinoire, d'entendre mon nom au micro et les acclamations de la foule. C'était un moment exceptionnel. Mes parents étaient sur place en plus. »
Bergeron était à peine âgé de 18 ans quand il a donné ses premiers coups de patin dans la LNH, quelques mois après avoir été le choix de deuxième tour des Bruins au repêchage (45e au total).
Sa grande maturité et son intelligence au jeu supérieure lui avaient permis de créer une vive impression au camp.
Cette intelligence au jeu et ses aptitudes pour défendre qui, depuis ce temps, lui ont permis de se hisser parmi la crème des joueurs de la LNH.

L'influence d'un entraîneur
D'aussi loin qu'il se souvienne, Bergeron dit qu'il a toujours essayé d'être efficace sur toute la longueur de la patinoire. Il souligne toutefois le rôle important d'un entraîneur dans son cheminement.
« Réal Paiement, avec le Titan de Bathurst, a réellement été le premier qui m'a fait réaliser que si je voulais jouer dans la LNH, je devais être soucieux de mon jeu dans les trois zones, a-t-il mentionné. "Tu ne dureras pas si tu n'es simplement qu'un marqueur. Il faut plus que ça. Tu dois gagner les mises au jeu, te replier et bien jouer dans ton territoire" me répétait-il.
« Moi, j'avais toujours pensé de cette façon, a-t-il élaboré. Je m'appliquais déjà à faire ça, mais je savais qu'il y avait beaucoup de place pour de l'amélioration. Il m'a fait ouvrir les yeux sur l'importance d'être un joueur polyvalent et le plus complet possible. »
Paiement a renforcé le message en l'utilisant sur les deux ailes cette saison-là - sa seule dans la LHJMQ.
« Ça peut paraître banal, mais ç'a m'a été très utile, a estimé Bergeron. À ma première saison avec les Bruins, on m'a fait jouer à l'aile droite. Est-ce que j'aurais mérité un poste avec l'équipe si je n'avais pas su jouer à l'aile droite? On ne le sait pas, mais on peut en douter. »
Des doutes vite dissipés
Paiement se souvient de l'adolescent freluquet, qui pesait à peine 150 livres, qu'il a vu débarquer au camp du Titan, avant la saison 2002-03.
« Je dois admettre que j'entretenais de gros doutes en le voyant sauter sur la patinoire, mais ça n'a pas été long qu'on a vu qu'il savait jouer au hockey.
« Il ne parlait pas beaucoup, mais il écoutait », a renchéri Paiement, qui est à l'emploi des Maple Leafs de Toronto à titre de recruteur amateur. « Je n'avais pas besoin de répéter deux fois avec lui. Il écoutait, il comprenait et il mettait en pratique les conseils. Je ne pouvais toutefois pas lui dire n'importe quoi. Ça devait avoir du sens. »
Bergeron a amassé 73 points -- 23 buts, 50 passes -- en 70 matchs à l'âge de 17 ans, mais Paiement avance que les recruteurs de la LNH avaient des réserves quant à son coup de patin, plus particulièrement son accélération.
Les Bruins ne le savaient pas, mais ils allaient réaliser un véritable vol en le réclamant au deuxième tour en 2003. Paiement a expliqué avoir réalisé la grande valeur de Bergeron et la chance qu'il a eue de le diriger quand les Bruins l'ont gardé avec eux à l'âge de 18 ans.
« Je le savais très bon, mais pas au point de jouer dans la LNH à 18 ans. C'était également très rare, sinon du jamais vu, qu'un choix de deuxième tour gradue à son premier camp, a relevé Paiement. Mais Patrice agissait déjà comme un professionnel à 17 ans. Je crois que c'est une des raisons pour laquelle les Bruins l'ont vite adopté », a ajouté le recruteur des Maple Leafs en disant vouer le plus grand respect pour Patrice Bergeron, la personne et l'athlète.
Les partisans de l'équipe l'ont également rapidement pris en affection et Bergeron est un de leurs grands favoris, sinon le plus grand. L'athlète natif de L'Ancienne-Lorette leur a entre autres procuré une conquête de la Coupe Stanley en 2011.

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Futur entraîneur?
Peu enclin à revenir sur l'épisode de la grave commotion cérébrale qu'il a subie au début de la saison 2007-08, Bergeron se voit finir sa carrière à Boston, où il espère jouer pendant encore longtemps. Son rendement cette saison n'est pas annonciateur d'un déclin, au contraire. Il est au sommet de son art à sa 15e saison dans la LNH, en complétant un des trios les plus productifs dans la LNH avec David Pastrnak et Brad Marchand. Seules les blessures sont venues le freiner au cours des dernières saisons.
« Il reste trois années à mon contrat, après cette saison. J'envisage de me rendre jusqu'au bout de l'entente et qui sait peut-être que j'en signerai une autre, a-t-il souligné. Je continuerai tant que l'amour et la passion pour le sport brûleront en moi. Je ne veux pas étirer la sauce et avoir des regrets. Je prendrai une décision réfléchie, le moment venu. »
Même à la retraite, le quadruple gagnant du trophée Frank-Selke à titre d'attaquant à caractère défensif par excellence se voit déjà demeurer associé au hockey.
« Je me suis découvert un intérêt à aider les jeunes et partager mon expérience avec eux au cours des dernières saisons. Est-ce une avenue que je voudrai explorer à la retraite? Je n'en sais rien, mais le "coaching" pourrait m'intéresser. »