sidney crosby mark recchi

La conférence téléphonique organisée par le Temple de la renommée du hockey à l'intention des représentants des médias étaient terminée depuis moins de cinq minutes, lundi, quand un appel logé au numéro du téléphone cellulaire de Mark Recchi a immédiatement mené à la voix enregistrée de l'attaquant à la retraite de la LNH.
C'est sans surprise qu'un autre enregistrement a suivi, où une voix étrangère a indiqué que sa boîte vocale était « pleine et incapable d'accepter d'autres messages pour le moment ».
Deux heures plus tard, alors que près de 200 textos inondaient son téléphone, sans compter les innombrables messages vocaux, Recchi a répondu à un appel logé à sa résidence à Pittsburgh en y allant d'un aveu.

« J'ai dû laisser le téléphone de côté pour jouer du hockey-genou avec mon fils Brendan, a-t-il fait savoir en riant. Il a cinq ans, il n'arrête jamais. »
Recchi, un homme de 49 ans originaire de Kamloops, en Colombie-Britannique, avait auparavant qualifié son élection au Temple de la renommée « d'immense honneur ».
Maintenant, alors que le directeur du développement des joueurs chez les Penguins de Pittsburgh se préparait à célébrer l'occasion en famille lors d'un barbecue avec ses parents, son épouse et ses beaux-parents, il s'est mis à décrire le moment où le président du conseil du Temple de la renommée Lanny McDonald l'a appelé et lui a appris la nouvelle.
« J'étais au complexe d'entraînement des Penguins (à Cranberry, en Pennsylvanie), à étudier la liste des joueurs autonomes et le plan d'action à adopter en vue des prochains jours, a indiqué Recchi. Dès que j'ai vu le 416 (le code régional de Toronto) sur mon téléphone, j'ai bondi et quitté la salle en trombe.
« Je suis retourné à la réunion, je me suis assis et je n'ai absolument rien entendu de ce qui s'est dit au cours des cinq minutes qui ont suivi. Mon père était à l'aréna, alors le moment n'aurait pu être mieux choisi. Je suis sorti, je l'ai pris par le bras et je lui ai donné l'accolade, puis j'ai appelé mon épouse, qui était avec ma mère, et ensuite je suis allé à l'étage supérieur pour le dire à Jimmy Rutherford [le directeur général des Penguins] et Jason Karmanos [le vice-président aux opérations hockey]. C'était surréaliste. »
Quinze jours plus tôt, Recchi s'était rendu avec joie sur la patinoire du Bridgestone Arena à Nashville, où il a rejoint les autres membres de la direction des Penguins et les joueurs de l'équipe afin de célébrer le fait qu'ils avaient défendu avec succès leur titre de champions de la Coupe Stanley.
Un mois plus tôt, Recchi avait été enchanté d'apprendre que son fils Cameron avait été repêché par les Spitfires de Windsor de la Ligue de hockey de l'Ontario. Et un mois avant ça, il y avait eu l'intronisation de Recchi au Temple de la renommée de la Colombie-Britannique, province où il y a déjà une rue à son nom, à Kamloops.
Et voilà qu'il a été élu au Temple de la renommée du hockey, ce qui vient couronner une année pavée d'or, qu'il sera difficile de surpasser.
« Et aussi, je me suis marié à nouveau au cours de la dernière année. Ç'a été une vraie bonne année », a lancé Recchi, en riant à nouveau. « C'est incroyable. »
Durant sa carrière de joueur, le coriace Recchi a remporté la Coupe Stanley à trois reprises - avec les Penguins en 1991, les Hurricanes de la Caroline en 2006 et les Bruins de Boston en 2011, terminant ainsi ses 22 campagnes dans la LNH sur une bonne note, lui qui a pris part à un grand total de 1841 matchs, séries comprises.
Recchi a eu une carrière remarquable avec sept équipes de la LNH - les Penguins, qui l'ont sélectionné au quatrième tour (67e au total) du repêchage 1988 de la LNH, puis les Flyers de Philadelphie, les Canadiens de Montréal, les Hurricanes, les Thrashers d'Atlanta, le Lightning de Tampa Bay et les Bruins.
Et quelle empreinte il a laissée. Les 1533 points récoltés par Recchi (577 buts, 956 aides) lui donnent le 12e rang dans l'histoire de la LNH. Les 10 joueurs à la retraite qui le devancent sont tous déjà au Temple de la renommée, et le seul athlète encore actif - Jaromir Jagr, qui a l'intention de disputer une 24e saison dans la LNH en 2017-18 - va sûrement s'y retrouver également lorsqu'il aura accroché ses patins.
Recchi est le détenteur d'un record intéressant. Le 6 juin 2011, dans l'uniforme des Bruins face aux Canucks de Vancouver, il est devenu le joueur le plus âgé dans l'histoire de la LNH à marquer un but dans un match de la Finale de la Coupe Stanley ; il avait alors 43 ans et 216 jours.
Maintenant, le seul joueur à la retraite avec plus de 500 buts et 1500 points dans la LNH qui n'avait pas encore été élu au Temple de la renommée a été choisi à sa quatrième année d'admissibilité.
Il aura cinq mois pour préparer son discours d'intronisation, et il a déjà une bonne idée de l'approche qu'il prendra, lui qui a entendu plusieurs allocutions du genre au fil des ans. Il s'assurera notamment d'avoir une pensée pour les innombrables entraîneurs, amis et membres de sa famille qu'il a côtoyés depuis qu'il joue au hockey, tous « des gens formidables et des modèles remarquables ».
Mais lundi, alors qu'il était encore à digérer cette journée exceptionnelle, la principale inquiétude chez les Recchi concernait surtout un petit changement qu'il fallait apporter au menu en vue du barbecue familial.
« Je pense qu'avec le vin, a-t-il dit, il va y avoir un peu de champagne. »