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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.

UTICA – Le Rocket de Laval y est allé d’un coup d’éclat jamais vu dans son histoire en remportant trois parties en trois jours sur les patinoires adverses, le week-end dernier. Un résultat aussi heureux qu’inattendu qui permet à la troupe de Jean-François Houle de rêver aux séries éliminatoires plus que jamais avec neuf matchs à disputer à la saison.

Plus important encore pour le Rocket, c’est qu’il a creusé l'écart avec deux rivaux qu’il doit tenter de devancer pour se qualifier en séries, les Senators de Belleville et les Comets d’Utica. Les deux victoires contre les Senators vendredi et samedi, et la défaite de ces derniers contre le Wolf Pack de Hartford dimanche, ont permis aux Lavallois de prendre la mainmise sur le cinquième rang de la section Nord, la dernière place disponible pour faire partie du portrait éliminatoire.

« C’était une grosse fin de semaine en général », a admis le capitaine Gabriel Bourque, après la victoire de 4-1 contre les Marlies de Toronto dimanche. « Je suis fier des gars. Ça fait du bien d’enchaîner les victoires comme ça. On avait perdu 7-1 ici la semaine dernière et on voulait se reprendre. Ça nous a réveillés. Tous les gars voulaient bien faire. On veut faire les séries et ç'a paru en fin de semaine. On a tout donné. »

Mine de rien, le Rocket vient d’aller chercher 15 points sur une possibilité de 18 à ses neuf dernières sorties. Pour résumer la recette du succès de l’équipe depuis quelques semaines, il y a quatre facteurs qui sautent aux yeux.

1. Le casse-tête tombe en place en défensive

Impossible de ne pas voir l’arrivée de David Reinbacher comme un élément très positif aux succès de l’équipe en fin de semaine dernière. Il a eu un impact instantané dans la formation, d’autant plus que William Trudeau avait été dans l’incapacité de compléter le premier match, vendredi à Belleville. Si on souhaitait amener Reinbacher progressivement dans l’action, ces plans sont passés par-dessus bord très rapidement, alors qu’on a dû se débrouiller à cinq défenseurs pendant 45 minutes.

L’Autrichien de 19 ans s’est non seulement très bien tiré d’affaire, mais il a marqué un but de toute beauté pour égaliser la marque en milieu de 3e période, une séquence qui a rapidement fait sensation sur les réseaux sociaux. Puis, c’est lui qui a été à l’origine du but vainqueur en prolongation de Logan Mailloux en reprenant le contrôle du disque dans son territoire afin de relancer l’attaque.

Reinbacher n’a pas été parfait, mais il a rendu son équipe meilleure sans l’ombre d’un doute, en plus de laisser une impression très favorable à ses coéquipiers.

« Il m’a impressionné, a lancé sans détour Lias Andersson. Premièrement, c’est un très bon jeune homme. Un gars humble et très gentil. D’arriver à Belleville dans un match aussi crucial pour une place en séries à sa première sortie dans la Ligue américaine, c’est franchement impressionnant. Et le but qu’il a marqué était de toute beauté! »

Toute l’année, l’entraîneur Jean-François Houle a dû composer avec très peu de droitiers à la ligne bleue. Pendant une bonne partie de la saison, Mailloux était le seul à être employé régulièrement à sa position naturelle avant que Justin Barron ne vienne le rejoindre le 22 janvier. Maintenant, tout semble vouloir tomber en place avec la présence de trois choix de premier tour dans la LNH utilisés du côté droit de la défensive; un aspect plutôt rare dans la Ligue américaine.

Ce qui était vu comme une sérieuse lacune pour cette équipe en début de saison est devenu une force.

2. Les gardiens font un travail exceptionnel

Kasimir Kaskisuo s’est fait offrir un grand défi dimanche à Toronto. N’ayant obtenu qu’un seul départ en un mois, le Finlandais a su tôt dans la semaine qu’on lui réserverait le dernier match du week-end contre son ancienne formation. Il s’est préparé en conséquence et a sorti une performance du tonnerre à un moment crucial.

L’arrivée de Kaskisuo a été providentielle pour le Rocket en décembre. On peut d’ailleurs se poser la question où se trouverait l’équipe si on avait réagi plus rapidement en amenant une police d’assurance de son calibre afin de soutenir Jakub Dobes. Le jeune gardien tchèque avait besoin de souffler un peu. Sa première moitié de saison a été marquée de hauts et de bas, et son auxiliaire Strauss Mann n’a signé que deux victoires en 15 sorties.

Kaskisuo se retrouve quant à lui avec une excellente fiche de 7-2-0 en 11 matchs avec l’équipe. Ce sont 14 points de classement qui pourraient s’avérer la différence entre une qualification ou une exclusion des séries.

Avec un calendrier plus allégé d’ici la fin de la saison, on peut s’attendre à ce que Dobes obtienne sept ou huit départs dans les neuf derniers matchs. Mais si l’entraîneur croit que son jeune gardien a besoin d’un repos, il n’hésitera pas à faire appel à Kaskisuo, qui est plus qu’à la hauteur depuis son arrivée.

3. Les vétérans viennent de prendre les choses en main

On a souvent vanté les mérites de la cohorte de recrues prometteuse qui s’est amenée à Laval cette année. Ils étaient neuf pour amorcer la saison (Joshua Roy, Logan Mailloux, Jayden Struble, Sean Farrell, Jared Davidson, Riley Kidney, Dobes, Mann et Filip Mesar) et dans la plupart des cas, il fallait s’attendre à ce qu’on les place dans les meilleures dispositions possibles pour leur développement. On a sûrement jugé que la meilleure chose à faire pour Mesar était de le rétrograder dans les rangs juniors, faute de place.

Certains vétérans ont donc dû prendre leur mal en patience et accepter leur rôle. Les défenseurs Tobie Paquette-Bisson et Olivier Galipeau, malgré des rôles de soutien pour amorcer la saison, sont devenus des acteurs clés. Leur sens du devoir en défensive est remarquable et ce n’est pas pour rien qu’ils mènent Laval au chapitre du différentiel (plus-17 pour Galipeau; plus-16 pour Paquette-Bisson). À titre comparatif, leur plus proche poursuivant est l’attaquant Mitchell Stephens à plus-6. 

Au cours de cette lancée des dernières semaines, d’autres vétérans ont contribué à l’attaque. Philippe Maillet est le plus régulier de tous depuis deux mois avec 15 points en 19 matchs. Andersson traverse lui aussi une heureuse séquence avec 11 points à ses neuf dernières sorties. Brandon Gignac est tout simplement dominant à domicile avec neuf points à ses quatre derniers matchs à la Place Bell et Stephens a été probablement le meilleur d’entre tous, le week-end dernier, avec trois mentions d’aide.

4. L’émergence d’un vrai trio défensif

Jean-François Houle a eu la main heureuse en réunissant Lucas Condotta au centre de Filip Cederqvist et de Bourque au cours des dernières semaines. Les trois ont fait de l’excellent travail pour limiter les chances de l’adversaire et épuiser les défensives adverses. 

Afin d’apporter un peu de poids sur ses trios offensifs, Houle a déplacé Condotta à gauche de son premier trio avec Gignac et Farrell, samedi. C’est donc Stephens qui s’est retrouvé au centre de Cederqvist et Bourque. C’est ce trio qui est allé chercher le but vainqueur à Toronto grâce au deuxième de la saison du capitaine.

C’était crucial de trouver une combinaison solide qui permettrait de tenir en respect les meilleurs trios adverses. Peu importe la combinaison, que ce soit avec Condotta ou Stephens au centre, le Rocket sera bien équipé en fin de saison pour jumeler ses forces, particulièrement à l'étranger.

Il ne restera plus qu’à trouver le moyen de faire débloquer les nouveaux venus Jacob Perreault et Arnaud Durandeau, plutôt tranquilles depuis leur arrivée. Quoi qu’il en soit, le Rocket possède plusieurs options offensives susceptibles d’embêter sérieusement les défensives ennemies.

La tasse de café, le balado de LNH.com

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