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Chaque semaine, notre chroniqueur Anthony Marcotte revient sur la dernière semaine du Rocket de Laval, ainsi que sur l'actualité de la Ligue américaine de hockey. Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
En mai dernier, l'organisation des Canadiens de Montréal annonçait l'embauche de Joël Bouchard comme nouvel entraîneur-chef de son club-école du Rocket de Laval. Une nouvelle approche doublée d'une personnalité forte et un visage qui est rapidement devenu la tête d'affiche de l'organisation. Bien que les résultats n'aient souvent pas été au rendez-vous de nouveau cette saison, Bouchard considère que des pas de géants ont été réalisés pour déposer les nouvelles fondations d'un plan de développement.
« Il faut d'abord construire le solage avant de se rendre jusqu'au plafond », a lancé le coloré entraîneur du Rocket au milieu d'un long bilan de saison d'une quarantaine de minutes à la Place Bell, lundi.

Bouchard a soulevé à plusieurs reprises au cours de son point de presse à quel point il ressentait de la fierté sur le plan de l'engagement dans le plan établi, et ce dès le coup d'envoi de la saison. Des vétérans comme Alex Belzile, Karl Alzner, Xavier Ouellet et Byron Froese, échangé en cours de saison, ont accepté les demandes parfois exigeantes du nouveau pilote en ville.
« Dès le premier jour, les joueurs ont acheté notre plan. Je ne dirai jamais assez à quel point on a été chanceux de diriger un groupe comme celui-là, a affirmé Bouchard. Toute l'année, on s'est présenté pour jouer sans nécessairement obtenir les résultats qu'on méritait. Il y a une déception de ne pas faire les séries, c'est normal. Mais il faut aussi être objectif et donner le mérite à nos joueurs. »
Bouchard n'a pas cherché d'excuses pour expliquer l'absence du club-école des Canadiens du portrait des séries éliminatoires pour une septième fois lors des huit dernières saisons. Selon lui, quand Marc Bergevin a une chance d'améliorer son équipe au détriment de sa filiale, il se doit de le faire sans hésiter. Un bon soldat, le volubile entraîneur du Rocket.
« La vraie réalité, c'est qu'il y a des choses qu'on ne peut pas contrôler. Personne n'aurait pu prédire que (Tomas) Plekanec prendrait sa retraite, que l'organisation perdrait (Kenny) Agostino, (Nikita) Scherbak et (Jacob) De La Rose au ballottage, et les blessures importantes à des joueurs clés comme (Michael) McCarron et (Gustav) Olofsson tôt dans la saison. Si Marc (Bergevin) peut aider son équipe en échangeant trois joueurs du Rocket pour un seul à Montréal, je vais lui dire de le faire. Ma job à moi, c'est de développer des joueurs et d'établir un plan de développement », a catégoriquement lancé Bouchard.
Justement, sur le plan du développement, l'homme de hockey de 45 ans a eu de bons mots pour les principaux espoirs du grand club à évoluer sous son égide à Laval. Les Jake Evans, Cale Fleury, Lukas Vejdemo et même Josh Brook dans la dernière ligne droite de la saison ont tous obtenu des minutes de qualité au sein d'une formation dépouillée de ses meilleurs éléments. À la question de savoir lesquels d'entre eux sont les plus près de la Ligue nationale, l'entraîneur ne s'est pas fait prendre au jeu. Pour lui, ce n'est pas encore assez.
« C'est ce que je leur ai tous dit dans nos rencontres individuelles. It's not good enough! Pas qu'ils ne sont pas bons, ils ne sont simplement pas encore assez bons. L'été qui s'en vient pour tous ces joueurs est extrêmement important. Tous les joueurs de la Ligue américaine veulent faire le saut et se préparent en conséquence. Ce que je leur ai dit est très simple : vous êtes tous dans la jungle du hockey maintenant alors qu'est-ce que vous allez faire au camp pour montrer à Marc (Bergevin) et à Claude (Julien) que vous méritez votre place à Montréal? Pour moi, ils ont tous du potentiel. À eux de démontrer qu'ils sont prêts à voler le travail de quelqu'un d'autre. »
Le Rocket termine donc sa deuxième saison au 26e rang de la Ligue américaine, soit un bond de quatre rangs comparativement à la saison dernière. Ce n'était pas tellement difficile de faire mieux, mais le club-école des Canadiens a tout de même réussi à engranger 14 points de plus, dont six victoires supplémentaires.
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La bonne nouvelle du jour concerne Noah Juulsen. Le jeune défenseur de 21 ans se dit complètement rétabli de sa blessure à un œil qui l'a empêché de jouer depuis le tournant de l'année 2019. Plusieurs ont craint le pire pour la suite de sa carrière, mais il semble que le grand droitier sera en bonne forme pour le prochain camp des Canadiens en septembre.
« Si l'équipe avait été en mesure de participer aux séries, j'aurais pu jouer, a-t-il dit. Je me sens vraiment à 100 pour cent. Ça n'a pas été facile d'attendre après les résultats. J'ai respecté l'échéancier donné par les médecins et tout s'est très bien passé dans ma remise en forme. Il y a eu toutes sortes de rumeurs à mon égard. Les gens peuvent penser ce qu'ils veulent, mais l'important c'est que je me sente bien aujourd'hui. »
Bouchard a montré beaucoup d'empathie auprès de son jeune défenseur. Cette crainte ambiante de ne jamais retrouver la santé nécessaire pour rejouer au hockey était bien présente, visiblement.
« Je sympathise beaucoup avec ce qu'il a vécu, a ajouté le pilote. Pour avoir joué au hockey, je vous assure que ce n'est pas le
fun. Je peux très bien m'imaginer le néant dans lequel il se trouvait. Quand on ne connaît pas l'étendue de notre blessure et ce que les prochaines semaines vont être en tant qu'athlète. Noah est un compétiteur très fier, un jeune homme entièrement dédié au hockey. C'était important pour moi de lui dire que je comprenais ce qu'il vivait. Il y avait beaucoup de doutes et c'était important pour le groupe d'entraîneurs de bien l'entourer, qu'il ne se sente pas tout seul dans son épreuve. »
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Comme c'est souvent la norme dans la Ligue américaine, plus de la moitié de la formation du Rocket ayant terminé la saison se retrouve sans contrat en vue de l'an prochain. Du nombre, on retrouve Daniel Audette, Brett Lernout et Michael McCarron. Les deux premiers ont complété leur contrat de recrue de trois ans, alors que le deuxième a écoulé une deuxième entente qui n'était valide que pour un an.
Dans les trois cas, tout comme celui du capitaine Xavier Ouellet, ce sont les Canadiens qui ont le gros bout du bâton dans ce dossier puisqu'ils se gardent la possibilité de retenir leurs droits en vertu de leur statut de joueurs autonomes avec compensation. Unanimement, les quatre patineurs ont dit souhaiter vouloir obtenir une chance dans la Ligue nationale, de préférence à Montréal.
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Le vétéran Alexandre Grenier en est un autre dont le futur est incertain. Le choix de troisième tour des Canucks de Vancouver en 2011 avait accepté les termes d'un contrat de la Ligue américaine uniquement avec le Rocket l'été dernier. Il se retrouve donc à nouveau joueur autonome.
Grenier a accepté de revenir sur sa mésaventure du 30 mars dernier à Toronto. Atteint en plein visage par une rondelle devant son filet, Grenier était revenu dans le match avec un protecteur facial complet sans savoir qu'il avait subi une fracture à la bouche.
Résultat : huit dents perdues, sept traitements de canal et plus de onze heures passées sur la table d'opération. Et ce n'est pas fini, puisqu'il doit se soumettre à une autre intervention chirurgicale pour réparer sa dentition dans les prochains jours.
L'attaquant format géant estime avoir perdu une dizaine de livres à la suite de sa mésaventure.
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En terminant, voici les situations contractuelles des joueurs du Rocket pour vous aider à voir plus clair en vue de la troisième année de l'équipe qui s'amorcera en octobre prochain. Comme ce fut le cas l'an dernier, on est en droit de s'attendre à beaucoup de mouvement de personnel.
Jake Evans (contrat valide pour une saison)
Nikita Jevpalovs (sans contrat)
Lukas Vejdemo (contrat valide pour une saison)
Phélix Martineau (sans contrat)
Hayden Verbeek (contrat valide pour deux saisons)
Thomas Ebbing (sans contrat)
Antoine Waked (contrat valide pour une saison)
Matthew Struthers (sans contrat)
Alex Belzile (sans contrat)
Michael Pezzetta (contrat valide pour deux saisons)
Daniel Audette (joueur autonome avec compensation)
Michael McCarron (joueur autonome avec compensation)
Alexandre Alain (contrat valide pour deux saisons)
Alexandre Grenier (sans contrat)
Morgan Adams-Moisan (sans contrat)
Philippe Hudon (sans contrat)
Hunter Shinkaruk (joueur autonome avec compensation)
Alex Kile (sans contrat)
Maxim Lamarche (contrat valide pour une saison)
David Sklenicka (contrat valide pour une saison)
Ryan Culkin (sans contrat)
Josh Brook (contrat valide pour trois saisons)
Brett Lernout (joueur autonome avec compensation)
Karl Alzner (contrat valide pour trois saisons)
Gustav Olofsson (joueur autonome avec compensation)
T.J. Melançon (sans contrat)
Cale Fleury (contrat valide pour deux saisons)
Xavier Ouellet (joueur autonome avec compensation)
Connor LaCouvee (sans contrat)
Michael McNiven (contrat valide pour une saison)