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Le mot « séries » n'est pas proscrit dans l'entourage des Golden Knights de Vegas. Disons qu'on ne le crie pas sur tous les toits. Pas encore.
« C'est tellement loin pour nous autres. Nous ne sommes pas rendus là présentement », affirme Jonathan Marchessault en entrevue à LNH.com. « Sincèrement dans le moment, ça ne vaut pas la peine d'en parler. Il n'y a que 41 matchs de joués après tout. Nous sommes une jeune équipe qui adopte la mentalité du prochain match. Si jamais nous obtenons une place en séries, nous y penserons alors. »

En attendant, le brio de l'équipe d'expansion représente la plus belle histoire de la première moitié de saison dans la LNH.
Les Golden Knights trônent au sommet de l'Association de l'Ouest, avec 60 points au classement. Des observateurs ne les voyaient même pas atteindre ce total pour toute la saison!
« Ç'aurait été tellement facile de fournir l'excuse de l'équipe de première année, souligne Marchessault. Mais c'était hors de question. Nous ne cherchons pas d'excuses, ni à obtenir la pitié des gens. Nous voulions prouver que nous pouvions être une bonne équipe et une bonne organisation. Nous avons placé la barre haute et nous la maintenons bien jusqu'à maintenant. »
L'attaquant de petite taille natif de Cap-Rouge, près de Québec, ne cache pas être lui-même surpris par le brio des Golden Knights. Il a tout de même une explication à fournir.
« Nous sommes une bande de gars qui se sont retrouvés dans le même bateau, délaissés quelque part par leur ancienne équipe respective. Nous voulions tous prouver que nous étions meilleurs que ça. Nous voulions faire notre nouveau chez nous à Las Vegas et nous faire aimer de notre nouvelle organisation », explique-t-il.
« Nous n'avons pas de super vedette, mis à part notre gardien Marc-André Fleury. Nous sommes une "gang" de gars qui veulent travailler fort. »
Meilleur marqueur des siens avec 40 points, Marchessault est partie prenante des succès de l'équipe. Il forme un redoutable trio - un des plus prolifiques de la LNH -- en compagnie de William Karlsson et de Reilly Smith, qui suivent Marchessault avec 36 et 35 points, respectivement.

Le Sudéois Karlsson, âgé de 25 ans, a déjà 22 buts en 41 matchs à son palmarès. Il en avait obtenu 15 au total de ses deux saisons précédentes dans l'uniforme des Blue Jackets de Columbus - 162 matchs.
« Il (Karlsson) me fait beaucoup penser à Reilly Smith, avec lequel j'ai joué en Floride », commente Marchessault, qui est âgé de 27 ans. « Il ne reçoit pas tout le mérite qu'il devrait. Il est extrêmement doué à l'attaque et très bon en défense, comme Reilly. Je ne pourrais pas être mieux entouré que je le suis dans le moment. Je n'ai jamais eu une connexion semblable avec deux compagnons de trio.
« William est discret de nature, a-t-il renchéri. Il ne déplace pas beaucoup d'air. Il fait sa petite affaire, comme Reilly. Ce sont vraiment deux bons joueurs. Je suis très content de les avoir sur mon trio. »
Après avoir connu une saison d'éclosion chez les Panthers en 2016-17 (30 buts, 51 points en 75 matchs), Marchessault aurait été en droit de s'attendre à ne pas être exposé au repêchage d'expansion, l'été dernier.
S'il admet avoir été quelque peu décontenancé par la décision des Panthers, il ajoute d'emblée qu'il ne s'est pas morfondu pendant longtemps.
« C'est un choix discutable, mais je peux comprendre. Ils ont opté pour garder quatre défenseurs, ce qui laissait une place de moins à l'attaque. Ils ont décidé de protéger le joueur de centre Nick Bjugstad, un choix de premier tour il y a quelques années (2010). Je comprends qu'une organisation choisisse de faire confiance aux joueurs qu'elle a repêchés. À la limite, j'aurais compris qu'ils aient protégé Reilly Smith à ma place. Je venais de connaître une bonne première saison et les Panthers se demandaient si je pouvais enchaîner avec une autre. Ils ne pouvaient pas savoir. »
Au grand plaisir des Golden Knights, Marchessault est en voie de faire beaucoup mieux cette saison. L'entente de 30 millions $ pour six ans qu'il vient de parapher est le couronnement de plusieurs années de dur labeur.
« J'ai toujours cru en mes moyens, même si j'ai été le négligé partout où je suis passé ou qu'on me disait que j'étais trop petit », dit celui qui n'a pas été repêché dans la LNH après avoir été un choix très lointain des Remparts de Québec dans la LHJMQ en 2007. « Il n'y avait que moi qui pouvais savoir toute la confiance qui m'habitait.
« Je réalise tout le chemin parcouru et c'est une belle satisfaction, mais j'en veux davantage, poursuit-il. J'aspire toujours à être meilleur d'une saison à l'autre. Je veux toujours faire mieux. C'est ma ligne de pensée et j'estime que c'est de cette façon qu'on devient un meilleur joueur de hockey. »