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TORONTO – L’un des piliers du style préconisé par l’entraîneur Craig Berube est sa capacité à imputer à ses joueurs la responsabilité de leurs actions. Si quelque chose doit être dit, il ne va pas hésiter à le dire, et il ne passera pas par quatre chemins.

Mais pour que son message soit bien reçu, Berube sait qu’un partenariat avec ses joueurs doit être établi.

« Je crois que ça commence au cours de l’été, il faut que j’apprenne à connaître les joueurs, et qu’ils comprennent qui je suis, comment je vais diriger l’équipe et comment je vais diriger chaque joueur sur une base individuelle », a expliqué Berube mardi, alors qu’il a été présenté aux médias à titre de 32e entraîneur de l’histoire des Maple Leafs de Toronto après avoir été embauché vendredi. Il faut ensuite responsabiliser les joueurs, les rendre responsables de leur temps de glace, et faire en sorte qu’ils comprennent mieux chacune des situations.

« La communication est très importante, et je crois qu’il s’agit de l’une de mes forces. Je communique très bien avec mes joueurs, ils savent où ils en sont. Je vais leur dire lorsqu’ils jouent bien, je vais leur dire lorsqu’ils jouent mal, et je vais leur dire ce qu’ils doivent améliorer. »

Le pilote de 58 ans aura comme mandat de parvenir à prendre une équipe qui connaît toujours du succès en saison régulière, et de lui faire atteindre le même niveau de succès en séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Si les Maple Leafs ont participé aux séries chaque année depuis 2016-17, ils ne sont pas parvenus à y faire bonne figure. Toronto a remporté une seule série au cours de cette période, une victoire au premier tour contre le Lightning de Tampa Bay en 2023.

Avec un peu plus de recul, on comprend pourquoi la frustration remonte à bien plus longtemps. Cette victoire en première ronde la saison dernière a marqué la première participation des Maple Leafs au deuxième tour depuis 2002.

Tout au long de sa quête pour un nouvel entraîneur, qui s’est amorcée à la suite du congédiement de Sheldon Keefe le 9 mai, peu de temps après la défaite de Toronto dans le match no 7 contre les Bruins de Boston en première ronde, le directeur général Brad Treliving affirme que le processus le ramenait sans cesse vers Berube, même s’il a offert des entrevues à neuf candidats pour le poste.

« Il était important pour moi d’embaucher quelqu’un qui peut imposer le respect, et qui possède une certaine présence, a indiqué Treliving. C’est une aptitude qu’une personne possède ou non. Craig la possède. Lorsque j’ai parlé à des gens qui gravitent autour de notre sport, des gens en qui j’ai confiance, c’est son aptitude à enseigner qui revenait le plus souvent. Un de ses anciens coéquipiers et un joueur qu’il a déjà dirigé m’ont dit la même chose, soit qu’il est discrètement brillant. Il connaît le volet tactique de notre sport, ainsi que les volets qui sont tout aussi importants. Je suis persuadé que Craig va nous aider dans toutes ces facettes. »

Berube montre un dossier de 281-190-72 en 543 matchs de saison régulière comme entraîneur des Flyers de Philadelphie et des Blues de St. Louis. Il a aussi compilé une fiche de 27-31 en 58 parties des séries éliminatoires, et il a guidé St. Louis à la conquête de la Coupe Stanley en 2019 après avoir pris les rênes de l’équipe en cours de saison après le congédiement de Mike Yeo le novembre 2018.

Berube a conservé une fiche de 206-132-44 avec les Blues. Il a toutefois été congédié le 12 décembre alors que St. Louis avait amorcé la saison avec un dossier de 13-14-1, et il travaille depuis comme analyste à la station Turner Sports.

Depuis le début du règne de Treliving à titre de directeur général le 31 mai 2023, il a souvent parlé de l’importance de faire passer l’équipe à l’avant-plan, plutôt que de parler de ses quatre piliers : Auston Matthews, John Tavares, Mitch Marner et William Nylander. Il a réitéré ce désir mardi.

« Le caractère est quelque chose d’important, a affirmé Treliving. C’est important pour l’équipe, et c’est encore plus important pour votre entraîneur-chef. Ce qui faisait en sorte que sa candidature revenait toujours en tête de lice, c’est son leadership, sa capacité à bâtir des équipes et à vendre le concept d’équipe, sa capacité à connecter avec ses joueurs, et sa capacité à responsabiliser les joueurs.

« Il est très difficile de connaître du succès à ce temps-ci de l’année, et il faut pousser les gens dans des situations où ils ne sont pas à l’aise, mais avant cela, il faut connecter avec eux. Il faut qu’un partenariat, qu’une relation et qu’une confiance existent. »

Il s’agit d’une vision partagée par Berube.

« Nous voulons être très compétitifs chaque soir, et tout part du concept d’équipe pour moi, a expliqué Berube. C’est la chose sur laquelle je me concentre le plus. Tout le monde est important au sein d’une équipe. Tout le monde a un travail ou un rôle à accomplir dans une équipe, et c’est un élément très important pour moi.

« Nous voulons jouer dans un axe nord-sud, nous voulons jouer de manière rapide, et quand je parle de jouer de manière robuste, je ne parle pas de se battre ou de faire passer nos adversaires à travers la baie vitrée. Le sport a changé, mais vous devez tout de même être solide près de la rondelle, il faut pouvoir remporter les batailles pour la rondelle, ce sont des priorités pour moi. Nous devons jouer de manière physique et le plus rapidement possible. Nous devons avoir une structure dans les trois zones. »

Les Maple Leafs ont discuté avec plusieurs joueurs qui ont été dirigés par Berube par le passé, afin de savoir ce qu’ils pensaient de lui, et ils recevaient sans cesse des réponses similaires.

« Il s’agissait de joueurs de premier ou de quatrième trio, de Canadiens ou d’Européens, de joueurs qui avaient différents styles et qui avaient différents niveaux d’expérience, a énuméré le président de l’équipe Brendan Shanahan, et ils nous ont tous transmis le même message, et c’est qu’il est un excellent entraîneur, une excellente personne, et qu’ils fonceraient dans un mur pour lui. »

Berube n’a pas expliqué comment il entendait compléter son personnel d’entraîneurs et n’a pas beaucoup parlé de la formation actuelle, sauf pour dire que « d’excellents joueurs évoluent ici ».

Combien de ces joueurs seront toujours avec les Maple Leafs lorsque la prochaine saison va s’amorcer, là est la question.

Les attaquants Max Domi et Tyler Bertuzzi, les défenseurs TJ Brodie, Joel Edmundson, Mark Giordano et Ilya Lyubushkin de même que le gardien Ilya Samsonov peuvent tous devenir joueurs autonomes sans compensation le 1er juillet. Et encore plus important, Marner et Tavares vont tous deux écouler la dernière année de leur contrat, et possèdent tous deux une clause de non-échange. Les deux joueurs seront admissibles à une prolongation de contrat le 1er juillet, mais rien n’a transpiré sur la manière dont Toronto entend procéder de ce côté.

Mais entretemps, Treliving a coché la première case sur sa liste de tâches de la saison morte en embauchant Berube à titre d’entraîneur des Maple Leafs.

« Nous sommes très chanceux qu’un entraîneur de la trempe de Craig soit disponible, a assuré Treliving. Ça n’arrive pas tout le temps, et je pense simplement qu’il cadre parfaitement avec nous. Il est l’entraîneur idéal pour notre groupe dans la situation actuelle. »