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STOCKHOLM - Quand on lui demande de parler de son rôle de premier centre de l'Avalanche du Colorado, Nathan MacKinnon nomme d'emblée quelques noms de joueurs élite de la division Centrale.
« Il y a [Patrick] Kane, [Tyler] Seguin ou encore [Vladimir] Tarasenko que tu dois affronter toute la soirée, a dit MacKinnon. C'est différent. C'est un défi. »

Ce à quoi MacKinnon n'a pas pensé, à tout le moins pas avant qu'il ne se le fasse demander pour cet article durant la Série globale SAP 2017 de la LNH, c'est ce que les adversaires qui doivent l'affronter disent à propos de lui.
Est-ce qu'au moins un d'entre eux maugrée à l'idée de devoir se mesurer à lui pendant tout un match?
« Je l'espère, a avoué MacKinnon. Je pense que ça devrait être mutuel. »
Les choses vont bien pour MacKinnon, qui en est à sa cinquième saison dans la LNH, mais seulement sa deuxième comme premier centre de l'Avalanche. Il a 15 points, cinq buts et 10 passes, en 16 matchs avant celui de jeudi contre les Capitals de Washington, au Pepsi Center.
Après avoir récolté en moyenne 52,5 points à chacune des deux dernières saisons, MacKinnon maintient un rythme d'environ un point par match, des chiffres qui le placent en compagnie des meilleurs joueurs de centre du circuit Bettman.
« Quand tu vois qu'il est sur la glace, tu dois être prêt, a expliqué le centre des Penguins de Pittsburgh, Sidney Crosby, qui s'entraîne avec MacKinnon durant la saison morte. Avec son coup de patin et ses habiletés naturelles, il n'a pas besoin de beaucoup de temps ou d'espace. Il a de bonnes mains, un puissant tir, mais c'est sa vitesse qui crée des occasions. C'est un joueur très dynamique et tous les outils qu'il possède le rendent difficile à affronter. »
MacKinnon a eu de la difficulté à s'adapter au rôle de centre numéro un après qu'on lui eut confié la saison passée.
« C'était la première fois que j'affrontais les meilleurs joueurs régulièrement », a dit MacKinnon.
Durant ses trois premières saisons, il a principalement évolué à l'aile, mais le passage au centre l'a forcé à se soucier un peu plus de ses compagnons de trio et à les utiliser pour créer des jeux au lieu de se fier uniquement à sa vitesse et à sa force physique pour remporter des batailles à un contre un.
« On a découvert une chimie avec Mikko [Rantanen] et [Sven] Andrighetto en cours de saison, a affirmé l'entraîneur-chef de l'Avalanche, Jared Bednar. On les a vus commencer à travailler en unité de trois. »
Bednar a toutefois dû ignorer les chiffres, car la production de MacKinnon a chuté en deuxième portion de saison (0,555 point par match en 36 rencontres après la pause du Match des étoiles contre 0,717 point par match en 46 parties avant la pause). Colorado était en route vers une saison de 48 points, la plus faible récolte en saison régulière depuis que la franchise de Québec a été relocalisée à Denver en 1995.
« Les gens pensent qu'il n'est pas un joueur élite, car il n'a pas montré les statistiques de tels joueurs, a mentionné Bednar. C'était peut-être vrai en première moitié de saison l'an dernier, mais je pense qu'il s'en est approché en deuxième moitié de saison. Cette année, je pense qu'il appartient aux meilleurs. »
MacKinnon a dix points, quatre buts et six mentions d'aide, au cours des six dernières parties. Sa production résulte autant de son aisance dans son rôle que de l'utilisation qu'il fait de ses compagnons de trio, Rantanen et le capitaine de l'Avalanche Gabriel Landeskog.
« On peut dire qu'il n'avait pas beaucoup d'aide la saison passée, a soumis Bednar. Avec notre situation en 2016-17, il était plus facile à contenir avec une ligne ou deux et une paire défensive. Maintenant qu'on passe plus de temps en zone offensive, on crée plus d'occasions en attaque et on voit que ses chiffres s'améliorent. »
Cela dit, MacKinnon ne veut pas penser à sa production finale, même s'il est en voie de battre son record en carrière de 63 points, obtenu lors de sa saison recrue en 2013-14 quand il a remporté le trophée Calder.
« Je me concentre sur la façon de faire. Je n'entame pas un match en me disant que je dois obtenir des points, a insisté MacKinnon. Je dois produire, mais les points viennent en jouant bien et c'est ce que j'essaie de faire. »
MacKinnon a plus de responsabilités en dehors de la glace également. Il est une partie importante du groupe de leaders de l'Avalanche, derrière Landeskog, particulièrement depuis que Matt Duchene a été échangé aux Sénateurs d'Ottawa, le 5 novembre dernier.
MacKinnon et Duchene ont alterné comme assistant capitaine chez les attaquants la saison passée. Lui et le défenseur Erik Johnson sont maintenant les deux seuls assistants.
« Je dois m'améliorer en tant que leader et prendre plus de responsabilités sur mes épaules, mais tout ça vient avec mon jeu sur la patinoire, a expliqué MacKinnon. C'est comme ça que je vais montrer l'exemple. Gabe est un bon orateur et EJ [Johnson] aussi. J'aime démontrer mon leadership sur la glace en jouant bien. Ça motive les autres gars.
Tout ça a fait jaser le reste de la Ligue.
« Nate va te pousser au maximum lorsque tu joues contre, a dit Duchene. Sa plus grande arme est sa vitesse et c'est quelque chose qu'il faut surveiller. Certains soirs, tu regardes au banc adverse et tu sais qu'il y a un défi qui t'attend, c'est le cas pour toutes les équipes de la Ligue. Nate fait partie de ces défis. »