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NEWARK, New Jersey - Roberto Luongo n'est pas vraiment friand des statistiques.
« À part mon pourcentage d'arrêts, je ne regarde pas tellement les chiffres », a indiqué le gardien de but des Panthers de la Floride.

Il n'était donc pas surprenant d'entendre Luongo dire qu'il n'était pas au courant du plateau qu'il venait d'atteindre, lundi soir, jusqu'au moment où un employé des Panthers lui a appris la nouvelle.
Luongo a signé sa 200e victoire avec les Panthers grâce à une prestation de 23 arrêts, lundi, à l'occasion d'un gain de 3-2 contre les Devils du New Jersey au Prudential Center. Ces 200 victoires représentent un jalon important parce qu'elles permettent à Luongo de rejoindre Patrick Roy au sein d'un club très sélect de gardiens ayant décroché 200 victoires avec deux équipes dans la LNH.
Luongo a également obtenu 252 victoires avec les Canucks de Vancouver de 2006 à 2014. Roy, un membre du Temple de la renommée, a totalisé 289 victoires avec les Canadiens de Montréal et 262 avec l'Avalanche du Colorado.
« J'ai l'impression qu'on se force pour inventer des statistiques maintenant. Chaque match apporte quelque chose de différent, a commenté Luongo. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, pour être honnête. Je pense surtout que l'équipe avait besoin de rebondir après le match précédent contre [les Blackhawks de] Chicago [un revers de 4-1]. On était déçu de notre niveau d'effort. Selon moi, ça c'est plus important que le plateau des 200 [victoires]. »
Il faut pardonner à Luongo d'être resté froid devant son exploit et ce que ça signifie de se retrouver en compagnie de Roy. Ce n'est pas maintenant qu'il va se permettre de s'attarder à cela - pas au moment, comme il l'a dit, où il se sent aussi bien et alerte, et surtout pas au moment où il est plus optimiste que jamais quant aux chances des Panthers d'effacer l'impact d'un mauvais début de saison et de revenir dans la course pour une place dans les séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
Quand Luongo dit qu'il ne sait pas ce que ces 200 victoires veulent dire pour lui, comme il l'a déclaré lors d'une entrevue avec NHL.com tout de suite après avoir enlevé son équipement détrempé ainsi qu'au cours d'une mêlée de presse qui a suivi peu après, il semble sincère.
Il reste quatre ans à écouler à son contrat après la présente saison. On ignore pendant encore combien de temps Luongo va pouvoir jouer ou vouloir jouer, mais il affiche encore un bon niveau de jeu et il continue d'ajouter des victoires à son palmarès parce qu'il est encore un des meilleurs gardiens dans la LNH.
« J'essaie juste de continuer au même rythme, de chercher à faire de mon mieux tous les jours, a dit Luongo, qui a 38 ans et en est à sa 18e saison dans la ligue. Évidemment, si tu joues bien, tu vas donner à ton équipe une chance de gagner, puis les victoires et ces plateaux-là vont suivre naturellement.
« C'est le genre de chose que je vais contempler une fois que ce sera fini. Pour le moment, quand tu es dans l'instant présent, tu ne veux pas trop y penser. Sauf quand vous, les gars, vous me le rappelez, je n'y pense pas vraiment. »
D'autres y pensent, par contre. Pendant que Luongo fait preuve de modestie, ceux qui le connaissent le mieux n'hésitent pas une seconde à vanter ses exploits, dont le plus récent.
« Ça montre qu'il a fait preuve de constance, c'est un témoignage de sa longévité », a noté le gardien des Devils Cory Schneider, qui a été le réserviste de Luongo à Vancouver de 2010 à 2013. « Jouer et obtenir 400 victoires, un point c'est tout [c'est déjà quelque chose], mais de le faire avec deux organisations, ça veut dire que tu as joué à un haut niveau pendant toute ta carrière. C'est ce qui le distingue. Il a toujours bien joué, peu importe où il se trouvait, peu importe le contexte. Il a constamment affiché de bonnes statistiques et remporté des matchs. »
Selon Schneider, Luongo a excellé tout ce temps parce qu'il est perfectionniste et accorde beaucoup d'attention à l'aspect tactique.
« Il voulait faire les choses jusqu'à ce qu'il réussisse à le faire correctement, ou du moins jusqu'à ce qu'il se sente à l'aise, a dit Schneider de l'époque où ils travaillent ensemble. Il n'acceptait rien de moins que ça. Je pense qu'il s'est réinventé comme gardien. Il ne s'est pas assis sur ses lauriers, il ne s'est pas laissé dépasser par les changements qu'il y a eu dans le hockey. Il cherchait toujours comment faire pour être au-devant des tendances, de façon à rester un des meilleurs gardiens de la ligue. »
Luongo a maintenu une moyenne de 37 victoires par saison avec les Canucks de 2006 à 2012. Il a mené Vancouver à un doigt du championnat de la Coupe Stanley en 2011, alors qu'il a vu les Canucks s'incliner 4-0 contre les Bruins de Boston lors du septième match de la Finale de la Coupe Stanley.
Il n'a pas de bague de la Coupe Stanley, mais il a maintenant un total de 459 victoires dans la LNH. Ça lui donne le quatrième rang de tous les temps, à 25 gains du troisième rang qui appartient au membre du Temple de la renommée Ed Belfour, et à 92 triomphes de Roy au deuxième rang. Il a 56 victoires de plus que son idole de jeunesse, Grant Fuhr, qui est lui aussi au Temple de la renommée.
Martin Brodeur, qui a grandi à quelques pâtés de maisons de Luongo à Saint-Léonard, sur l'île de Montréal, est le meneur de tous les temps avec 691 victoires.
« Tout ce qu'il fait devant le filet fait de nous une meilleure équipe, a souligné l'attaquant des Panthers Vincent Trocheck en parlant de Luongo. C'est notre colonne vertébrale. Il réalise un arrêt important après l'autre, ce qui donne de l'énergie aux joueurs et nous donne la motivation d'aller chercher un but pour lui. »
Et Luongo, on dirait, trouve le moyen de continuer à s'améliorer. La saison actuelle en est la preuve.
Le pourcentage d'arrêts de ,927 qu'il affiche lui donne une égalité au sixième rang chez les gardiens de la ligue qui ont obtenu au moins 10 départs (Luongo en a 13). Il a montré un pourcentage d'arrêts de ,915 en 40 départs l'hiver dernier.
Luongo a par ailleurs un pourcentage d'arrêts de ,936 (21 buts accordés sur 330 tirs) en neuf départs depuis qu'il a raté six rencontres, du 21 octobre au 2 novembre, en raison d'une blessure au pouce, et de ,944 à ses huit derniers (16 buts alloués en 286 tirs).
« C'est quelqu'un de spécial, a noté l'entraîneur des Panthers Bob Boughner. C'est plaisant d'être dans la même équipe que lui. »