Sens-Series-Win-Karlsson

NEW YORK -- Quand on a demandé à l'entraîneur des Sénateurs d'Ottawa Guy Boucher comment son défenseur Erik Karlsson est parvenu à mener les Sénateurs et à jouer à un niveau d'élite malgré deux petites fractures au pied, Boucher n'a pu que répondre honnêtement.
« Je ne peux pas l'expliquer », a-t-il avoué.

D'une certaine manière, Karlsson a mené les Sénateurs en finale de l'Association de l'Est presque à lui seul, ayant marqué le but décisif pour achever les Rangers de New York lors du match no 6 au Madison Square Garden mardi. Il a été le meilleur joueur sur la glace dans presque chaque match, complétant des passes presque impossibles pour préparer des buts opportuns.
Mais cela ne cache pas le fait que Karlsson est blessé. Chaque moment de repos est crucial pour lui et pour les Sénateurs. C'est la raison pour laquelle c'était si important que les Sénateurs l'aient emporté mardi pour mettre fin à la série avant un match no 7 potentiel à Ottawa jeudi.
Ça donne aux Sénateurs un jour de repos de plus que leur adversaire, soit les Penguins de Pittsburgh ou les Capitals de Washington, qui s'affrontent dans le match no 7 de leur série de deuxième ronde dans l'Association de l'Ouest au Verizon Center jeudi (19h30 H.E.; TVA Sports, CBC, NBCSN).
« Je crois que chaque jour compte pour nous », a dit Boucher.
Ottawa n'est pas seul à cet égard. Mais pour une équipe qui compte sur un joueur aussi fort que les Sénateurs le font avec Karlsson, le repos supplémentaire pourrait être plus bénéfique à eux qu'à n'importe quelle autre équipe dans les séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
« Je l'ai vécu auparavant, a mentionné Boucher. Il y a beaucoup d'émotion en première ronde. Les équipes sont en bonne santé et elles sont pleines d'enthousiasme et d'énergie. Mais au milieu du deuxième tour, tu commences à voir plus de joueurs amochés et épuisés. Il y a beaucoup de fatigue mentale, physique et émotionnelle.
« Mais ce n'est rien par rapport au troisième tour. Si je m'en souviens correctement, c'est très difficile quand tu accèdes à la troisième ronde, alors quelques jours de repos font une grande différence. Le repos devient une arme. »
C'est un refrain familier pour Boucher depuis le début des séries, car l'entraîneur préfère tenir rarement des séances d'entraînement et rester dans une ville après un match au lieu de voyager à la maison pendant la nuit.
Boucher a également démontré à quel point le repos est important pour les Sénateurs et pour Karlsson quand il a retiré le capitaine du match en troisième période d'une défaite de 4-1 lors du match no 4 face aux Rangers. Il a cru que le repos allait permettre à Karlsson de connaître de meilleures performances lors des matchs no 5 et 6, chacun remporté par Ottawa.
« Je crois que tout le monde vit cette expérience à ce stade de la saison, a noté Karlsson. Nous aidons l'un l'autre. Le fardeau ne tombe pas sur les épaules d'un seul joueur. Tout le monde fait son travail et rend la vie plus facile pour ses coéquipiers. Mais ce n'est jamais facile à ce stade de la saison. »
C'est pourquoi les Sénateurs doivent profiter au maximum du cadeau qu'ils se sont donné. Ils ont besoin de se reposer, de recharger les batteries et de se préparer pour une autre série où ils seront les négligés. Ils ont besoin d'ignorer le stress mental et la pression afin de se relaxer.
C'est la raison pour laquelle la victoire du match no 6 contre les Rangers a été d'une importance primordiale, au-delà d'une participation en finale de l'Association de l'Est, un échelon que peu de personnes s'attendaient à ce qu'ils puissent atteindre.
« Nous savions que nous devions l'emporter ce soir », a dit l'attaquant Clarke MacArthur mardi. « D'abord, tu ne veux sûrement pas courir le risque d'un match no 7 contre les Rangers. Deuxièmement, même si tu remportes ce prochain match, tu te retrouveras tout de suite dans la fosse aux lions au prochain tour. Tu n'auras pas de repos, pas de temps pour te remettre. Nous l'avons maintenant et nous devons en profiter. »