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OTTAWA - Les Sénateurs ont profité de l'une des scènes les plus imposantes pour envoyer un message bien clair à leurs partisans, samedi. Si les temps sont durs à Ottawa, l'équipe n'a certainement pas l'intention d'abandonner.
En blanchissant les Canadiens 3-0 dans le cadre de la Classique 100 de la LNH au stade du Parc Lansdowne, les troupiers de Guy Boucher ont saisi l'occasion parfaite d'amorcer une réconciliation avec les amateurs en signant un deuxième gain de suite pour la première fois depuis les 10 et 11 novembre.

Ça faisait un bail.
Et comme le destin fait souvent bien les choses, c'est le produit local Jean-Gabriel Pageau qui a inscrit le but gagnant devant 33 959 personnes ayant bravé le froid intense.

« Ce soir, c'est certain que c'est un but spécial pour moi, a déclaré celui qui prend un malin plaisir à jouer les trouble-fête face au Tricolore. C'est un bel effort d'équipe. Évidemment, de marquer le premier but quand ton gardien n'en donne aucun, ça rend le travail plus facile. »
Après n'avoir signé qu'une seule victoire en 13 rencontres, les Sénateurs (11-13-7) viennent de battre coup sur coup les Rangers de New York et les Canadiens. La situation est certainement encourageante, mais ce n'est encore rien pour écrire à sa mère.
Le trou qu'ils se sont creusé est encore bien profond et ils devront aligner plus que deux gains pour espérer remonter à la surface. Mais en dominant la rencontre face au Tricolore et en ne concédant presque rien en défensive, la formation ottavienne a montré un visage qu'elle cachait depuis longtemps.
« Oui et non, a répondu Boucher lorsqu'on lui a demandé s'il pensait que son équipe retrouvait son identité. Dans le sens que nous avons joué ce genre de matchs, mais nous ne les avons pas gagnés. Les choses ne tournaient pas pour nous, c'est ce que je répétais.
« Nous avons poursuivi dans cette veine et les bonnes choses se produisent. J'espère que nous partirons sur une lancée. C'est un mélange de plein de choses, mais ce que j'aime en ce moment c'est la chimie que nous semblons retrouver. »
Les troupiers de Boucher ont dirigé 38 lancers vers le filet de Carey Price et n'en ont alloué que 28. Et bien souvent, ces tirs étaient inoffensifs. En fait, il faut réfléchir un brin pour identifier une bonne chance de marquer des visiteurs.
« Nous avons vraiment joué dans notre système, a expliqué Pageau. On a vu un peu l'équipe que nous étions l'an passé en séries. Nous avons gardé toutes les choses et on a bien fait les petits détails qui font la différence. »
Méthodiques, les Sénateurs ont tout fait pour empêcher les attaquants adverses d'approcher l'enclave. Puis quand ils s'y rendaient, les locaux se sacrifiaient pour la cause. Même si le froid mordant rendait la chose un peu plus périlleuse qu'à l'habitude, ils ont bloqué 38 lancers.
« De ma perspective, nous faisons les jeux simples, a corroboré Anderson. Nous ne tentons pas d'en faire trop avec la rondelle. Nous savions qu'il allait faire froid et que la rondelle allait sautiller, mais nous avons appliqué notre style et ç'a fonctionné. »
Le capitaine sonne la charge
Critiqué pour son manque d'apport offensif et récemment au coeur de certaines rumeurs de transactions, le capitaine Erik Karlsson a semblé porter son équipe face aux Canadiens. Il a été utilisé durant 32:55, a dirigé sept tirs au but - un sommet chez les Sénateurs - en plus d'en bloquer huit et de distribuer deux mises en échec.
Par-dessus tout, le quart-arrière suédois s'est amusé tout au long de la soirée et ç'a paru lorsqu'il a salué la foule et qu'il a effectué quelques pas de danse sur le banc des siens.

« C'est probablement l'un de ses meilleurs matchs de la saison, a analysé l'attaquant Bobby Ryan. Pour être honnête, nous nous y attendions un peu. Il fait face aux mêmes défis que la majorité d'entre nous offensivement. C'est notre leader et c'est bien de le voir lever son jeu d'un cran sur une grande scène. Nous savions qu'il le ferait. »
Rappelons que Karlsson n'a pas pu s'entraîner de l'été et qu'il n'a pas pris part au camp d'entraînement en raison d'une opération à la cheville subie après les dernières séries éliminatoires. Force est d'admettre qu'il commence visiblement à retrouver son rythme.
« Il a récemment commencé à accepter que c'était un processus, qu'il fallait qu'il retrouve son timing, a observé Boucher. Depuis ce temps, il est plus calme et se frustre moins. Avec Erik Karlsson à son meilleur et avec nos gardiens qui sont eux-mêmes, c'est sûr que notre club ressemble plus à ce qu'il est supposé avoir l'air. »