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Ç'a été un dur retour à la réalité cette saison pour les Sénateurs d'Ottawa. Après avoir flirté avec la Finale de la Coupe Stanley en 2017, les revoilà exclus des séries éliminatoires pour la deuxième fois en trois ans.
Les Sénateurs avaient commencé la saison en se disant capables de répéter leurs exploits de la saison dernière. Ils étaient en droit d'y croire. Quelques mois plus tôt, ils avaient poussé les Penguins de Pittsburgh - les éventuels champions de la Coupe Stanley -- dans leurs derniers retranchements, en rendant les armes en prolongation du match no 7 de la finale de l'Association de l'Est.

Les espoirs des Sénateurs ont tôt fait d'être anéantis, malgré un premier mois d'activités correct, avec une fiche de 5-2-5.
De retour au jeu le 17 octobre, le défenseur étoile Erik Karlsson a mis du temps avant de retrouver son rythme. Karlsson a récupéré pendant tout l'été de l'opération au pied gauche qu'il a subie le 14 juin.
Le 30 octobre, dans la dégelée de 8-3 subie à Ottawa contre les Canadiens de Montréal, il a conservé un piètre différentiel en défense de moins-6.
Le directeur général Pierre Dorion y est allé d'un premier électrochoc, le 5 novembre, en faisant l'acquisition de Matt Duchene de l'Avalanche du Colorado dans un échange à trois équipes.

La transaction, qui a envoyé Kyle Turris aux Predators de Nashville, s'est produite peu de temps avant de retrouver l'Avalanche en Suède pour deux matchs de la Série globale. Elle a toutefois été loin d'avoir eu l'effet désiré sur les troupes.
Fait bizarre, c'est après avoir signé un doublé contre l'Avalanche en Suède que la cassure s'est produite pour les Sénateurs, qui n'ont remporté qu'une de leurs sept rencontres suivantes.
La situation a continué de se dégrader en décembre, avec seulement quatre gains en 14 sorties (4-8-2). Dorion a renouvelé sa confiance à l'endroit de l'entraîneur Guy Boucher. À ce moment, Boucher attribuait une partie des insuccès aux blessures qui affligeaient l'équipe. Une autre séquence de six défaites en janvier (0-6-0) a sonné le glas d'une participation aux séries.
Les Sénateurs ont accordé une prolongation de contrat de trois ans à Dorion, le 8 février.
Après avoir resserré le jeu en défense lors de la première saison de Boucher à la barre, les Sénateurs sont retombés dans leurs travers cette saison. La saison dernière, ils avaient accordé 150 buts à égalité numérique. Cette saison, ils sont déjà rendus à 180 filets alloués, avec neuf matchs à jouer.
Après être passé par toute la gamme des émotions la saison dernière, le vétéran gardien Craig Anderson a connu une saison plus ardue, avec une moyenne de 3,32 buts accordés par match et un pourcentage d'arrêts de ,899. À l'âge de 36 ans, ses plus belles années sont assurément derrière lui.
Karlsson n'a pas connu une grande saison -- 56 points, différentiel de moins-24 -- et sa situation contractuelle a été une source de distractions dans l'entourage de l'équipe même si Karlsson est sous contrat jusqu'à la conclusion de la saison 2018-19..
À la date limite des transactions le 26 février, le nom du Suédois âgé de 27 ans a alimenté les rumeurs. Dorion a indiqué par après que l'objectif de l'organisation est de retenir ses services pour plusieurs saisons.
Le défenseur Dion Phaneuf, cédé aux Kings de Los Angeles en retour de Marian Gaborik, et le joueur de centre Derick Brassard, échangé aux Penguins de Pittsburgh, ont été les seuls rouages importants qui ont changé de décor.
Les Sénateurs sont résolument en mode reconstruction. Dorion aura un été chargé sur les bras uniquement avec le dossier Karlsson. Il a indiqué que l'organisation va lui soumettre une offre contractuelle dès le 1er juillet, date à laquelle elle peut le faire. Dorion n'est pas sans savoir qu'il n'aura pas le gros bout du bâton s'il décide de s'en départir. Dorion a manifesté le désir de s'entendre pour une longue durée avec Duchene. On lui prête par contre l'intention de vouloir envoyer sous d'autres cieux les attaquants Bobby Ryan et Mike Hoffman.
Un aspect positif : l'organisation mise sur une relève florissante avec entre autres des espoirs doués comme le défenseur Thomas Chabot et l'attaquant Colin White - deux choix de premier tour en 2015.

Le mécontentement gronde tout de même parmi les partisans. Le propriétaire Eugene Melnyk est la principale cible de leur courroux.
Au début de mars, Melnyk a envoyé une lettre aux détenteurs d'abonnements afin de leur promettre des changements et de réaffirmer sa volonté de garder les Sénateurs à Ottawa.
« La saison difficile que nous connaissons nous permet de faire une évaluation éclairée de la situation, avait-il écrit. C'est un processus de longue haleine, mais je peux vous assurer d'une chose : nous ne nous contenterons pas de remodeler notre formation, nous n'hypothéquerons pas l'avenir à l'aide de solutions temporaires. »