Karlsson-Brassard

Les Sénateurs d'Ottawa se sont retrouvés sous les projecteurs et ils préféreraient peut-être rester un peu plus dans l'ombre.

« Depuis que je suis ici, c'est un de nos problèmes », a déclaré le capitaine des Sénateurs Erik Karlsson à LNH.com. « On fait bien quand les attentes sont peu élevées et ça va moins bien quand les attentes sont plus élevées. »

Les Sénateurs n'ont pas participé aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley deux années consécutives depuis 2012-13. C'est la seule fois qu'ils l'ont fait depuis que leur séquence de 11 participations de suite a pris fin en 2008, l'année où Karlsson a été repêché et celle qui a suivi leur participation à la Finale de la Coupe Stanley.

Ils ont failli retourner en Finale l'an dernier, alors que personne ne les voyait là. Ils se sont inclinés en deuxième période de prolongation du septième match de la finale de l'Association de l'Est contre les Penguins de Pittsburgh. Ce fut un parcours extraordinaire qui a ouvert les yeux de toute la LNH. On a alors recommencé à considérer les Sénateurs comme d'éventuels aspirants à la Coupe Stanley. Et la fièvre du hockey est revenue dans la capitale canadienne.

« Partout où j'allais cet été, les gens étaient emballés par l'équipe qu'on va envoyer sur la glace cette année », a mentionné le directeur général Pierre Dorion. « Les gens venaient me serrer la main et personne ne m'a envoyé promener. »

Par contre, comme Karlsson l'a dit, ces grandes ambitions ne sont pas sans danger et les capacités des Sénateurs sont déjà mises à rude épreuve en raison des blessures.

Karlsson, qui a pris le deuxième rang du scrutin pour le trophée Norris l'année dernière, ne pourra pas entreprendre la saison avec ses coéquipiers. Il se remet toujours d'une opération au pied subie pendant l'été. Il espère pouvoir renouer avec l'action en octobre, mais rien n'est certain pour le double lauréat du trophée Norris.

Le centre Derick Brassard se remet, quant à lui, d'une opération à l'épaule subie pendant la saison morte. Cela libère un poste pour la recrue Colin White, mais ce dernier ratera au moins le premier mois de la campagne en raison d'une opération au poignet subie le 19 septembre.

Comme si cela ne suffisait pas, l'attaquant Clarke MacArthur, qui avait inspiré ses coéquipiers en revenant au jeu vers la fin de la dernière saison après s'être remis d'une commotion cérébrale subie lors des matchs préparatoires, a échoué aux tests physiques avant le camp d'entraînement et son avenir est incertain.

« Il y a beaucoup d'obstacles, mais si on regarde notre dernière saison, on a constamment fait face à l'adversité », a révélé l'entraîneur Guy Boucher. « On a dû affronter tellement d'adversité et gérer tellement de choses qu'on va entreprendre la saison sans avoir peur de cette adversité. C'est nous qui choisissons comment on réagit aux événements. On peut les approcher comme des menaces ou des défis, mais notre groupe a cette capacité de les voir comme des défis. Cette façon de faire devient une habitude et c'est pour ça que j'ai hâte de me mesurer aux défis qui nous attendent. »

Ils en ont deux gros au cours des deux premiers mois de la saison.

Les Sénateurs vont disputer deux rencontres à Stockholm contre l'Avalanche du Colorado dans le cadre de la Série globale SAP 2017 de la LNH les 10 et 11 novembre. Ensuite, ils accueilleront les Canadiens de Montréal pour un match extérieur lors de la Classique 100 de la LNH Banque Scotia à Lansdowne Park, au centre-ville d'Ottawa, le 16 décembre.

Ces événements apportent encore plus d'attention sur les Sénateurs cette année, alors ils ne pourront pas se tapir dans l'ombre en espérant causer une surprise comme l'an dernier.

« En tant que propriétaire de l'équipe, je crois que je n'ai jamais été aussi fébrile », a indiqué le propriétaire des Sénateurs Eugene Melnyk. « Il se passe tellement de choses. »

Cela signifie également que les Sénateurs ont beaucoup de pain sur la planche, dont une séquence de sept matchs en 14 jours sur la route entre les rencontres en Suède et la partie extérieure (du 29 novembre au 12 décembre). Ce périple est rendu nécessaire par la tenue d'une compétition majeure de curling au Centre Canadian Tire.

De plus, ils disputeront huit de leurs 18 séquences de deux matchs en deux soirs avant la fin de 2017.

Donc, jumelé aux blessures, qui affaiblissent cette profondeur qui faisait la force des Sénateurs l'an dernier, tout ça pourrait les empêcher de connaître un bon départ. Et c'est justement ce qui leur avait permis de se qualifier pour les séries éliminatoires la saison passée.

Les Sénateurs montraient une fiche de 20-11-3 après 34 matchs l'an dernier. S'ils avaient maintenu ce rythme, ils auraient amassé 104 points pour terminer au premier rang de la section Atlantique. Ils ont présenté un dossier de 24-17-7 à leurs 48 dernières parties, ce qui leur aurait donné 93 points sur une saison complète et aurait été insuffisant pour participer au bal printanier.

« Si on anticipe des problèmes, on va avoir des problèmes, a affirmé Boucher. On se prépare à en demander plus chaque jour et à fournir des efforts sans relâche. On veut être disciplinés et jouer selon nos forces. On veut adopter une approche humble parce qu'on sait d'où sont venus nos succès l'an dernier et dès qu'on se relâche, que ce soit à l'entraînement, sur la glace ou à l'extérieur de la patinoire, on ne méritera pas d'avoir du succès. Dans cette ligue, tout se mérite. »

Les Sénateurs méritent d'être sous les projecteurs. Ils le méritent grâce à ce qu'ils ont accompli la saison dernière en poussant les champions de la Coupe Stanley dans leurs derniers retranchements.

Par contre, la façon dont ils vont gérer cette pression et surmonter ces obstacles en début de saison déterminera s'ils pourront répondre à ces attentes plus élevées.