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MONTRÉAL - 18. C'est le nombre de secondes qui séparaient les Rangers de New York d'une deuxième victoire en deux matchs face aux Canadiens de Montréal. C'est aussi ce qui les séparait d'une importante emprise sur cette série.
Mais Tomas Plekanec en a décidé autrement en créant l'égalité pour forcer la tenue d'une période supplémentaire. Puis, la troupe d'Alain Vigneault n'a jamais été en mesure de retrouver son instinct offensif après avoir passé la troisième période à se défendre et à rejeter la rondelle en zone du Tricolore chaque fois qu'elle traversait la ligne du centre.

Résultat : le 58e tir dirigé vers Henrik Lundqvist - le 13e auquel il faisait face en prolongation - a traversé la ligne rouge et ravivé du même coup les espoirs d'une équipe qui était à 18 secondes de se retrouver dans les câbles après seulement deux matchs.
Pourtant, tout semblait sourire aux Rangers après qu'ils eurent pris les devants 3-2 à la fin du deuxième vingt. Les Canadiens passaient plus de temps à récupérer la rondelle dans leur propre territoire qu'à bourdonner à l'autre bout.
Il s'agissait du plan de match. Comme lors du premier duel qu'ils avaient remporté 2-0.
« Nous jouions du bon hockey, nous étions bons dans notre territoire, a indiqué le capitaine des Rangers, Ryan McDonagh. Nous les avons gardés en périphérie, mais ils ont trouvé le moyen de marquer avec un attaquant supplémentaire. Nous devons apprendre de ça et nous concentrer sur ce que nous pouvons contrôler. »
L'ironie, c'est que c'est aussi cette efficace stratégie défensive qui a fini par leur coûter la victoire.
Après avoir joué sur les talons et avoir été dominés 18-9 au chapitre des tirs au but au troisième engagement, les New-Yorkais n'ont pu trouver le moyen d'appuyer à nouveau sur l'accélérateur en prolongation.
Ils ont absorbé les coups et passé de longues minutes embouteillés dans leur territoire. Ils ont obtenu deux bonnes chances contre Carey Price, mais la vérité c'est que Lundqvist a dû multiplier les petits miracles pour garder les siens dans la rencontre.
Le 58e lancer, un retour poussé par Alexander Radulov, était toutefois de trop.
« Je m'attendais à ce qu'ils foncent au filet, a dit Lundqvist à propos du style de jeu employé par les Canadiens tout au long de la rencontre. Ce sont les séries, ce sera dur de voir la rondelle par moments. Vous devez vous battre pour suivre le disque des yeux. Ça fait partie du jeu. C'est ce qu'il faut faire pour marquer. »
La foule du Centre Bell a alors explosé de joie alors que les visiteurs filaient tout droit vers le vestiaire en espérant oublier au plus vite ce dur coup dans les flancs. Il est toutefois évident que le fait de passer aussi près de s'emparer d'une avance de 2-0 sur la patinoire du Centre Bell rend la pilule plus difficile à avaler.
Contrairement à mercredi, le silence régnait dans le vestiaire des Blue Shirts. Plutôt que de porter l'élégant chapeau melon remis au joueur du match, Lundqvist lançait furieusement des boules de ruban sur le mur opposé à son casier.
« C'est difficile, a-t-il admis. La manière dont le match a commencé, les bâtons brisés, ils ont eu un peu de chance. Nous avons fait les bons jeux pour rester dans le match et nous avons eu la chance de le gagner.
« Ils ont fait du bon travail pour garder la rondelle dans notre zone ce soir et c'est ce qui nous a fait mal. Ils ont travaillé fort pour obtenir des deuxièmes et des troisièmes chances de marquer. C'est un dur revers, mais ce sont des choses qui arrivent. »
La troupe d'Alain Vigneault mettra le cap sur New York au cours de la journée de samedi et retrouvera la foule du Madison Square Garden pour le troisième duel de la série dimanche (19 h (HE); TVA Sports, SN, NBCSN, MSG).
À l'inverse de ses joueurs, Vigneault semblait prendre cette défaite avec un grain de sel et s'est montré plutôt optimiste. Après tout, les Rangers ont réussi à gagner un match sur la patinoire de l'hostile Centre Bell.
« Nous allons prendre quelques heures pour nous apitoyer sur notre sort et nous allons nous préparer à reprendre l'action, a-t-il dit avec un sourire en coin. Le hockey de séries, c'est comme ça.
« Je suis certain que lorsque la rondelle tombera dimanche, nous ne nous souviendrons plus de ce match. »