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CHICAGO - Le match était terminé. Les Panthers de la Floride venaient de laisser filer une avance de deux buts et de s'incliner 3-2 contre les Hurricanes de la Caroline au PNC Arena, dimanche. Les joueurs avaient enlevé leur équipement, complété les entrevues avec les journalistes, pris leur douche et enfilé leurs vêtements. Ils attendaient que tout le monde soit prêt à quitter en direction de l'aéroport quand on leur a demandé de se réunir dans le vestiaire afin que le directeur général Tom Rowe leur annonce la nouvelle : l'entraîneur Gerard Gallant avait été congédié et Rowe prendrait la relève à titre d'entraîneur par intérim en vue de leur match de mardi soir contre les Blackhawks de Chicago au United Center (20h30 HE ; CSN-CH, FS-F, NHL.TV).

« Ça s'est fait d'un coup sec, a indiqué l'attaquant Vincent Trocheck. Un changement d'entraîneur a été apporté. C'est tout. »
C'était le silence dans le vestiaire. Aucun des joueurs n'a parlé. Les joueurs ont ensuite tenu une réunion entre eux.
« Ç'a été une surprise pour nous, sans aucun doute, a affirmé le défenseur Mike Matheson. Je pense que je parle au nom de tout le monde dans le vestiaire. Ta réaction initiale, c'est de penser que c'est ta faute.
« Je ne veux pas dire par là que les entraîneurs n'ont aucune influence sur un match, parce qu'ils ont assurément un impact. Mais en fin de compte, ils mettent un système de jeu en place et il revient aux joueurs de le mettre en pratique. Et je pense que les problèmes que nous avons eus cette saison sont attribuables à nous, les joueurs. Nous n'avons pas appliqué le plan de match tel qu'il avait été conçu. Alors c'est à nous de remettre le train sur les rails. »
Pour les joueurs, ce congédiement fait d'autant plus mal que Gallant est un entraîneur près de ses joueurs qui a connu du succès. Les Panthers ont établi des records d'équipe pour les victoires (47) et les points (103) la saison dernière, alors qu'ils se sont qualifiés pour les séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la première fois en quatre ans. Gallant a été finaliste pour le trophée Jack Adams, remis à l'entraîneur de l'année dans la LNH.
« J'adore Turk, a dit Trocheck, en appelant Gallant par son surnom. C'est une personne formidable. Un entraîneur formidable, selon moi. Je ne sais pas. On ne peut pas contrôler ce qui se passe entre la direction et le personnel d'entraîneurs. Il faut aller sur la patinoire et donner son plein rendement. Nous ne lui en avons pas donné assez. »
Les Panthers affichent un dossier de 11-10-1, ce qui les laisse à deux points de la dernière place donnant accès aux séries dans l'Association de l'Est. D'une certaine façon, ce n'est pas si mal. Ils sont en meilleure position qu'ils l'étaient au même moment l'an dernier. Ils étaient encore en voie de s'ajuster à une brigade défensive remaniée et ils composaient avec l'absence de joueurs importants en raison de blessures.
Par contre, ils ont manqué de constance et ils n'ont pas joué à la hauteur des attentes, qui étaient plus élevées cette saison.
Et il y avait plus que cela à considérer. Comme Rowe l'a déclaré pendant une conférence téléphonique, lundi, il y avait un « fossé sur le plan philosophique » entre Gallant et la direction, alors que le premier voulait des joueurs plus costauds et que la direction désirait aligner des joueurs plus rapides.
Rowe a rencontré les principaux meneurs des Panthers à l'hôtel de l'équipe, lundi, à l'occasion de ce qui était une journée de congé pour les joueurs à Chicago. Il a ensuite rencontré l'équipe au complet avant l'entraînement matinal de mardi. Il a apporté de légères modifications à la couverture de zone en défensive ainsi qu'à deux trios, et il a dit à ses équipiers qu'il voulait que l'équipe augmente sa vitesse d'exécution.
« L'autre jour, ç'a été un peu brutal pour tout le monde, a souligné Rowe. Ç'a été une décision très difficile à prendre. Et il faut faire preuve de sensibilité à l'endroit des joueurs parce que les joueurs l'aimaient beaucoup. Ils avaient beaucoup de respect à son endroit. Alors je leur ai dit, 'Écoutez, nous n'allons pas changer grand-chose. Nous allons retoucher un peu certaines choses'. Mais si je m'amenais ici et que je n'abordais pas les choses avec sensibilité, ça ne fonctionnerait pas. J'adore notre groupe. J'adore l'atmosphère qu'il y a dans le vestiaire. Les joueurs dont nous avons besoin pour nous mettre en marche sont déjà en place.
« Nous avons été très transparents avec eux et nous leur avons expliqué comment ça s'est passé, et pourquoi ça s'est passé comme ça. »
« Ils n'étaient pas obligés de nous expliquer quoi que ce soit, mais ils l'ont fait et c'est très apprécié, a fait remarquer le capitaine Derek MacKenzie. Écoutez, je suis très fier de ce que cette équipe a accompli ces dernières années. J'ai beaucoup appris avec Gerard en tant que joueur, mais aussi et surtout comme personne ; ce sont des choses qui vont me rester. Cela dit… Nous devons être meilleurs. C'est à nous que revient cette responsabilité. Nous le savons. »
MacKenzie a déclaré que les joueurs avaient beaucoup discuté entre eux de la nécessité « de faire ce qu'il y a à faire » et du fait que « les joueurs doivent jouer ». Les joueurs doivent se concentrer sur ce qu'ils peuvent contrôler, c'est-à-dire leurs performances.
« En faisant le tour du vestiaire, en parlant avec les gars, on s'aperçoit que nous nous sentons tous responsables pour ce qui est arrivé, a indiqué MacKenzie. Pour être honnête, nos performances jusqu'ici n'avaient pas été assez bonnes. Et malheureusement, Gerard en a fait les frais. Mais le message a été lancé, nous devons être meilleurs et nous le serons à partir de ce soir. »