Galchenyuk-Gallagher

MONTRÉAL - À trois contre trois en prolongation, il y a beaucoup d'espace sur la patinoire. Quand, en plus, un des joueurs brise son bâton, l'équipe qui attaque peut bénéficier d'un net avantage.
Dans ce contexte, Alex Galchenyuk aurait-il dû retourner au banc des Canadiens immédiatement après avoir brisé son bâton en surtemps? La scène s'est produite peu de temps avant le but victorieux d'Aaron Ekblad, qui a lui-même fracassé son bâton en s'élançant de toutes ses forces.

C'est facile de le dire après les faits, mais Galchenyuk aurait eu le temps de retraiter au banc qui se trouvait éloigné de la zone défensive. Il a passé une bonne douzaine de secondes à ne pas faire grand-chose, avant de décider de quitter sa zone à toute vitesse. Au moment où il l'a fait, Ekblad a pu se libérer afin de décocher un lancer. Phillip Danault est arrivé en renfort une seconde trop tard.
L'entraîneur Michel Therrien a fait une analyse différente de la séquence, en blâmant les trois joueurs sur la glace. L'ailier Brendan Gallagher et le défenseur Nathan Beaulieu accompagnaient Galchenyuk.
« Ils sont demeurés trop longtemps sur la patinoire, a déploré Therrien. Ils auraient eu la chance de faire un changement auparavant, mais ils se sont fait prendre. Après ça, de mauvaises choses se sont produites. C'étaient des jeunes joueurs. Tu inscris ça dans ton livre d'expériences pour que ça ne se produise plus. »
Cela dit, il reste que les Panthers de la Floride l'ont emporté en étant aidés par la chance.
Ekblad a loupé sa tentative de lancer frappé, son bâton se fracassant. La rondelle s'est tout de même frayé un chemin jusque derrière Price, au ralenti, après avoir bifurqué sur un patin de Beaulieu.
« Nous avons perdu sur des bonds défavorables. Nous n'y pouvons rien. C'est le sport », a philosophé Therrien.
Gallagher ne connaît pas de bons moments à l'attaque, lui qui n'a pas fait secouer les cordages au cours des 10 derniers matchs. Il a réussi ses quatre filets au cours des six premiers matchs de l'équipe.
Le vétéran joueur de centre Tomas Plekanec n'a qu'un but et cinq points en 17 matchs.
Therrien trouve qu'ils sont plus impliqués depuis quelques matchs. Il a noté à l'issue de la défaite de 4-3 du Tricolore qu'ils avaient eu des occasions de marquer face aux Panthers.
« "Gally" était plus énergique et "Pleky" a connu un bon match. Il (Plekanec) a eu des chances, en comparaison avec les matchs précédents. Quand un joueur commence à obtenir des chances, c'est positif. »
David Desharnais a quant à lui secoué sa torpeur à l'attaque, avec un but et une passe. Il a profité de l'absence d'Alexander Radulov, malade, afin de redorer son blason.
Therrien l'a utilisé en compagnie de Plekanec et du nouveau venu Chris Terry, qui a amassé une aide.
C'était pour Desharnais un premier but en 12 rencontres.
« David était très engagé, a analysé l'entraîneur. Il patinait avec aisance et combatif sur la rondelle. C'est le style qu'il doit préconiser pour avoir du succès. Il a bien fait ça. »
Desharnais a martelé que la seule unité de mesure de sa performance se calcule en points. Et uniquement en points.
« Nous sommes grandement jugés sur nos statistiques. C'est comme ça. Que tu joues bien ou pas, ça prend des statistiques. C'est ce que j'essaie de faire. »
Le patineur âgé de 30 ans a dit que la passe qu'il a récoltée sur le but de Max Pacioretty en supériorité numérique en première période lui avait donné des ailes.
« Ç'a été un de mes bons matchs, un de mes meilleurs des cinq derniers, mais pas de la saison », a-t-il résumé.
Chez les joueurs, on se disait satisfait d'être venu de l'arrière en troisième période. Le but de Paul Byron à 5:46 a pavé la voie à la prolongation.
« Nous sommes revenus pour aller chercher un point de classement, a conclu Desharnais. C'est ce qui est le plus important, même si nous avons perdu le deuxième point en surtemps. »