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MONTRÉAL - Carey Price a posé un geste qui n'est pourtant pas passé inaperçu en retournant vers le banc des siens, après avoir été retiré de l'action en deuxième période. Il a jeté un long regard en direction de ses coéquipiers et peut-être leur a-t-il dit quelque chose, allez donc savoir.
Fait bizarre, les joueurs interrogés au terme de la défaite de 4-2 subie contre les Sharks de San Jose ainsi que l'entraîneur Michel Therrien ont mentionné ne pas avoir eu connaissance de la colère de Price.
Le capitaine Max Pacioretty avait un bon alibi parce qu'il était dans la salle du soigneur à ce moment précis, en train de recevoir des points de suture pour une coupure au menton.

Shea Weber, Nathan Beaulieu et Therrien ont dit n'avoir rien vu du regard de feu.
« C'est un athlète fier, a néanmoins affirmé l'entraîneur. Il n'y a pas un gardien qui apprécie de se faire sortir de l'action. Je comprends très bien ça.
Dans le cas de Price, c'était une première depuis le 13 octobre 2014 contre le Lightning de Tampa Bay (défaite de 7-1).
Au Centre Bell, ça ne s'était pas produit depuis le 25 janvier 2014 face aux Capitals de Washington (revers de 5-0).
À ses 96 sorties suivantes, il n'avait jamais subi l'affront d'être remplacé.
Qu'on ait remarqué ou pas le mécontentement de Price, l'équipe a curieusement nettement affiché plus d'ardeur à la tâche à partir du changement de gardiens.
« Ce n'était rien contre le gardien, a insisté Therrien. Nous voulions passer un message aux joueurs et nous assurer de pouvoir compter sur lui pour le match de samedi. »
Pendant ce temps, Price n'est revenu que brièvement au banc des joueurs. Il a suivi la troisième période dans le vestiaire.
Le message a été saisi, mais c'était déjà trop tard.
Al Montoya n'a eu qu'à maîtriser cinq lancers des Sharks en 34 minutes tandis que Price avait été testé 18 fois en 26 minutes.
« Nous l'avons laissé tomber, mais pas uniquement lui, nous nous sommes tous laissés tomber les uns les autres », a argué le défenseur Weber. « Nous avons creusé notre propre trou en première période. Les pénalités écopées nous ont enlevé du rythme parce que c'est difficile pour tous les joueurs d'être impliqués dans le jeu. »
Weber a dit que ses coéquipiers et lui avaient tenu le même discours après la deuxième période qu'à la suite de la première.
« Nous nous sommes dits que tout était encore possible en y mettant l'effort. »
L'effort a été fort louable, même si chez les Sharks on a admis avoir joué quelque peu sur les talons en troisième période.
Les bonnes habitudes de travail des derniers matchs ont pris le bord avec l'indiscipline du début de la rencontre.
Le CH a mérité les quatre premières pénalités de la soirée. Les Sharks leur ont fait payer chèrement deux d'entre elles.
« Nous sommes à blâmer, Carey n'a rien à voir là-dedans, a déclaré le jeune Beaulieu. Il est le meilleur joueur au monde et notre meilleur joueur. Nous l'avons mal secondé et, parfois dans ce temps-là, nous avons besoin d'être secoués. »
Therrien a accepté une partie du blâme pour le faux départ en soutenant que la préparation de l'équipe relève de sa définition de tâches.
L'aspect positif, c'est que l'équipe a l'occasion de se racheter dès samedi à Washington contre les Capitals.