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Avant le début de la saison, bien peu d'experts, pour ne pas dire aucun, voyaient les Bruins de Boston se qualifier pour les séries éliminatoires de la Coupe Stanley, encore moins rivaliser avec le Lightning de Tampa Bay pour le premier rang dans l'Association de l'Est.
Même si, en raison du niveau d'excellence qu'ils ont atteint cet hiver, les Bruins ont raison d'être déçus de leur élimination au deuxième tour des séries, il y a également lieu de voir les choses de manière positive.

Parce qu'avec le nombre de joueurs recrues que l'entraîneur-chef Bruce Cassidy a utilisés durant la campagne, il faut voir les derniers mois comme un excellent apprentissage pour ces jeunes. Ces derniers ne seront que mieux outillés, dans les prochaines années, pour être encore au coeur des efforts de l'équipe de Boston pour aller jusqu'au bout.
Et c'est déjà bien parti. Le défenseur Charlie McAvoy, 20 ans, a joué au sein du premier duo de défenseurs, aux côtés de Zdeno Chara, pour ainsi finir deuxième chez les Bruins au chapitre du temps de glace (22:08), derrière son partenaire (22:54).

McAvoy a été un des six joueurs recrues à disputer au moins 30 matchs pour les Bruins cette saison, un sommet dans la LNH. Les autres sont les attaquants Sean Kuraly, 25 ans, Danton Heinen, 22 ans, Jake DeBrusk, 21 ans et Anders Bjork, 21 ans, ainsi que le défenseur Matt Grzelcyk, 24 ans. Ryan Donato a lui aussi eu son mot à dire, alors que l'attaquant de 21 ans s'est amené à la mi-mars après s'être aligné avec l'Université Harvard. Il a disputé 12 matchs.
Ces six joueurs, ainsi que Donato, ont collectivement récolté 172 points. Ils ont aidé les Bruins à se forger une fiche de 50-20-12 et à terminer la saison à un point de Tampa Bay.
Cassidy était l'homme tout indiqué pour guider ces jeunes joueurs, lui qui avait passé huit saisons à Providence, avec l'équipe-école des Bruins, avant de s'amener à Boston dans le rôle d'entraîneur adjoint en 2016-17.
« Lorsque j'étais jeune joueur, je me sentais un peu perdu, a raconté Cassidy. Maintenant, comme entraîneur, je veux m'assurer que les jeunes qui arrivent dans l'équipe ne tombent pas entre les mailles du filet. »
L'avenir des Bruins est par ailleurs déjà bien entamé avec des joueurs comme l'attaquant de 21 ans David Pastrnak, qui vient de connaître la meilleure de ses quatre saisons dans la LNH, avec une récolte de 80 points (35 buts, 45 passes) en 82 matchs. Aux côtés de Patrice Bergeron et Brad Marchand, il a permis aux Bruins de compter sur un des meilleurs trios dans la Ligue.
Un trio, d'ailleurs, qui illustre bien le bel équilibre qu'il y a présentement chez les Bruins entre les jeunes et les vétérans. Un équilibre nécessaire quand on aspire aux plus grands honneurs.
Reste maintenant à savoir pendant combien de temps cet équilibre - et donc la fenêtre d'opportunité des Bruins -- va se maintenir.
Car, oui, les Bruins vont s'améliorer au fur et à mesure que leurs jeunes s'améliorent… à la condition que les vétérans maintiennent leur rythme de production actuelle. Bergeron aura 33 ans en juillet, tandis que Marchand fêtera ses 30 ans cette semaine. Chara, lui, a 41 ans. David Krejci (32 ans) et David Backes (34 ans) sont eux aussi des joueurs-clés qui sont parmi les plus âgés du club.
Dans le cas de Bergeron et Marchand, on peut penser qu'ils feront partie des cas d'exception qui arrivent à maintenir le rythme une fois le cap de la trentaine dépassé. Ils viennent tous deux de connaître une de leurs meilleures saisons à l'attaque et ils ont vu plusieurs journalistes mousser leurs candidatures pour le trophée Hart. Et Bergeron est encore une fois finaliste pour le trophée Selke, qu'il a remporté quatre fois dans les six dernières années.

Dans un récent entretien avec le site sportif Athlétique, l'ancien entraîneur Scotty Bowman a comparé le premier trio des Bruins à celui qu'il avait dirigé chez les Canadiens de Montréal dans les années 1970, composé de Jacques Lemaire, Guy Lafleur et Steve Shutt. Il a aussi dit que Bergeron, Marchand et Pastrnak « jouent comme des Russes quand ils ont la rondelle ».
Ce qui semble indiquer que leur déclin n'est pas pour demain.
Chara, lui, semble faire partie de ces « anomalies » à la Jaromir Jagr, sur qui le temps n'a pas d'emprise. Il a d'ailleurs signé un nouveau contrat d'un an, en mars dernier, et a dit s'attendre à en signer d'autres dans le futur.
« Je ne serais pas surpris que l'hiver prochain, nous nous retrouvions à négocier un autre contrat encore», a reconnu le directeur général des Bruins Don Sweeney, d'après CBC.ca.
Les cas de Krejci et Backes semblent moins prometteurs.
Krejci a produit à un rythme de 0,69 point par match cette saison, sous la moyenne d'au moins 0,80 qu'il a affichée à ses meilleures campagnes. Il a surtout été limité à 64 matchs en raison de blessures, lui qui a atteint le cap des 75 matchs disputés dans seulement six de ses 11 saisons complètes dans la LNH. On peut donc se poser des questions sur sa durabilité.
Backes s'est quant à lui retrouvé sous la barre des 74 matchs pour seulement la deuxième fois en 11 saisons, donc il s'est avéré un joueur résistant jusqu'ici, mais reste à voir comment de temps cela durera. À un moment donné, à utiliser son corps comme il le fait, ça use. Sa capacité à rebondir après le dur coup de J.T. Miller qu'il a subi durant la série contre Tampa Bay pourrait nous en dire beaucoup là-dessus.
La clé pour les Bruins semble donc se situer au niveau des deuxième et troisième trios. Pour que Boston puisse aspirer au titre, ceux-ci devront produire. Mais ces unités le feront-elles grâce aux vétérans en place ou aux jeunes?
À suivre.