Victor Mete

BROSSARD -Avec les débuts imminents du défenseur David Schlemko dans l'uniforme bleu-blanc-rouge et le retour au jeu éventuel du vétéran Shea Weber, les Canadiens voient le temps des décisions se profiler dans le cas du jeune Victor Mete.
Lorsque toute la brigade sera en santé, le Tricolore comptera neuf défenseurs au sein de sa formation - notamment en raison du récent rappel du défenseur tchèque Jakub Jerabek. Ce nombre devra évidemment être réduit pour que la formation respecte le maximum de 23 joueurs actifs.

Aux dires de l'entraîneur Claude Julien, Schlemko est « prêt à jouer » tandis qu'il n'y avait pas de « nouvelles nouvelles » dans le cas de Weber, qui n'a pas pris part aux trois derniers matchs ni à l'entraînement dominical de l'équipe en raison d'une blessure au bas du corps.
Ce n'est pas que le petit arrière de 19 ans est celui qui mérite absolument de perdre son poste, mais il s'agit plutôt de la solution facile. La haute direction des Canadiens a le loisir de le renvoyer au niveau junior même s'il écoule présentement la première année de son contrat de recrue.
« Ce sont des décisions qu'il va falloir prendre en cours de route, mais nous ne sommes pas rendus là, a déclaré Julien. Mete a joué un très bon match hier, le repos qu'il a eu à Nashville lui a fait du bien. »
Même si Mete a été préféré à Brandon Davidson face aux Sabres de Buffalo samedi, tous les signes semblent pointer vers un éventuel renvoi chez les Knights de London, dans la Ligue de l'Ontario.
Le rapide patineur a amorcé la saison en jouant régulièrement près de 20 minutes en compagnie de Weber, mais il a ensuite été séparé du vétéran en plus de voir son temps de jeu diminuer à partir de la fin du mois d'octobre.
Il a été utilisé moins de 10 minutes trois fois lors des huit derniers matchs et a même sauté son tour mercredi face aux Predators.
« Ç'a été bon pour moi, j'ai vu à quel point j'avais du temps avec la rondelle en regardant le match d'en haut, a commenté le principal intéressé avec son habituel sourire. Ça semble beaucoup plus facile que ce ne l'est en réalité. Mais j'ai réalisé que j'avais le temps de lever la tête avant de faire un jeu au lieu de me débarrasser rapidement de la rondelle. »
À l'approche du Championnat mondial junior, l'occasion sera belle pour les Canadiens de le céder à la formation canadienne pour qu'il puisse ajouter cette expérience à son bagage. L'an dernier, Mete avait participé au camp de sélection de Hockey Canada, mais il n'avait pas survécu aux premiers retranchements.
Cette fois, sa place au sein de la formation serait assurée à moins d'une catastrophe.
« Personne ne m'a vraiment parlé de ça encore, a déclaré Mete. Si je peux rester ici, j'aimerais le faire, mais s'ils veulent que j'aille au Championnat junior, je vais y aller. C'est positif dans les deux cas. Mais mon premier choix serait de rester à Montréal. »
Le côté « business »
Pour la première fois de sa carrière, Mete se retrouve dans une position où il doit se battre pour obtenir chaque seconde passée sur la patinoire. Il découvre enfin le côté « business » du hockey... Pour le meilleur et pour le pire.
« Dans le junior, c'est que du plaisir, a-t-il expliqué. Jouer ici, c'est aussi plaisant, mais je n'avais jamais pensé à ce côté-là. Maintenant je le vois, il y a tellement de gars et il faut que je prouve que je peux demeurer dans la formation.
« En fin de compte, c'est un travail et tu dois en quelque sorte voler le poste d'un autre. Je vais faire de mon mieux, travailler fort et profiter de chaque occasion. »
Il sera intéressant de voir quel défenseur cédera sa place, lundi, si Julien décide d'envoyer Schlemko dans la mêlée face aux Blue Jackets de Columbus. À l'entraînement, Mete formait toujours un duo avec Jerabek tandis que Schlemko était jumelé à Davidson.
Mete en a-t-il fait assez pour prouver qu'il peut demeurer dans la formation?
« Il faut que tu te prouves à chaque match, a-t-il répondu. Un mauvais match peut mettre ton poste en danger et si quelqu'un fait bien en te remplaçant, il va rester là. Je vais essayer de demeurer là autant que possible. »